Bullshit Ent

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dimanche 14 décembre 2014

[Série] - Marco Polo - Épisode 1

Bonsoir tout le monde.
L'heure est grave, en raison d'un bac blanc qui m'a pris en traitre (le félon), j'ai été dans l'incapacité d'aller au cinéma (semaine de sortie du Hobbit 3 tout va bien).
En revanche, j'ai eu le temps d'assister au lancement de la nouvelle série évènement signée Netflix© : Marco Polo.
Et, surprise, ça n'a rien à voir avec le polo.

MISE AU POINT

Après cette blague plutôt moyenne, attardons nous sur les origines de la série.
HBO c'est l'ennemi ancestral de Netflix. Ils se sont moqués d'eux au début (le célèbre épisode de l'armée albanaise) et maintenant ils s'en mordent les doigts. Il ne reste plus qu'un seul obstacle à la victoire de Netflix sur la chaîne télévisée : défaire Game of Thrones.
Et c'est une tâche ardue que de vaincre "GoT" : il faut bien l'avouer, on est tous plus ou moins fan bordel.
Mais Reed Hastings (le capitaine de l'armée albanaise) n'a pas dit son dernier mot et pour parer à la série médiévale occidentale politique et militaire de HBO, il dévoile sa série médiévale orientale politique et militaire à lui : Marco Polo.

Il va falloir faire appel à vos souvenirs de 5e : Marco Polo est un explorateur vénitien qui a voyagé sur la Route de la Soie à travers l'Empire Mongol de Kubilai Khan qu'il a rencontré en personne.
Cette série raconte, surprise, leur histoire.

DÉVELOPPEMENT

Pour réaliser Marco Polo, Reed Hastings a laissé la barre à John Fusco qui avait déjà travaillé sur Spirit et Hidalgo (non).
Et on peut dire que Fusco aime le grandiose. Des décors gigantissimes et somptueux, très réalistes ; des costumes d'époques qui feraient pâlir la plus belle armure du "Kingslayer" de GoT… Bref, visuellement John Fusco a insisté.
Et il le fallait : la campagne de communication autour de Marco Polo promettait beaucoup de choses, et la déception aurait laissé un gout amer dans les yeux du public (un goût dans les yeux, c'est mon côté poète). Un défi réussi : ce premier épisode laisse la part belle au voyage de l'italien à travers l'Asie, nous laissant découvrir une multitude de paysages de Venise jusqu'au Palais des Khans. 

Côté casting le premier épisode dévoile les principaux personnages : Marco Polo, interprété par Lorenzo Richelmy (qui avait déjà fait une apparition dans Borgia), Kubilai Khan joué par Benedict Wong, et Niccolo Polo incarné par Pierfrancesco Favino.
Un premier épisode étant ce qu'il est, il est difficile de noter la performance du casting à ce niveau là de la série. En revanche quels choix ! Lorenzo Richelmy semble taillé pour le rôle du jeune aventurier prisonnier des Mongols, et inutile de préciser l'imposant charisme de Benedict Wong dans le rôle de l'Empereur du Monde.
Le choix du casting est donc, jusqu'ici, pertinent - bien que les deux personnages évoqués précédemment ont l'air d'engloutir un peu tout les autres.

D'une autre manière, la réalisation est soignée. Les plans sont d'une rigueur extrême, rien n'est laissé au hasard. On pense aux travelling de la salle d'audience qui durent des heures et qui font monter la tension, ou aux panoramiques grand angles pour filmer la nature dans toute sa grandeur.
Mais ils savent aussi se fluidifier pour mieux servir les quelques passages d'actions qui parsèment cet épisode 1 ! Notamment le combat aveugle/serpent.
Le travail technique et artistique de la caméra est très bien réalisé, John Fusco connait ses codes et il sait les manier à merveille.

Pour ce qui est du propos, l'épisode 1 sert de scène d'introduction : on comprend le périple de la famille Polo, l'état de l'Empire, les ennemis, les gentils, on devine la suite. Bref, tout va bien.
Vraiment ? Et bien non, car c'est là que Marco Polo flanche : tout va trop vite. On a à peine le temps de répondre à un texto que le voyage est terminé et que Polo est en Chine. Idem pour les principaux tenants et aboutissant de l'intrigue : on comprend vaguement qu'il y a des méchants chinois qui s'opposent à la suprématie des méchants mongols et que le gentil Marco est pris au milieu de tout ça malgré lui.
Les noms des divers personnages secondaires qui vont constituer le champ politique de la série sont déjà très nombreux, et on a du mal à tout lier. De son côté Game of Throne était moins audacieux à ses débuts et nous laissait tendrement appréhender toute l'ampleur politique de la série progressivement.
Est ce que John Fusco a délaissé le fond pour la forme dans ce premier épisode ? Certainement, ça saute aux yeux même. Puisqu'au final il ne se passe rien à proprement parler si ce n'est au tout début et à la fin. 
Vous allez me dire "Mais dans GoT c'était pareil !", oui mais dans GoT c'était réussi. 

Ce premier épisode manque cruellement de propos au final, et semble juste vouloir en mettre plein la vue, et faire passer le message "regardez comment ça claque, regardez la suite !"

CONCLUSION

Le premier épisode de Marco Polo souffre de grave inégalités dans la manière de traiter le fond et la forme.
Visuellement excellent, il s'oublie vite lui même ce qui est dommage pour une série historique avec un tel potentiel. Mais tout n'est pas perdu ! Il y a fort à parier que ce premier épisode n'était là que pour harponner son public et que la série commencera réellement d'ici le prochain.
Affaire à suivre, en attendant je recommande quand même de regarder Marco Polo notamment pour attendre la prochaine saison de Game of Throne ou de House of Cards.

lundi 8 décembre 2014

La French - Cedric Jimenez

Bonsoir bonsoir, aujourd'hui j'ai essayé de faire honneur à la production culturelle nationale, en effet, je suis allé voir un film français: La French.

MISE AU POINT

Par où commencer ?
La French raconte l'histoire vraie de l'enquête menée par le Juge Michel contre un réseau de trafic d'héroïne basée à Marseille : La French Connection.
Le réalisateur n'est autre que Cédric Jimenez, dont vous n'avez probablement jamais entendu parler, moi non plus, ce qui s'explique principalement par le fait que sa filmographie ne contient que deux films (en compant celui là). Mais malgré cette non-célébrité, Cédric Jimenez sait bien s'entourer puisque se tiennent à ses côtés le fameux Jean Dujardin et Gilles Lellouche.
On part sur de bonnes bases avec La French donc, un beau casting et une histoire intéressante. La base.

DÉVELOPPEMENT

La French pète le feu.
Je veux dire, La French est un très bon film. Du haut level, ça faisait longtemps dans le cinéma français.
Déjà, mention spéciale pour l'ambiance et la reconstitution. Du très très bon travail, la même Marseille que dans les années 70 (après j'y étais pas, mon témoignage n'est pas non plus super pertinent), les costumes, les voitures… Un boulot très impressionnant qui participe grandement à l'immersion du spectateur dans l'histoire.
Histoire très bien menée d'ailleurs du début à la fin. On se laisse facilement entraîner dans cette poursuite judiciaire contre la French Connection, malgré deux trois longueurs qui cassent le rythme de temps en temps (je pense à la vie familiale du Juge Michel, on voit à des kilomètres que c'est là pour mettre du pathos). Mais sinon tout va bien et se déroule à la perfection.
Mais bon on ne vas pas se le cacher, la force de ce genre de film réside dans son casting. Et ici donc de la qualité : on oppose un Jean Dujardin bien loin d'OSS 117 qui incarne un juge zélé déterminé à traquer sans relâche le crime, et un Gilles Lellouche terrifiant en parrain du crime. Un jeu tout en puissance de la part de Jean Dujardin qui génère un charisme impressionnant (et ses favoris n'y sont sans doute pas pour rien). Du côté de Lellouche on est plus dans la finesse en revanche. Deux jeux bien différents mais qui se marient à la perfection au coeur d'un polar à l'ambiance électrique.

Mais voir La French comme un simple film français qui aurait vocation à raconter une histoire vraie, c'est mal connaitre le cinéma français. Loin de là, La French c'est aussi un réquisitoire contre le règne du crime et la corruption de la police et de l'État, deux éléments omniprésents dans le film. Au travers du personnage de Gaston Deferre (qui je le rappelle a été Maire de la cité phocéenne et Ministre de l'Intérieur sous François Mitterand), ou des "condés corses" c'est une attaque à l'encontre des fonctionnaires qui vendent leur mission contre de l'argent et qui permettent aux criminels de continuer leur commerce meurtrier.
J'ai l'impression d'écrire un discours d'extrême gauche-là.

Bref, La French c'est un mélange à juste dose des bons côtés du cinéma français : bons acteurs, bonne réalisation, travail de reconstitution efficace, message profond en seconde lecture. Seul détail innovant : c'est un polar ! Et pas un énième film d'auteur pseudo profond. D'ici quelques jours va sortir L'Affaire SK1 qui dans la même veine que La French semble vouloir renouveler les cinéma tricolore.
Bravo et merci à Mr. Cédric Jimenez.

CONCLUSION

N'hésitez pas à aller voir La French, ne serait-ce que pour votre culture générale. Je recommande chaudement.
Il ne me reste plus qu'à vous dire bonne soirée et bonne séance. À la prochaine.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient une nouvelle fois au magistral Alexandre qui nous dit que c'était "un très bon film, bonne ambiance d'époque. Les voitures sont belles. On voit le World Trade Center en construction".
Merci Alexandre, et à bientôt.

dimanche 30 novembre 2014

Night Call - Dan Gilroy

Bonsoir à tous, nous voilà une fois de plus à la limite des délais.
Et cette fois ci, tandis ce que tout le le monde s'est rué sur Astérix et le Domaine des Dieux, j'ai préféré me tourner vers Night Call, trahissant ainsi le cinéma franco-belge, oui je sais j'ai honte.

MISE AU POINT

Quant le réalisateur est inconnu du grand public, c'est dur de vendre un film. Et en plus si le rôle principal est inconnu aussi, il ne reste plus qu'une seule solution : les producteurs.
Car c'est comme ça que Night Call (Nightcrawler en VO, parce qu'en France on aime bien traduire les titres anglais en anglais) a été vendu : il a été annoncé comme étant produit par les mêmes producteurs que Drive de Refn.
Et c'est vrai, comment ne pas penser à Drive en voyant la bande annonce qui nous laisse entrevoir une Los Angeles de nuit et de sombres affaires criminelles ?
Pour en revenir aux acteurs/réalisateurs : Dan Gilroy est l'homme qui a réalisé le controversé Jason Bourne : l'héritage et Jake Gyllenhaal s'est récemment illustré à l'affiche de Enemy un mois plutôt cette année.
Des producteurs a priori performant, un réalisateur régulier, et un acteur qui monte : voici l'équipe de choc qui vous apporte Night Call.

DÉVELOPPEMENT

Night Call raconte l'histoire de Lou Bloom chômeur étrangement trop chaleureux, prêt à tout pour gagner en reconnaissance sociale. Sa quête acharnée de travail l'amènera finalement à devenir pigiste indépendant : c'est à dire sortir la nuit armé d'une caméra pour filmer les crimes urbains et les vendre au chaines locales avant le JT du matin.
Un scénario très original signé Dan Gilroy. Souvenez vous bien du scénario car c'est là que réside le plus grand avantage du film.

Car Night Call est un très bon film, c'est certain. Présenté comme l'héritier esthétique de Drive, il endosse bel et bien ce rôle. L'aspect visuel du film est réellement similaire à celui de son grand frère, mais arrive pourtant à s'en détacher légèrement en jouant sur des aspects lumineux parfois bien plus sombres que ceux de Michael Refn. Le travail lumineux est effectivement au coeur de la réalisation : l'essentiel des scènes se déroulant de nuit, chaque emplacement géographique a un univers coloré bien unique et plus ou moins chaleureux : les locaux de la chaine de télé sont brillamment éclairé créant une impression de sécurité, les rues de LA sont recouvertes de lumières jaunes ou plus colorées émanant de néons et dévoilant ainsi une ambiance calme mais légèrement angoissante, les scènes les plus violentes sont légèrement plongées dans la pénombre renforçant l'aspect glauque ; pour les scènes de jours, l'appartement de Lou Bloom est d'un gris fade qui laisse le spectateur dans une neutralité dérangeante et froide face à la tanière d'un personnage déjà extrêmement perturbant.
En effet, au coeur de ce film à l'ambiance onirique et à la réalisation audacieuse, se trouve un personnage principal d'ores et déjà d'anthologie. Incarné par un Jake Gyllenhaal au top de sa forme, Lou Bloom est un individu qui se force à être souriant et aimable pour cacher sa profonde psychopathologie. Sadique, violent, calculateur, sans pitié, dépourvu d'émotion, Loo Bloom évolue au milieu d'individus qui vivent la situation à 100% (son associé, l'inspecteur, la directrice de diffusion). Mais malgré ce côté profondément terrifiant, le jeune pigiste n'a qu'un seul objectif plutôt surprenant : la reconnaissance sociale. Et si cela implique de filmer des gens agonisant, ou des immeubles en feu, qu'à cela ne tienne. Le jeu physique et mental de Jake Gyllenhaal n'est pas sans rappeler la performance de Javier Bardem dans No country for old men où il incarnait un tueur semblable à une machine à tuer infatigable. Et puis il a un petit air de Desmond dans Lost qui fait légèrement sourire de temps en temps. Il m'a aussi fait penser dans une moindre mesure à Mathieu Amalric dans L'Amour est un crime parfait (critique disponible sur Bullshit Ent), mais j'avais revu le film récemment donc ce n'est pas trop objectif. Tout ça pour dire que Lou Bloom constitue la pièce maitresse du scénario.
Revenons au scénario donc. Ce film part clairement en croisade contre les médias de bas étages, le breaking news, et la télévision et ses acteurs au sens large. Véritable réquisitoire contre le petit écran, le film ne cache pas son propos : il est clairement répété que les différents personnages mercantilisent la mort et la violence, quitte à enfreindre toutes les limites de la vie privée. Au delà de cette analyse brute, le film attaque également cette société de surconsommation hédoniste qui se gargarise dans la souffrance des autres qui devient un bien mercantile comme les autres. La critique s'adresse également aux pigistes et aux chaines de trashnews intéressés par l'argent qui prolonge ce mode de consommation, véritable jeu du cirque moderne. Une belle pique du cinéma envers la télévision qui semble être sur la voie de la mort lente et douloureuse (j'ai fait mon TPE dessus, je sais un peu de quoi je parle). 

CONCLUSION

Petite pépite de cette fin d'année, Night Call est un film à voir absolument qui présente un réel intérêt technique, scénaristique, et moralisateur. Cynique et profond, le film offre une belle critique des déboires de la télé, mieux que n'importe quel autre grosse production hollywoodienne.
Jake Gyllenhaal s'inscrit sur la liste des acteurs à suivre à tout prix, et Dan Gilroy se rachète après un précédent film plutôt moyen.
Et quand aux fameux producteurs de Drive, ils semblent encore avoir parié sur le bon cheval.

Bonne fin de soirée et à bientôt.

LE MOT DE LA FIN

Ce soir le mot de la fin revient à la talentueuse Alix qui a reconnu avoir "aimé les plans de nuits, la lumière, et les jeux de couleurs" mais également "la dégradation progressive du héros".
Un avis plutôt positif donc, merci Alix.

dimanche 23 novembre 2014

Hunger Games 3 : La Révolte Partie 1 - Francis Lawrence

Bonsoir tout le monde.
Souvenez vous : il y a un peu moins d'un an vous lisiez la critique bullshitienne d'Hunger Games 2 : L'Embrasement de Francis Lawrence. Cette critique n'était pas une simple critique puisqu'elle marquait le commencement d'une nouvelle ère : celle de Bullshit Ent (pour ceux qui n'ont pas suivi au fond, cela signifie que c'était le premier article).
Nous voilà donc 11 mois plus tard, et, après une attente plus ou moins longue, arrive la suite de ce film qui avait engendré ce site.

Préparez les violons, les fondus au blanc, et les ralentis : la critique d'aujourd'hui est placée sous le signe de la nostalgie.

MISE AU POINT

Hunger Games, sans nul doute la saga hollywoodienne qui doit porter la nouvelle générations d'ados attardés assoiffés de culture. Car oui, voilà quelques années que Harry Potter a rendu son dernier souffle, et que les studios du monde entier cherchent une nouvelle poule aux oeufs d'or.
Adaptée des livres du même nom, c'est donc cette série qui prend le relai. Lancée par un premier film très concluant, suivie d'un second opus tout a fait remarquable, la saga semble avoir de beaux jours devant elle.
Surtout qu'elle est portée par la jeune et belle Jennifer Lawrence, nouvelle petite reine du cinéma américain.
La trilogie marche tellement bien que les studios nous ont fait une "Relique de la mort"(du nom des derniers films Harry Potter : le fait de diviser le dernier opus en deux parties - terminologie Bullshitiennn) pour le dernier film !
Qu'en est il donc de la première moitié du dernier composant de Hunger Games ?
Réponse maintenant.

DÉVELOPPEMENT 

Dommage Hunger Games. Dommage.
Tu y étais presque : un peu plus et ta saga entrait dans l'Histoire du cinéma comme une trilogie tout a fait acceptable.
Mais non, tu as voulu faire une "Relique de la mort" ; tu as voulu prendre un risque. Mais je comprends, le défi était tentant : réussir là où Harry Potter a échoué, diviser un film en deux parties excellentes toutes les deux.
Mais tel Icare, tu es tombé ; "tu as brulé tes ailes de geai moqueur" te dirait le Président Snow.

Où sont les fautes alors ?
Trop long et pourtant trop court : tu ne dures que deux heures (environ), et tu ne nous racontes quasiment rien.
Deux heures pour nous dire que Katniss est la nouvelle idole de la Rébellion, qu'elle préfère Peeta finalement, et que le Barrage est détruit. Bravo.
Alors oui, on savait qu'il n'y aurai pas de Jeux dans ce Hunger Games 3 : La Révolte Partie 1 (ton titre est un peu long aussi, change-le), mais bon, on s'attendait tout de même à mieux. Seulement une demi-douzaine d'explosions alors qu'on nous parle de guerre. Gale et Peeta doivent apparaitre 15 minutes cumulées à l'écran alors que ça fait deux films que tu nous bassines avec ce triangle amoureux impossible.
Tu t'es perdu Hunger Games, avec ce troisième opus tu as voulu jouer sur des aspects scénaristiques que tu ne maitrisais peut-être pas assez.
Et honnêtement, on reste sur notre faim. Sauf qu'on a même pas commencé à manger. Tout s'accélère subitement dans les dernières minutes, qui constituent en vérité à elles seules le gros du film, et là paf : tu nous plantes sur un générique super long. Je comprends bien que t'aies envie de nous faire ouvrir nos portes monnaies pour aller voir le prochain film, mais quand même, là tu ne peux pas être sérieux.

Et que c'est-il passé avec ton casting ?
Pourquoi Jennifer Lawrence est une fois sur deux dans l'excès ? Elle qui vendait le film avec tant d'ardeur pourtant. On croit difficilement à ses pleurs redondants et à ces crises de paniques, et les séquences "entre soeurs" peinent à nous arracher des larmes.
Film, tu avais Philip Seymour Hoffman dans tes rangs. Tu pourrais arrêter de faire n'importe quoi avec ton Philip Seymour Hoffman ? Dans le dernier film il était d'une froideur à toutes épreuves, infatigable, terrifiant ; et là c'est une parodie de Goebbels qui a peur quand les bâtiments tremblent légèrement.
Je ne ferai pas de commentaire sur Julianne Moore, qui doit avoir besoin de manger elle aussi.
Heureusement que Woody Harrelson et Natalie Dormer (qui n'apparaissent pas plus que ça, dommage) remonte légèrement le niveau. Et également Donald Sutherland, classy as fuck.

Film, tu arpentes les voies sinueuses du foutage de gueule : tu nous as pondu une première partie assez moyenne pour mieux vendre la suivante. Alors oui, je vois bien qu'au fond tu avais vraiment de la bonne volonté : en témoignent les quelques astuces de réalisation parfois bien trouvée de Francis Lawrence (le seul homme qui te cale dans un film la bande annonce de ce même film).
Hélas, tu as échoué, malgré tout le coeur que toi et ton équipe ont pu mettre dans cette moitié, elle reste trop ennuyeuse.

Pourquoi après de si bons débuts t'écrases-tu maintenant ? Tu semblais si prometteur l'année dernière…
Ta dernière chance sera dans un an, et la prochaine fois je serais sans pitié.

CONCLUSION

Pas la peine d'aller voir HG3LRP1 (petite astuce), pas la peine de le voir tout court en fait. Attendez un an et allez voir la seconde partie, de toutes façon vous n'avez rien raté.
Ni bon ni fondamentalement mauvais, le film est juste profondément ennuyeux.

Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter une bonne soirée, et de vous dire "l'année prochaine !"

BTW : Hier c'était l'anniversaire de Scarlett "Lucy" Johansson, vous n'avez pas été invité ? Nous non plus.

lundi 10 novembre 2014

Interstellar - Christopher Nolan

Hello les gens, c'est Seb avec un jour de retard.
Bref, hier je suis allé voir le dernier film de Christopher Nolan : Interstellar. Vous en avez forcément entendu parlé aux vues de toute la "hype" qu'a engendré sa campagne du pub.
Mais si, vous savez, le film dans l'espace qui ressemble à Gravity mais qui, pourtant, n'est pas Gravity.

Ca y est c'est bon ? Nickel, lancez la critique.

MISE AU POINT

Christopher Nolan. Personnalité en vogue du cinéma moderne, le magazine Studio Ciné Live lui a consacré un article de comparaison avec Stanley Kubrick récemment, bref il "pèse dans le game" comme disent les jeunes de nos jours.
Mais qui est vraiment Mr. Nolan me diriez vous ? Et bien c'est l'homme derrière le légendaire Inception que tout le monde a adoré sans trop savoir pourquoi (très bon film, recommandé par Bullshit Ent. ©). Mais il est aussi à l'origine de la saga du Dark Knight qui se consacre à Batman dans trois opus inégaux.
Bref, Christopher Nolan semble être une valeur sure du cinéma hollywoodien, et le voilà à la tête du nouveau film spatial du moment. Un projet prometteur donc.

DÉVELOPPEMENT

Quid de ce Interstellar donc ?
Dire qu'il a fait couler de l'encre sur la toile serait un euphémisme. Tout le monde y va de sa critique personnelle, quitte à ne pas prendre de gants. Une chose est sure, Interstellar a su marquer les esprits, en bien comme en mal.

Mais sur Bullshit Ent, nous ne sommes pas là pour nous fondre dans la masse de critiques acerbes ou euphoriques, non ici on se veut objectifs et concrets.

Avec Interstellar, Nolan vise haut, très haut même puisqu'il consacre son film à l'espace et à la physique quantique. Rares sont ceux qui ont exploré le sujet et en sont revenus indemnes, souvent les films spatiaux recueillent des avis très partagés (Gravity, 2001 L'odyssée de l'espace). Penchons nous déjà sur le sujet : l'espace, certains ont peur d'y penser, d'autres ne le quittent jamais des yeux. La voute céleste n'est donc inconnue pour personne sur Terre, et vous devez tous avoir des connaissances basiques sur le sujet.
Mais la physique quantique alors, qu'est ce que c'est que ça ? Heureusement pour nous, Wikipédia est là pour nous aider :

                         "La physique quantique est l'appellation générale d'un ensemble de théories physiques nées au xxe siècle qui, comme la théorie de la relativité, marquent une rupture avec ce que l'on appelle maintenant la physique classique, l'ensemble des théories et principes physiques admis au xixe siècle."

Okay jusque là tout va bien, on continue l'exploration :

                          "D’après les théories classiques de la physique, un corps noir à l'équilibre thermodynamique est censé rayonner un flux infini."

C'est bon, Wikipédia nous a perdu, bien tenté tout le monde.

Mais ce petit détour par l'encyclopédie en ligne vaut son pesant d'or : Christopher Nolan s'attaque ici à un sujet extrêmement complexe, inaccessible pour les pauvres spectateurs que nous sommes (oui sauf toi bien sur, désolé). Comment simplifier un sujet si vaste ? Va-t-il y arriver ?
Non.
Et c'est le principal reproche qu'on pourrait faire au film : si vous n'êtes pas astrophysicien (ou que vous êtes astrophysicien mais que vous faites le choix d'aller aux toilettes pendant le film) vous ne comprendrez pas grand chose à la logique scientifique du film.
Est-ce vraiment un problème ? Dans un sens oui, surtout quand on sait que Mr. Nolan a fait appel à de vrais astrophysiciens pour s'assurer que ces élucubrations astronomiques tenaient la route. Donc j'imagine que oui, elles tiennent la route. Mais pour comprendre en quoi un trou noir altère la relativité temporelle d'une planète à l'autre, bonne chance.
De ce fait, le film perd assez vite son spectateur dans ces phases de blabla scientifique, et le film dure trois heures ! Que faire quand on est déjà perdu au bout de une heure et sept minutes ?

Cependant, Christopher Nolan a tenté le tout pour le tout : la complexité des aspects astrophysiques de son film lui ont permis de pousser le potentiel scénaristique le plus loin possible. Et alors là, il dépasse les limites. Sans être révolutionnaire, Christopher Nolan apporte un scénario fascinant rempli de théories quantiques incompréhensibles mais qui pourtant ne posent aucun problème. Pourquoi ? Et bien, de toutes façons c'est de la fiction alors tant que le tout semble cohérent, je suis prêt à le croire.
La rigueur scientifique couplée à la liberté scénaristique ont permis à Nolan de faire passer les trois heures de film sans problème. Bravo au maestro.

Sans considérer ses plots twists titanesques, le script présente d'autre aspects intéressants : la question de la survie de l'humanité, des relations entre les individus, de la cohésion de notre Espèce.
Bon Dieu monsieur Nolan, mais laissez nous souffler.

Le rythme est agréable, avec des parties calmes et posées, et des passages plus rapides qui nous tiennent en haleine sans trop forcer. De plus la narration est en deux temps : les héros dans l'espace et les héros sur la Terre.
Le film se veut sans doute humaniste : prouvant la capacité de l'humain à survivre quoiqu'il arrive. Mais il en dresse aussi un portrait parfois sévère : l'humanité s'est condamnée elle même, et certains personnages représentent les aspects les plus noirs que nous présentons.
Ici rien de quantique ou scientifique, mais plus philosophique.

Pour revenir sur l'écriture en détail, on applaudit volontairement le peu de personnages que présente le film : le héros (joué par Matthew McConaughey) est charismatique comme il faut, le rôle féminin est lui aussi admirable, même si peut être trop simpliste (ici c'est Anne Hataway). Les personnages secondaires ne sont pas sans réserves et sans un certain poids scénaristique et une valeure symboliques certains (notamment les robots, ils sont cools les robots).

Dans un autre temps, on a salué l'aspect visuel du film.
Et là effectivement on s'incline. Interstellar va au delà de toute espérance. Une vision de l'espace cyclopéenne, c'est grandiose, c'est beau.
Je m'exalte.
L'univers graphique et la direction artistique (vis à vis des planètes et trous noirs) sont d'une grande qualité, mais je n'ai hélas pas le niveau pour développer, je m'arrête là.

Finissons par la prestation des acteurs.
Je ne connaissais pas Matthew McConaughey, sorte de Benedict Cumberbatch survirilisé, mais j'ai été agréablement surpris par son jeu tout en puissance mais non sans quelques scènes sérieusement touchantes. Surtout dans sa façon de jouer le père triste et désemparé loin de sa fille. Bravo Matthew, tu gères mon vieux, tu gères.
Anne Hataway, correcte comme d'habitude, pas de surjeu pas d'inégalités. Elle reste à sa place et mène son rôle de manière admirable. Aucune erreur, on applaudit.
Et quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous découvrimes Matt Damon ! Tu t'étais bien caché hein ? Loin du marketing et de la pub. Une bonne surprise qui rappelle qu'il reste un des acteurs majeurs de sa génération, même dans un rôle secondaire.

Plus rien à dire, on  passe à la conclusion.

CONCLUSION

Interstellar ne rénove certainement pas les grande cordes scénaristiques du cinéma spatial. En revanche il les maitrise extrêmement bien, et c'est cela qui constitue sa qualité. Si les énonciations scientifiques sont bien au delà du compréhensible, Nolan donne un rythme agréable à son film, soutenu par un aspect visuel magnifiques. Les acteurs portent l'ensemble à merveille.
Un bon film, qui n'est pas à mes yeux "une horreur dans la filmographie" de Christopher Nolan.
À voir si vous avez le temps, sinon regardez le plus tard tranquillement un dimanche soir en streaming.

Merci beaucoup, à bientôt et bonne séance.

lundi 20 octobre 2014

Dossier Chicago

Salut les gens.
Comme vous l'avez sans doute remarqué, il y a eu une chute de l'activité du groupe rédactionnel de Bullshit Ent, ce qui peut s'expliquer par un simple fait :
J'étais à Chicago.

Chicago, Illinois, the Windy City. Une ville immortelle bien sûr, et cinématographiquement connue.
Car oui, certes ce n'est pas New York, mais Chicago peut se vanter de servir de cadre spatial à de nombreux films remarquables qui seront le sujet de ce dossier ouvrant les vacances : le Dossier Chicago.

THE BLUES BROTHERS - JOHN LANDIS - 1980

Feutres, costumes, lunettes noires. Inutile de continuer la description car vous les avez déjà reconnus : Jake et Elwood Blues, les frères éponymes du film de John Landis dédié à la musique Blues.

On peut le dire sans prendre de risques : The Blues Brothers est un film culte. L'histoire : Jake Blues sort de prison et atterrit dans les bras de son frère Elwood, qui lui explique que l'orphelinat où ils ont grandi risque d'être détruit si la mère supérieure ne paye pas les 5000$ de taxe foncière. Déterminés à sauver l'orphelinat, Jake et Elwood remontent leur ancien groupe de Blues et décident d'obtenir l'argent honnêtement. Sur le chemin, ils se feront un certain nombre d'ennemis, entre autre la Police de l'Illinois, un groupe de country, le Parti Nazi Américain, et l'ex fiancée de Jake.

Le secret de la réussite de The Blues Brothers c'est un ton cynique et décalé, un rythme rapide et efficace, et surtout son casting musical qui a engendré une bande son d'anthologie (on note la présence de James Brown, Cab Calloway, Aretha Franklin, Ray Charles…).
Et c'est au coeur de Chicago que circulent les deux frères, permettant d'admirer la ville de l'époque au cours de nombreux plans d'ensemble et de travelling majestueux, notamment le plus célèbre d'entre eux: celui de la voiture des nazis.

John Belusci et Dan Aykroyd portent le film à la perfection, stoïques comme jamais, esthétiques comme il se doit. On applaudit aussi la présence de Carrie Fisher qui rajoute encore plus de piment à l'action.

Décidément, les Blues Brothers sont indissociables de Chicago, chapeau aux artistes.

THE BREAKFAST CLUB - JOHN HUGHES - 1985

Cinq ans après la tournée des Blues Brothers, c'est une autre bande qui s'installe dans la Windy City : celle du Breakfast Club.
Le principe du film : cinq adolescents se retrouvent enfermés en retenue un samedi matin. Leur particularités : ils ont tous des personnalités différentes, un surdoué, un athlète, une fille à papa, une détraquée, et un délinquant. Leur professeur leur impose une dissertation : "Qui pensez vous être ?"

On peut reprocher à The Breakfast Club de n'être qu'un film d'ado, mais j'y vois plus que ça, puisque le développement du film se fait par le biais de personnages forts, et que la fin renvoie le spectateur lui même à la question posée. Le film s'illustre par une belle morale également.
On note bien sur une bande son efficace : je pense notamment à "Dont you forget about me" que ma soeur prend plaisir à chanter environ 45 fois par semaine.

The Breakfast Club ne parle pas trop de Chicago c'est vrai, mais il n'empêche qu'il est sur la liste, et qu'il vaut le détour.

CERTAINS L'AIMENT CHAUD - BILLY WILDER - 1959

On change drastiquement d'époque avec Certains l'aiment chaud puisque nous voilà revenus au crépuscule des années 30.

Chicago, 1929, la prohibition est à son apogée. Joe et Jerry sont témoins d'un règlement de comptes entre mafieux et doivent se cacher dans un orchestre féminin pour échapper aux criminels. Les voilà rapidement à destination de la Floride, poursuivis par leur détracteurs.

Oui oui, je sais, Certains l'aiment chaud ne se déroule pas à 100% à Chicago. Il n'empêche qu'il prend place à son commencement dans le Chicago de la Prohibition, le Chicago de Capone, 'the' Chicago.
On n'a pas grand chose à reprocher à ce grand classique.
Bien sur, comment occulter la présence de Marilyn Monroe et de Tony Curtis au casting ? Contraint à une idylle cinématographique malgré leur rapports désastreux dans le vrai monde de la vérité véritable (Bullshit Ent, le gossip des années 50) et n'oublions pas l'irrésistible Jack Lemon.
On aime ou on n'aime pas l'humour des années 50, encore un peu chaplinesque malgré tout. Certes, ça vole pas astronomiquement haut, mais ça marche bien et c'est beau à voir.

Et puis, la réplique finale a dépassé les frontières du temps après tout…

LA FOLLE JOURNÉE DE FERRIS BUELLER - JOHN HUGHES - 1986

Attention. Vous tenez entre vos mains l'un des films préférés de Bullshit Ent. L'un des plus grands films de l'histoire de l'humanité. Irrémédiablement dans mon Top 5 des meilleurs films de tout les temps, voici La Folle Journée de Ferris Bueller de John Hughes (oui le même que The Breakfast Club).

Ferris Bueller décide de profiter de ces derniers jours de lycéens pour sécher les cours avec son meilleur ami Cameron et sa copine Sloane. Le jeune homme déploie une multitude de stratagèmes pour parvenir à ses fins et être sûr de passer la meilleure journée de tous les temps, tout en échappant à la vigilance de ses parents, à la colère de sa soeur, et à la fureur du principal…

Avec Ferris Bueller, on atteint des sommets. Les personnages principaux sont extrêmement attachants, le rythme est parfait, on ne s'ennuie pas une seconde, l'humour est recherché, la musique est bien choisie.
Avec ce film, John Hughes n'a fait aucune erreur. Si au premier abord les personnages ressemblent à des petits cons, la narration nous fait vite nous rendre compte qu'ils sont tout simplement humains, et que les antagonistes sont eux en revanche des robots psychopathes alors qu'ils obéissent à la morale.

Esthétique, le fil nous fait découvrir dans ses moindres détails la ville de Chicago, de la Willis Tower jusqu'au Musée d'Art Moderne. Né dans les années 80, et pourtant intemporel, La Folle Journée de Ferris Bueller expose une philosophie très simpliste de la vie, mais délivre un regard attendrissant sur cette dernière.
Décidément ce film est parfait, et Matthew Broderick est au sommet de sa gloire.

À voir, immédiatement si vous ne l'avez pas vu.

LES INCORRUPTIBLES - BRIAN DE PALMA - 1987

On parlait d'Al Capone, de la Prohibition, et de Chicago précédemment, nous voilà en plein dedans.
Brian De Palma (grand monsieur du cinéma s'il vous plait) livre en 1987 une adaptation libre de la traque d'Al Capone par l'agent Eliot Ness.

Deux acteurs endossent les rôles de ces personnages historiques : Kevin Costner incarne Ness, et Robert de Niro, le grand Bob est Al Capone.
Le succès de Les Incorruptibles s'explique non seulement par la performance en duo de ces grands acteurs, mais aussi par la technique et la narration de Brian De Palma qui mène son histoire à merveille, dans l'ambiance noire de la Prohibition.

La valeur historique du film est douteuse, mais son lien avec Chicago est certain. Il décrit une ville sombre plongée dans le crime, où la seule lumière émane de la brigade des Incorruptibles.
Un grand film qui aura laissé sa marque dans la culture populaire, c'est pas les Inrocks' qui vous diront le contraire.

LA MORT AUX TROUSSES - ALFRED HITCHCOCK - 1959

De célébrités en célébrités, on passe de De Palma à Hitchcock. Décidément cet article a un superbe casting.
On ne présente plus La Mort aux trousses, sans doute l'un des plus célèbres films d'Alfred Hitchcock.
Cary Grant y incarne un journaliste new yorkais se retrouvant dans une affaire criminelle tentaculaire, puisqu'il est confondu avec un certain Mr. Kaplan. Le journaliste n'aura aucun moment de répit, tandis que son périple l'emmènera de New York à Rapid City, non sans un arrêt dans la belle ville de Chicago.

Avec ce film, Hitchcock rappelle qu'il est le pionnier du genre policier-thriller-suspens-horreur au cinéma, un pionnier extrêmement performant. La célèbre scène d'anthologie de l'avion a ainsi menée son réalisateur au rang de génie du cinéma, et personne n'ira dire le contraire (non toi non plus, désolé).

Je n'ai pas grand chose à dire sur La Mort aux trousses tant mon avis serait vain. C'est un grand film, on y voit un petit bout de Chicago, tout est parfait.

Il est ressorti en France en Juillet dans une nouvelle définition, et je suis certains que vous êtes allés le voir n'est ce pas ?

RISKY BUSINESS - PAUL BRICKMAN - 1983

Le plus célèbre personnage ayant moins de 21 ans de Chicago est sans conteste Ferris Bueller, mais on a tendance à oublier Joel Goodson, le héros de Risky Business, qui pourtant a de quoi se faire aimer.

La vie du pauvre Joel, un ado normal avec pour seul problème ses parents autoritaires, bascule suite  à sa rencontre avec une call girl.
Film sincèrement drôle, et parfois un peu osée, Risky Business amène le jeune Tom Cruise sur le devant de la scène !
Moins culte que les autres films énumérés au dessus, il n'en est pas moins agréable à voir, surtout si vous êtes un jeune mâle en mal de libertés (les jeunes filles aimeront aussi, c'est pas ce que j'ai dit).

Chicago y a une place importante, notamment le Lac Michigan, je m'arrête là, no spoil.



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Le Dossier Chicago prend donc fin ici, je vous souhaite d'y aller un jour dans votre vie, et surtout je vous souhaite de bonnes vacances !


dimanche 28 septembre 2014

Saint Laurent - Bertrand Bonello

Bonsoir, bonsoir. Encore une fois le cinéma français est à l'honneur cette semaine, puisque le film de cette semaine est bel et bien celui qui déchire les ardeurs et les passions de la critique journalistique, oui il s'agit effectivement de Saint Laurent de Bertrand Bonello.
Parce que sur Bullshit Ent, mine de rien, on aime le cinéma français.

MISE AU POINT

Si votre mémoire est bonne, ou si vous écoutez la radio régulièrement, vous savez qu'en Janvier de cette même année 2014, un autre biopic sur le célèbre couturier Yves Saint Laurent sortait en salle (la critique est d'ailleurs disponible sur Bullshit Ent).
Yves Saint Laurent de Jalil Lespert s'était targué de critiques très positives, et ma foi Bullshit Ent lui avait reconnu des qualités indéniables, notamment le flamboyant duo Niney-Gallienne.
Et voilà que moins d'un an plus tard arrive Saint Laurent de Bertrand Bonello. La critique semble conquise et consacre le jeune Gaspard Ulliel, tenant le rôle titre.

Fondamentale différence : Mr Pierre Bergé, le compagnon d'Yves Saint Laurent, avait approuvé le premier long métrage, alors que ce nouveau film, ne peut pas s'en vanter.
Que vaut donc Saint Laurent ? Réponse maintenant.

BONELLO VS LESPERT

Mon Dieu. Cette rentrée manquait de film mauvais, mais voilà que Saint Laurent vient rétablir la balance.
Fade, plat, glauque. Le film de Bertrand Bonello n'accomplit pas la moitié de ce que la production de Jalil Lespert réalisait.
Par où commencer pour aborder ces 2h30 d'images et de son ? Le synopsis : on se penche ici sur la période 67-76 du couturier, là où la version de Jalil Lespert couvrait l'ensemble de sa carrière. Pourquoi ce choix si méticuleux ? Un choix qui ne simplifie pas la compréhension du spectateur quant à la vie d'Yves Saint Laurent.
Bref, après tout le scénario c'est secondaire dans un biopic. Regardons plutôt la réalisation en elle même.

Bon, j'avais reproché au film de Jalil Lespert quelques longueurs et des éléments inexploités. Je reproche au film de Bertrand Bonello ses deux 2h30 interminables, qui passent difficilement.
Je reproche également un montage agressif, jusqu'au niveau du son. C'est très certainement voulu, mais c'est très certainement raté.
Je reproche également un fonctionnement en ellipse inutile, perturbant. Qui se mêle à une narration incongrue, morcelée en année plus ou moins longues : on ne s'intéresse vraiment qu'aux années 75-76 en vérité.
Toujours dans la réalisation, je ne sais absolument pas ce que le film voulait me raconter : visiblement la vie privée de Saint Laurent, puisque c'est ce qui occupe les trois quarts du film ? Mais dans ce cas, pourquoi consacrer la dernière séquence à la Collection 76, alors que la mode en elle même passait au second plan depuis le début ?
Pourquoi s'attarder sur des évènements épisodiques qui semblent importants au premier abord, et qui se révèlent inutiles par la suite : par exemple, la rencontre de Betty Catroux qui apparait comme phare lors de la séquence qui lui est dédiée, alors qu'elle n'aura que des apparitions qu'on peut comper sur les doigts de la main dans le reste du film.
Belle tentative de montage lors du défilé 76, faire du Mondriant à l'écran c'était audacieux, mais pas forcément beau ni agréable, dommage.

Et bien sûr un petit mot sur ce qui a choqué : les innombrables scènes à caractère sexuel. Il y en a souvent, tellement souvent qu'au bout d'un moment on les redoute : la salle soupirait à chaque scène un peu tendancieuse, mine de rien c'est significatif. On peut dire sans crainte que Saint Laurent est aux homosexuels ce que La Vie d'Adèle était aux lesbiennes, un "porno soft" (la formule n'est pas de moi) distribué à grande échelle.

Non vraiment film, tu n'as rien accompli en tant que film et ça c'est dommage.
SL 0 - YSL 1

ULLIEL VS NINEY

Le choc des Titans est donc à ce niveau là selon la critique : qui de Gaspard Ulliel ou de Pierre Niney est le meilleur Yves Saint Laurent ?
Si votre mémoire est bonne, j'avais salué la performance de Pierre Niney, sans pour autant déclarer qu'il portait le film, comme l'on fait beaucoup de gens.
Pour moi, Gaspard Ulliel n'est pas un mauvais YSL, il est même plutôt bon. Finalement, les deux acteurs jouissent de la même voix, des mêmes mimiques, il n'y a guère que les vêtements qui changent.
Mais Ulliel n'a pas eu la chance d'être porté par une belle réalisation, il reste à la hauteur du film, loin du succès qu'il mérite.

SL 0 - YSL 2

RENIER VS GALLIENNE 

Dans le rôle du mécène, compagnon, et patron d'YSL, se retrouvent Jérémie Renier pour Bonello, et Guillaume Galliène pour Lespert.
Et là, le résultat ne fait pas l'ombre d'un doute. Renier est fade, inexistant, maladroit durant toute sa prestation. Dans la version Lespert, la vraie performance à mes yeux était celle d'un Guillaume Gallienne décalé, cynique, sévère par rapport au reste du film.
Ici Renier est vide, les scènes qui lui sont consacrées sont parfois même d'un ridicule profond. Il vient, tend une liasse de billets, parle avec des anglais, puis s'en va.
Comment rater à ce point le second rôle phare du film ? Comment ignorer la relation Saint Laurent/Bergé de cette façon ?

Décidément film, tu t'enfonces.
SL 0 - YSL 3

SEYDOUX VS LEBON

La voilà. Mon ennemie jurée, le serpent du cinéma français. La belle Léa Seydoux prend ici les traits de Loulou de la Falaise, mannequin phare d'Yves Saint Laurent. Elle est LE rôle féminin dans ce film à l'ambiance homosexuelle palpable, elle se devait de briller.
Face à elle, Charlotte LeBon, qui tenait dans le film de Jalil Lespert le rôle de Victoire Doutreleau, le premier mannequin important lié à YSL.

Pas de surprise, je crois qu'à ce niveau votre mémoire est bonne, je n'aime toujours pas Léa Seydoux. Dans ce film plus que jamais, elle est là pour remplir l'écran de sa jolie frimousse, mais rien d'autre. En fait, j'ai même l'impression que le film ne cherche pas à la mettre en valeur.
Elle mène son rôle cependant de manière cohérente, dommage qu'elle soit si réservée et insipide pour un rôle probablement électrique (spéculation, je ne connais pas Loulou de la Falaise, je vous invite à me faire passer ses coordonnées si possible pour vérifier).
Je n'élaguerai pas sur Charlotte LeBon qui était tout à fais convenable dans Yves Saint Laurent.

SL 0 - YSL 4.

CONCLUSION

Pas la peine de continuer plus que ça : Saint Laurent est un mauvais film à mes yeux, et il faut me le faire dire parce qu'en général je suis indulgent.
N'allez pas le voir, 2h30 c'est vraiment long.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à la sévère Maman, qui nous dit : "Interminable. À fuir"
Merci, comme ça au moins c'est clair.

dimanche 21 septembre 2014

Un homme très recherché - Anton Corbijn

Bonsoir bonsoir, comment allez vous ? Bien, moi aussi.

Aujourd'hui on se retrouve pour la critique d'Un homme très recherché d'Anton Corbijn, et -miracle- pour une fois on critique un film la semaine de sa sortie !

MISE À JOUR

Corbijn… Corbijn… Ce nom vous dit quelque chose n'est-ce-pas ? Non ? Parfait moi non plus. J'ai vérifié sa filmographie, je n'ai rien trouvé de miraculeux ou de notoire.
Bon, donc on ne sait rien du côté de la réalisation, alors allons voir du côté du casting.
Et là on n'est pas déçu : Phillip Seymour Hoffman, oh mon dieu PSH. PSH la légende, PSH le grand, PSH le gros. Ça ne vous dit rien ? Pourtant ce n'est pas la première fois qu'on le voit ici : effectivement il avait inauguré le blog avec nous avec Hunger Games 2, rien de mémorable pour sa carrière, mais tout de même.
À ses côtés se tient Robin Wright, que je ne connais que grâce à House of Cards (également commentée sur le site), mais qui m'a depuis longtemps convaincu.
Et enfin, et surtout, le merveilleux Willem Dafoe qui est et restera à jamais un de mes acteurs préférés.

Nous avons donc un réalisateur inconnu au bataillon, et un casting de choc, pour un film adapté d'un roman d'espionnage de John Le Carré, réputé pour sa maitrise du genre. Un mélange inattendu mais intéressant.

DÉVELOPPEMENT

Un homme très recherché n'est certainement le film de l'année ni même le film d'espionnage de l'année. Difficile de trouver les éléments négatifs dans ce long métrage, tant les éléments positifs sont convaincants.
Mais tout de même : rythme fatiguant, scénario parfois obscur, casting secondaire peu remarquable. Non vraiment, on a envie d'aimer sincèrement le film, mais on ne peut pas complètement.

Retournons sur le scénario : Hambourg, un immigré tchétchène lié à des groupes djihadistes entre illégalement en Allemagne et se fait remarquer par le Renseignement National. Dans le même temps, cette même agence de sécurité soupçonne le Dr. Abdullah, musulman humaniste, de financer une branche d'Al-Qaida. C'est à Gunther Bachmann que revient la lourde tache de gérer dans le même temps les deux enquêtes.
Scénario intéressant, c'est une chose certaine : actuel, pas d'exagérations monstres, pas trop d'action, un savant mélange de ce qui fait en général un bon film d'espionnage.
Mais où est le problème avec ce scénario ? Réponse : même s'il est plutôt bien mené, il y a des zones d'ombre non négligeables qui empêchent de l'apprécier pleinement (la prochaine phrase contenant des spoilers vous êtes conseillés de passer à la prochaine étape).
Où trouvent-ils les preuves au sujet de la société de transport chypriote ? qu'est ce qui justifie l'ultime opération de Mr. Bohr ? Bordel, mais comment Jamal s'est fait embarquer par le Renseignement allemand ? D'où sort le côté obscur du Dr. Abdullah ? Et j'en passe.
Et c'est marrant, parce qu'à chaud je trouvais le scénario plutôt bon mais finalement force est de constater que le scénario donne une impression de "pas terminé".

Passons maintenant sur le rythme. On alterne entre les séquences lentes, les séquences lentes, une séquence rapide, des séquences lentes. Bref, le film est parfois trop long, ce qui semble être la marque de fabrique de John Le Carré puisque déjà La Taupe sérieusement c'était chiant.
Visiblement, le manque de renommée de Anton Corbijn, s'explique : ses films sont sans doute longs, trop longs.

Je passe au casting secondaire : mais qui pourrait avoir l'idée de mettre Rachel McAdams en face de PSH ? Bon Dieu, cette actrice est tellement fade que George Ramsay l'a jeté dans la benne à ordures (blague certifiée américaine) ! On n'est pas convaincu une seconde par le jeu d'acteur de la jeune femme. C'est bien dommage quand on regarde le reste du casting.

SÉVÉRITÉ UN PEU NON ?

Oui c'est vrai, merci de le remarquer.
Car je vous le dis, en vérité, le film a aussi d'excellent éléments :

Si l'ensemble du film traine la patte, il y a réellement des scènes extrêmement captivantes, qui font monter le suspens, qui font frémir. En fait Corbijn a tout mis sur ces scènes-là et c'est extrêmement réussi. On applaudit certaines idées en terme d'espionnage réellement intéressantes.

Et surtout, le trio héroïque qui porte le film :
Robin Wright, énigmatique, impersonnelle, froide, et surtout trompeuse jusqu'au bout de son rôle. Une performance remarquable *clap clap*
Willem Dafoe. Daddy Dafoe est toujours au top niveau dans ce film. Un rôle qui le change et qui - et c'est surprenant - échappe à la règle "Willem Dafoe".
Et enfin Phillip Seymour Hoffman, qui est grandiose pour son ultime rôle. Poignant, sincère, menaçant, rassurant, une palette d'émotions grandiloquentes qui reste gravée dans la mémoire.
Le trio magnifique porte savamment le film, et le porte bien, jusqu'à une fin très bien ficelée, et qui prouve que le scénario n'est pas lacunaire loin de là.

En fait là est le véritable problème du film : trop d'irrégularités, trop de bons éléments face à trop de mauvais, le film s'en sort entaché.

CONCLUSION

Pas la peine d'aller voir Un homme très recherché, sauf si vous êtes mordu de film d'espionnage, ou si vous voulez rendre hommage au défunt Phillip Seymour Hoffman qui sera longtemps regretté dans le milieu du cinéma.
J'ai aimé le film, mais il ne restera pas dans la mémoire.
Bonne soirée et bonne séance, à la prochaine.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient encore au vénérable Alexandre : ""Un bon film, bien filmé, intéressant, ca nous change."

Merci Alexandre, ça nous change.

dimanche 14 septembre 2014

Gemma Bovery - Anne Fontaine

Bonjour bonjour, aujourd'hui on se retrouve pour un nouveau film. Sauf que ce n'est pas un film comme les autres, loin de là.
Aujourd'hui on se retrouve pour un film français. Voilà un moment que ces derniers boudaient Bullshit Ent et que Bullshit Ent les boudait, c'est l'occasion de renouer avec notre cinéma national capable de merveilles comme de beaux étrons.

Pas de mystères si vous avez lu le titre : le film du jour c'est Gemma Bovery d'Anne Fontaine.

MISE AU POINT

Gemma Bovery, Gemma Bovery… Bon dieu ça vous rappelle quelque chose non ? Mais oui voilà : Emma Bovary ! Le célèbre roman de Flaubert, grand auteur du XIXe bien sur. À défaut de l'avoir lu vous en avez forcément entendu parler par votre professeur de français ou juste par curiosité.
Et le rapprochement entre les deux oeuvres est à faire bien sur, il est même obligatoire puisque le film est basé là dessus : Anne Fontaine remet au goût du jour un classique de la littérature française, ici modernisé tant dans l'histoire que dans le format.

La réalisatrice de Coco avant Chanel, Mon pire cauchemar, et Perfect Mothers revient donc entourée du grand, du célèbre, du légendaire Fabrice Lucchini. Sans doute l'un des meilleurs acteurs français autodidacte. Mais Mr. Lucchini n'est pas le seul à épauler Anne Fontaine dans son nouveau long métrage, car voici également la belle Gemma Arterton, une actrice un peu timide que l'on a que peu vu en France.
Une belle équipe pour ce qui s'annonce un film audacieux.

Et avant de commencer, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que l'actrice jouant Gemma Bovery (dont le nom ressemble beaucoup à Emma Bovary) s'appelle elle même Gemma, que d'onomastique.

DÉVELOPPEMENT 

Que dire de ce Gemma Bovery ? Plutôt, par où commencer ?
Le film est indéniablement un bon film. Son essence réside dans les parallèles avec le livre de Flaubert, jusque dans le scénario bien sur :
Martin (Fabrice Lucchini), petit bourgeois parisien reconverti dans la boulangerie normande, grand amateur de littérature, voit débarquer dans son village un couple d'anglais, Charles et Gemma Bovery. La ressemblance avec les personnages flaubertins ne lui échappe pas puisque la belle Gemma semble suivre le même parcours que sa quasi-homonyme.

Le film se développe plutôt bien, dans la douceur propre à la région et à ses personnages, et les nombreuses touches d'humour sont très agréables et efficaces (on est loin loin de l'humour badaud qui remplit les salles de cinéma). Fabrice Lucchini est toujours à un excellent niveau, et il semble plus se jouer lui même que jouer un personnage étranger. Il est toujours juste, attendrissant, drôle ; il développe une empathie sincère. Et c'est une Gemma Arterton qui lui donne la réplique avec autant d'efficacité et de justesse. Une actrice qu'on adore découvrir dans son rôle de jeune anglaise fraîche et innocente, dont le grand dam sera de trop ressembler à Emma Bovary. Et je crois qu'il est nécessaire de noter que Gemma Arterton est très très très, très belle, du jamais vu. La réalisatrice joue d'ailleurs énormément avec la beauté de son actrice, comme si le film se gargarisait d'avoir trouvé la plus belle Gemma au monde.
Anne Fontaine a donc choisi de suivre la trame d'Emma Bovary. Les grandes lignes bien sûr, nous ne sommes pas dans un Baz Lurhman où les textes sont conservés à la virgule près. Gemma traverse donc les mêmes "aventures" qu'Emma : la rencontre avec le prince charmant, l'ennui à la campagne, les amants, etc.
Une recette qui fonctionne (encore mieux si on a lu le livre). Car il ne s'agit pas juste d'un simple scénario propice à des scènes amusantes, le film fait constamment référence au livre : Fabrice Lucchini cite bien souvent l'oeuvre originelle, fait des rappels constant à l'arsenic, parfois même des clins d'oeil discrets…
D'ailleurs j'oublie d'en parler mais la narration du film est elle même originale en soi : dès le début du film, Lucchini se tourne vers la caméra et commence à raconter l'histoire, faisant de temps à autre des commentaires sur la situation, car si Gemma est Emma, Martin est bel et bien le Flaubert de l'histoire.

Un mot pour applaudir les décors et l'imagerie du film : Anne Fontaine film la Normandie dans sa meilleure lumière, on adore les champs, les sentiers, et les villages pittoresques qui participent grandement à l'immersion générale.

De même que l'humour fait mouche : un bel humour retenu très efficace. On adore le personnage de Lucchini un peu décalé par rapport aux autres, mais aussi les voisins bobos, ennuyeux, pseudo respectables qui mangent bio et "adorent la France". Une belle scène de fin aussi qui reste avec l'esprit du film et qui nous arrache un dernier sourire efficace.

CEPENDANT 

Rien n'est parfait dans le meilleur des mondes.
On peut reprocher à Anne Fontaine une réalisation classique, ni très originale ni décevante. Sûrement pas audacieuse et peut-être même un peu timide. Bien sûr cela n'empêche pas d'avoir un matériau final très convaincant mais même, mis à part la scène de danse et la cathédrale, on est jamais surpris.
Au niveau du casting j'ai été dérangé par le jeune Niels Schneider, qui semble trainer un peu la patte et qui est même un peu trop souvent niais et ennuyeux. Après, j'ai peut-être un rebut physique aussi mais ça c'est mon problème.
Un petit mot aussi sur le rythme qui coupe le film clairement en deux partie dont une bien moins rapide et trépidante que l'autre. Et puis, au bout d'une heure, on connaît bien les marches solitaires de Lucchini dans sa parka verte, et on en même un peu marre il faut dire.

CONCLUSION

Gemma Bovary est un très beau film, sympathique et délicat, porté par deux excellents acteurs. Il s'entache de quelques défauts, mais avec un peu d'effort vous les oublierez vite. Profitez de la bonne ambiance et de la ravissante Gemma Arterton, je recommande fortement.
Merci et bonne soirée.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à notre ami Alexandre qui nous dit que : "Un bon film, une Gemma Arteton radieuse, un Luchini très bon. De jolis plans, des moments de rire. Un bon film malgré une ou deux longueurs."
Merci Alexandre, pour ces mots pour une fois gentils.

dimanche 7 septembre 2014

Lucy - Luc Besson

Salut tout le monde, bonne rentrée ? bonne vacances ? Ouais nickel.

Bullshit Ent revient pour la saison 2, et on commence l'année en beauté avec Lucy de Luc Besson. Le film a fait parler de lui dernièrement, c'était le prétexte idéal pour le retour de Bullshit Ent.

MISE AU POINT (10%)

Le dernier film de Luc Besson donc. Tout le monde a entendu parler de Luc Besson, Luc Besson c'est le cinéma français à l'américaine. C'est un des seuls réalisateurs français qui, à mes yeux, essaie d'innover et qui n'est pas bloqué dans les années 60-70 et la Nouvelle Vague (un autre nom du genre, Jérôme Lasalle).
Mais si moi j'aime beaucoup Luc Besson, ce n'est pas le cas de tout le monde. Et même s'il a une belle carrière avec des films emblématiques (Nikita, Le Grand Bleu, Le Cinquième Élément), on va pas se mentir y a aussi des films pas fameux (bon Dieu Luc, c'était quoi le but avec Arthur ? Et Adèle Blanc-Sec ? bordel Luc qu'est-ce qui t'as pris ?).
Du côté du casting on retrouve Kitty Scarlett Scarlett Johansson, la magnifique, la sulfureuse. Tout le monde aime Scarlett Johansson, que ce soit pour The Island, Avengers, ou -et surtout- Vicky Cristina Barcelona. Elle s'était d'ailleurs fait remarquer et acclamer une nouvelle fois dernièrement avec Her où l'on entendait que sa voix.
Et l'autre figure du film, c'est Morgan Freeman, mais je suis certains que tout le monde ici sait qui est Morgan Freeman, le seul homme sur Terre à avoir joué un chauffeur ou Dieu.

Deux figures monumentales d'Hollywood au service d'un des plus grands réalisateurs du cinéma français ? Mais que pourrait-il arriver ?

DÉVELOPPEMENT (40%)

Je crois sincèrement et sérieusement que Lucy est un des meilleurs films que j'ai vu depuis le début de l'année. Et j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a tant de détracteurs sur Internet, je vais finir par croire que la Terre est peuplée de cons bordel.

Revenons d'abord sur le scénario : Lucy -jeune femme lambda quoique très belle- se retrouve capturée par des mafieux coréens basés à Taiwan qui font d'elle une mule chargée de transporter une nouvelle drogue, du CPH 4 synthétique, en Europe. Problème, la drogue se déchire dans son ventre et décuple ses capacités cérébrales.
Un scénario très simple. Mais on a rarement vu Luc Besson faire des scénarios complexes aussi. L'important c'est  que le scénario fonctionne. Et justement, la simplicité du scénario et la simplicité avec laquelle il est traité expliquent également le succès du film. En effet, assez vite, le film s'étale dans des éléments scientifiques qui pourraient être particulièrement difficiles à comprendre pour le spectateur lambda (vous et moi). De même il atteint également des considérations philosophiques vastes, mais volontairement simplifiées.
Pourquoi ? Parce que si le scénario avait été traité avec énormément plus de sérieux, le film aurait perdu le public, or c'est un film de divertissement qui s'adresse à tout le monde. Comment vous voulez qu'on comprenne le fonctionnement cellulaire du cerveau entre deux scènes d'action ?
Donc le fin mot sur le scénario et son traitement : simple mais efficace.

La réalisation est impeccable. On n'en attendait pas moins de Luc Besson bien entendu mais à ce niveau là c'est vraiment impressionnant. Le film est millimétré à la seconde près. Je n'ai aucun reproche à lui faire en terme de réalisation.
Je crois aussi que Luc Besson innove tout ce qu'on a connu jusque là dans les films d'action Hollywoodiens : la scène de poursuite en voiture, n'a rien à voir avec ce qu'on peut voir dans les films américains, elle est d'une fluidité extrême et en même temps d'une grande violence. Pas d'explosions énormes, justes des carambolages agressifs, mais bien plus réalistes.
Même chose pour la fusillade en fin de film. C'est un peu loufoque, bien sûr exagéré, mais au moins on comprend ce qui se passe et on a droit à autre chose que des acrobaties partout avec des balles qui volent et des explosions inexpliquées.
Je parle des scènes d'actions mais il faut rendre à César ce qui est à César : j'ai vraiment adoré la scène où Lucy appelle sa mère pour la remercier de ce qu'elle a été pour elle, alors qu'elle se rend compte en même temps de ce qu'elle devient. La caméra reste fixe pendant le soliloque (oui j'ai passé l'oral de français y'a deux mois) de la jeune femme, Scarlett Johansson a un jeu palpable (oui l'écrit aussi), bref si ma mère avait été là, elle aurait pleuré.
Rien à redire sur la réalisation non plus.

Cette réalisation exceptionnelle est couplée à une esthétique très intéressante. Le film est beau, c'est un fait. Scarlett Johansson aussi, c'est un fait.
Mais les univers, les plans, les décors sont magnifiques également. Bon la beauté étant subjective, on va dire à ce moment là que personne ne peut nier l'effort visuel effectué sur les décors. Que ce soit Taiwan (dans sa totalité, mais surtout l'hôtel), la Sorbonne, ou toutes les séquences psychédéliques liées à Lucy, rien n'est laissé au hasard ou bâclé, je suis convaincu.

Bon attaquons nous à celle qui porte le film, Scarlett. Oh Scarlett, quand cesseras tu de nous épater ? Déjà dans Her tu nous subjuguait sans être là, maintenant dans Lucy tu nous fascines et nous effraies en étant partout !
Scarlett Johansson est à son top niveau dans Lucy, du jamais vu depuis Lost in Translation. Un rôle pourtant très dur : il s'agit d'être la plus impersonnelle possible, la plus froide, la plus vide, tout en étant consciente de millions de millions de milliards de choses à la fois. Bon je l'ai déjà dit, la meilleure scène de Scarlett dans le film reste son appel téléphonique à sa mère, mais elle se débrouille à la perfection dans la totalité de l'oeuvre. Du travail de pro, mon dieu donnez lui un autre oscar !
Morgan Freeman n'est pas en retrait non plus, même si son rôle est beaucoup plus "simple". D'ailleurs il est intéressant de noter que Mr Freeman figurait déjà à l'affiche de Transcendance qui évoquait déjà un surhumain.
Un petit mot aussi à Min Sik Choi et Amr Waked qui sont bien présents malgré les deux sommités qui s'imposent au casting !

Mais la vrai force de Lucy, et c'est là que les choses deviennent intéressantes (clin d'oeil sisi), c'est que la vrai volonté du film n'est pas juste de divertir mais aussi de faire réfléchir : réfléchir sur ce que l'humanité a accompli et sur ce qu'elle va accomplir. Beaucoup de philosophie dans ce film, un film pourtant extrêmement court ! 1h40 avec un rythme soutenu qui s'accélère, on a presque l'impression que le film s'est fini avant la fin sans avoir délivré son message.
Car en atteignant les 100% de son cerveau, Lucy quitte le monde des humains pour rejoindre celui des "dieux". Un personnage idéal pour faire réfléchir sur la condition humaine (un autre bon exemple est celui du Dr.Manhattan de Watchmen).
Voir Lucy comme un bon film de divertissement, c'est rater le vrai message du film, qui a le mérite de porter et de développer un bon message, mieux que n'importe Fight Club (j'aime bien FC, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
C'est presque le seul film cette année qui a donné matière a réfléchir et qui n'a pas juste pris le spectateur pour un spectateur mais bel et bien pour un humain qui pense, qui réfléchit, et qui a du goût.
Et pourtant y'a des scènes d'actions et des flingues ! Dans ta **** le cinéma d'auteur (j'aime le cinéma d'auteur, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dis) !
Alors oui, le film se contrefout allègrement avec la vérité scientifique, mais c'est pas grave ! Le but du film n'est certainement pas de faire une oeuvre scientifique. Non, le film est autant une oeuvre de divertissement qu'une oeuvre philosophique .
Et je répète "oeuvre" depuis le début mais le bon terme est "chef d'oeuvre".

Je laisse un mot pour la bande son et l'ambiance sonore du film qui sont excellents tout les deux, mais je n'ai aucune qualification dans ce domaine,  je laisse aux musiciens le soin de commenter cet aspect-là.

RIEN À REDIRE ? (80%)

Que des détails sans trop d'importance : certains effets spéciaux ne sont pas très beaux, ou des incohérences historiques.
Rien qui ne peut entraver votre appréciation pour le film donc !

CONCLUSION (100%)

So far so good, Lucy un des films de l'année (à défaut d'être le film de l'année).
Je le conseille vivement.

À la prochaine.

LE MOT DE LA FIN (%)

Ce soir le mot de la fin revient au légendaire Papa, qui nous dit "Du rythme, de la réflexion, de l'action".
Merci Papa, et à la prochaine.


lundi 1 septembre 2014

Court métrage : Jour de Pluie

Ahah pas du tout en fait.
Oui bonjour, oui oui.

En fait ce n'est pas du tout un court métrage, c'est juste mon ALS Ice Bucket Challenge. C'était pour que vous cliquiez merci.

Sinon le retour officiel de Bullshit Ent, c'est ce mois çi, mais chut hein.


samedi 7 juin 2014

X-Men : Days of Future Past - Bryan Singer

Salut salut, c'est moi, décidément bien en  retard. Mais bon, tant qu'il y a une critique/semaine y a pas de raison de se plaindre non plus.
Surtout qu'avec l'approche imminente du Bac, je vais être de moins en moins disponible. En plus j'ai plus d'argent, donc pour le ciné c'est chaud. Mais bon tout ça vous vous en foutez donc on va passer directement au film : cette semaine c'était X-Men : Days of Future Past.

MISE AU POINT

La saga des X-Men c'est un peu comme un repas chez grand mère : quand y en a plus, y en a encore (blague certifiée nulle - Bullshit Ent © - 2014). Elle a commencé en 2000 avec X-Men de Bryan Singer, et quatorze ans plus tard, sept films après, elle continue avec X-Men : Days of Future Past du même Bryan Singer.
Après tout on ne change pas une équipe qui gagne (plus ou moins), ici on retrouve donc le casting des "jeunes" et des "vieux" X-Men : Hugh "Badass" Jackman, Michael "Handsome" Fassbender, Patrick Stewart, Ian McKellel, Ellen Page, Jennifer Lawrence, et James McAvoy. Et surtout, SURTOUT, on fête l'arrivée du légendaire, de l'immortel, de l'immensément petit : Peter "Freacking" Dinklage, que tout le monde connait, soit pour Game of Thrones, soit pour Joyeuses Funérailles. Oh, et y a Omar Sy aussi mais on s'en fout.
L'équipe de choc est donc de retour pour la suite spirituelle de, bien sûr toute la saga, mais surtout de X-Men Le Commencement, qui nous avait tous laissé un peu de marbre.
Verdict ?

DÉVELOPPEMENT

Que dire de ce X-Men.
Indéniablement un de ceux que j'ai préférés. En même temps c'est pas trop dur dans la mesure où la saga est plutôt irrégulière. Mais comment expliquer le succès de ce X-Men ? 
Bryan Singer n'est pas un génie de la caméra, en revanche c'est un professionnel. Après 14 ans à mettre en scène les mutants, il sait comment on fait un bon X-Men. Ici, il a tout misé sur le grandiloquent et l'impressionnant. On avait rarement vu autant de scène badass dans un film X-Men (bien plus badass que le Brooklyn Bridge ou le blocus de Cuba dans les films précédents). 
Un pari qui porte ses fruits puisqu'à mes yeux aucune scène d'action n'est ratée. Elle sont toutes très très agréables et passent très bien à l'écran (la scène de Vif-Argent, le coup du Stade, la baston à Paris…).
En matière de trucs qui en imposent on peut citer également les décors : Paris, la cachette dans le futur, la guerre du Viet-Nam, bref Bryan Singer a mis le paquet pour nous en mettre plein les yeux, et ça marche. Et pour bien faire passer la pilule, quoi de mieux que des effets spéciaux époustouflant ?

Bien sur, on ne pourrait pas parler de ce "Days of Future Past" sans mentionner son scénario. Certains l'ont trouvé complexe, personnellement je l'ai trouvé simple mais efficace : le Projet Sentinelle est un projet visant à exterminer les mutants, et il fait des ravages. Du coup Xavier et Eric envoie Wolverine dans le passé pour empêcher tout ça d'arriver, blablabla bref c'est pas dur à comprendre.
On peut reprocher au scénario qu'il passe trop vite sur certains points. Je suis un néophyte dans l'univers des X-Men donc je n'ai absolument aucune idée des détails soi-disamment éclipsés, et pour tout dire je m'en fous pas mal tout simplement parce que les scénarios aux allures de voyages temporels, j'adore ça.
Et ici j'ai été servi puisqu'en plus le scénario permet de faire la jonction entre les premiers films, et le film X-Men Le Commencement. C'est du bon travail. 
L'histoire revient sur chaque personnage encore vivant (dans le passé du présent en tout cas), on assiste à des développements de personnages qui n'attendaient que ça : je pense à notamment au personnage de Jennifer Lawrence qui jusque là n'était que le schtroumpf de service (blague certifiée nulle Bullshit Ent © - 2014), ou même le personnage de Xavier qui a droit à son background stylé à même à un crédit flashforward plutôt sympa. 
La force du scénario de ce X-Men réside également dans les idées qu'il développe, notamment avec le parallèle du Neandertal réalisé par Tyrion Peter Dinklage. D'ailleurs l'idée de faire prononcer ce réquisitoire contre la supériorité des mutants par un nain m'a fait beaucoup rire et je suis certain que ce n'était pas laissé au hasard. 

Le casting fait très bien son travail : on retrouve un Hugh Jackman badass a souhait dans son style made in 70's. Il faut dire qu'il connait bien son rôle à force, donc pas de soucis pour lui. Idem pour Michael Fassbender qui doit être un de mes acteurs préférés de l'histoire du cinéma. Son côté arrogant sociopathe prêt à tout va très bien à son personnage. L'excellente surprise je l'ai déjà dit c'est Peter Dinklage qui s'émancipe totalement de l'image de Tyrion Lannister, et ça c'est excellent pour sa carrière future (qui sera sans doute cantonnée à de petits rôles (blague certifiée nulle et insultante contre une minorité - Bullshit Ent © - 2014)). 
Un peu déçu qu'on ne voie pas plus certains acteurs comme Mr. McKellel ou Ellen Page, mais bon. Je laisse aussi un petit mot pour Omar Sy qui malgré tout se fait remarquer même si ses répliques se compent sur les doigts de la main.

CONCLUSION 

Au final pour moi, je pense qu'on a affaire au meilleur blockbuster de ces deux derniers mois (bien mieux que The Amazing Spider Man 2 ou que Godzilla) et même au meilleur film de la saga X-Men (ou du moins mon préféré).
À voir d'urgence, bonne séance garantie.
Sur ce, avec du retard, bonne séance et bonne journée.


dimanche 25 mai 2014

Godzilla - Gareth Edwards

Salut les gens, ça fait longtemps hein ? Bon j'ai un paquet d'excuses mais j'imagine bien que vous vous en foutez, donc on passe les retrouvailles et on attaque le vif du sujet.
Dernier film visionné : le nouveau Godzilla, qui, on peut le dire, a fait parler de lui avant et après sa sortie.
On en a entendu beaucoup à son sujet, rendez vous maintenant avec le plus grand lézard de l'histoire du cinéma.


MISE AU POINT

Dans l'univers du cinéma, Godzilla c'est plus qu'une légende. C'est véritablement le premier monstre a avoir connu un succès mondial. L'histoire du lézard préféré d'Hollywood commence au pays du Soleil Levant en 1954 : Ishiro Honda réalise le premier film montrant le reptile détruisant Tokyo. Depuis Godzilla a connu une évolution plutôt intéressante, au travers de film comme Godzilla vs. King Kong ou Godzilla : Final Wars, pas tous franchement fameux.
L'histoire tourne au tragique le 16 Septembre 1998 lorsque sort Godzilla de Roland Emmerich. Tout le monde insulte le film violemment, et encore aujourd'hui j'ai l'impression d'être le seul humain a avoir aimé ce film.
Tout ça pour dire que Gogo est un des personnages les plus cultes de l'histoire du cinéma, et que faire un film sur lui est très risqué depuis 1998.
Ici on se retrouve avec un film signé par un illustre inconnu mais avec un casting intéressant : le premier rôle est tenu par le jeune et fougueux Aaron Taylor-Johnson (un acteur que j'aime bien, que vous avez peut-être déjà vu dans Captain America : The Winter Soldier ou Kick Ass 2), le désormais très célèbre Bryan Cranston (Walter White dans Breaking Bad, qui fait ses premiers pas sur le devant de la scène au cinéma) et enfin un de mes acteurs favori : le nippo-américain Ken Watanabe (Le Dernier Samourai, Inception).
Un mélange surprenant donc, voyons ce qu'il en est.

GRAOU

Je ressors de la salle satisfait sans être émerveillé.
Divertissant semble être le mot pour décrire ce film. Quant à savoir s'il fait honneur à la légende, c'est une autre histoire.
Au niveau de la réalisation on est sur un niveau classique et tout à fais correct sans être non plus incroyable. L'histoire s'étale sur plusieurs années, on suit plusieurs personnages intéressants qui ne se rencontrent pas, et on est les témoins du chaos orchestré par Gogo et les autres monstres.
Rien de brillant au niveau de la mise en scène donc.
Passons à autre chose : le casting.
Casting intéressant donc. On est toutefois déçu de voir s'en aller Walter White si tôt dans le film, alors qu'il se débrouillait à merveille. On est même ravis de voir qu'il arrive à se renouveler après ses années à  jouer le célèbre chimiste (malgré une ou deux ressemblances, mais on ferme volontairement les yeux). Pour ce qui est de Ken Watanabe, le monsieur est excellent. C'est peut-être le meilleur acteur du film tant il respire son charisme habituel. Enfin, Aaron Taylor s'en sort très bien : jamais chiant, toujours bien dans l'action, pas du surjeu, c'est du bon boulot Aaron.
Les musiques du film étaient sympathiques aussi, sans pour autant être incroyables non plus.

En revanche l'imagerie était vraiment impressionnante. Tout les environnements sont magnifiques, l'ambiance visuelle est renversante, et la lumière très bien travaillée. On est immédiatement plongé dans l'atmosphère, c'est très efficace. Un grand bravo à la scène des parachutistes, vraiment sensationnelle, j'ai été captivé (la vision des traits de fumée rouge tombant sur Los Angeles reste gravée dans ma mémoire).

Maintenant on arrive à l'élément le plus crucial du film : les effets spéciaux. Les terribles effets spéciaux, ceux là même qui allaient dès le début déterminer la qualité du film. Mettons nous d'accord : les effets spéciaux sont très très beaux. Vraiment bluffants, chaque scène de destruction est frappante de réalisme.
Bref le travail sur les effets spéciaux a porté ses fruits.
Maintenant arrive le contrecoup : le design des monstres.
Et là par contre j'en ai chié. Bien chié même. Bon on commence avec les deux "MUTO" qui font vraiment tout sauf des bestioles naturelles. Leur tête et leur mâchoires sont beaucoup trop carrées pour être réalistes, sans parler de leurs yeux qui ne doivent leur permettre de voir que sur les côtés.
Et puis Gogo, mon Dieu Gogo. Que le réalisateur ait voulu rendre hommage à la version de 1954 c'est une chose. Sauf qu'en 1954, les effets spéciaux se résumaient à de la pâte à modeler et du carton. Donc qu'à l'époque un Godzilla gras du bide soit réaliste ça parait plausible, mais de nos jours on veut des lézards réalistes, pas des reptiles sumotoris bordel. Du coup on se retrouve avec des animaux loin de ce que Darwin aurait pu prévoir. C'est vraiment un coup dur pour le niveau de réalisme du film. Parce qu'on peut se le dire : le Godzilla d'Emmerich, au moins il était beau lui.
Voilà.

CONCLUSION

Godzilla de Gareth Edwards est un film plutôt sympathique  qui se laisse regarder sans encombre. On l'apprécie dans sa totalité, sans se laisser franchement impressionner. Le design des monstres refroidira les spectateurs lambdas, mais ravira surement les aficionados du gros lézard légendaire.
À voir et à apprécier, je le conseille si le genre vous plait !

Bonne soirée et bonne séance les loulous.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine, le mot de la fin revient au respectable Nicolas, qui nous décrit un film "vraiment super" et qu'il "conseille à tout le monde. En plus le Godzilla est très fidèle à la version japonaise".
Oui, oui, mon frère est un aficionado.

dimanche 4 mai 2014

The Amazing Spider Man 2 - Marc Webb

Salut les gens, c'est les vacances et vous avez sans doute mieux à faire que de passer du temps sur Bullshit Ent, mais bon visiblement vous y êtes donc on continue.
Cette semaine j'ai vu The Amazing Spider Man 2 de Marc Webb, le deuxième opus de la seconde trilogie Spider Man. 
Les films Marvel c'est la tendance depuis le succès phénoménal d'Avengers, on avait déjà eu le pas terrible Iron Man 3, et l'apparemment réussi Captain America 2.
Que vaut donc ce TASM 2 ? Réponse maintenant.

MISE AU POINT

The Amazing Spider Man premier du nom, également réalisé par Marc Webb a une mauvaise réputation. Une réputation méritée, puisqu'il est franchement pas terrible. 
Pour le deuxième opus, Marc Webb (je me permets de signaler que "web" signifie "toile" en anglais, ce qui est super ironique, voilà voilà) rassemble la même troupe d'acteurs : Andrew Garfield dans le rôle titre, Emma Stone ; et également des petits nouveaux, notamment Jamie Foxx et Dane DeHaan.
Autrement dit, on part avec les mêmes bases que le 1, qui était médiocre. Donc on s'attendait difficilement à mieux en fait.
Et pourtant.

ET POURTANT

Et pourtant, force est de constater que The Amazing Spider Man 2 relève le niveau de son prédécesseur. 

Le problème du 1, c'est qu'on ne s'amusait pas, on nous racontait une histoire qu'on connaissait déjà, de manière plutôt banale, donc forcément on s'ennuyait.
Là c'est plutôt tout le contraire. On a le sentiment que Marc Webb a tellement voulu se rattraper qu'il a insisté sur tous les fronts pour être sûr que son film ait le moins de défauts possible. Ça se ressent vraiment et ça fait plaisir à voir.
La réalisation a pas concrètement évolué, mais ça ne pose pas plus de problèmes que ça. On est assez séduit par les arrêts sur image esthétiquement beaux, par les plans de New York, pourtant pas tous panoramiques. Marc Webb reste classique  se répéter, c'est louable, surtout sur une suite.
Là où on a des progrès notables c'est sur les personnages. Particulièrement au niveau de la psychologie. Déjà on peut se pencher sur Peter Parker qui a un problème concret avec la figure paternelle : tout le film tourne autour des travaux de son père et sur le fait que ce dernier ait abandonné son enfant. Il y a tout une quête psychologique pour retrouver la figure de son père disparu. Peter Parker (Andrew Garfield) est plus ou moins perdu puisque, jusque là, la seule figure paternelle qu'il avait l'a quitté : son oncle Ben. Ensuite on a tout son blocage par rapport au père de Gwen (Emma Stone) à qui il a juré de ne pas entrainer la jeune fille dans ses aventures héroïques. Enfin il y a l'épisode du petit garçon (et par extension de New York ?) qui voit en Spider Man une figure protectrice, bref un genre de père.
Tout ce développement de la figure paternelle dans le film fait mouche. On peut également mentionner, au delà de Peter Parker, les retrouvailles éphémères de Harry Osborne (Dans DeHaan) et de son père, ainsi que l'héritage à double tranchant que lui laisse ce dernier.

Bref, j'ai utilisé Peter Parker pour exemple, mais globalement tous les personnages ont leur lot de développement, même si à mon avis on aurait pu mieux exploiter l'histoire du père de Spider Man. D'ailleurs en parlant de développement de personnage, je crois que j'ai vraiment adoré l'histoire d'amour Peter/Gwen. Une histoire d'amour qui se résume par "c'est compliqué" mais qui respecte vraiment ses personnages et qui crée une empathie directe. On enlève les scènes d'actions et le film devient un film d'amour plutôt sympa. 

Là où le film met indubitablement des points, c'est aussi sur les scènes d'action. Déjà on a un travail très efficace sur l'animation des personnages (notamment la fluidité de Spider Man, soufflante) qui participe énormément à la sensation de vitesse lors des scènes d'actions (qui reposent souvent sur ce point en fait, à quelques exceptions près).
J'ai un gros coup de coeur pour la scène d'ouverture qui m'a vaguement rappelée celle de The Dark Knight Rises d'ailleurs. Les combats sont quasiment tous vivants, et parfois essoufflants tellement le rythme est soutenu. Bref, c'est bien un film de super héros en somme.

Le dernier grand point du film c'est la musique. J'ai adoré la plupart des musiques, ce qui s'explique principalement par le fait qu'Hans Zimmer a partiellement participé à la B.O. Et j'ai vraiment accroché à l'effet récurrent de musique intra/extra : plusieurs fois la musique d'un élément concret du film, devient la musique de fond de la scène. Un petit effet qui me fait toujours plaisir.

Au final la seule chose que je vais reprocher à ce film ce sont ses transitions, toujours un peu douloureuses tant on passe d'une scène à une autre de manière un peu brutale. Au début ça m'énervait, à la fin j'en pouvais plus. C'est dommage, sans ça le film était vraiment très bon.

CONCLUSION

Foncez voir The Amazing Spider Man 2, qui n'a rien à voir avec le 1, et ce grâce au travail exceptionnel qu'a fournit Marc Webb, soutenu par son casting efficace.
Il vaut le détour, et j'espère qu'on verra la bande de TASM2 dans le prochain Avengers.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine, deux mots de la fin pour le prix d'un, d'abord celui d'Alex, plutôt déterminé :
"Un Mad Max pathétique dans son rôle de méchant en manque de reconnaissance, un Harry qui donne envie de pleurer par sa médiocrité, un Spiderman consternant dans son immaturité et dans sa relation amoureuse fortement cliché. "
Et il s'empresse de rajouter : "Et des ralentis interminables."

Bon, pour nuancer ces propos d'une rare violence, voici le mot de Paul : 
"un film plutôt judicieusement tissé"
"les amazing spiderman c'est comme les crêpes le premier est un peu raté le deuxième est meilleur"

Merci, Paul tu sauves la critique.

lundi 21 avril 2014

Bonus : Les Séries

Salut les loulous.
Vous avez sans doute remarqué un détail différent aujourd'hui : effectivement, c'est lundi et pas dimanche.
Le destin, ce bâtard, a fait en sorte que je ne puisse pas aller au cinéma du weekend (alors qu'il est exceptionnellement long), du coup pas de critique constructive ce dimanche.
Alors évidemment, je me suis dit : "Bordel Seb, tu vas pas laisser Bullshit Ent. à l'abandon pendant une semaine alors que c'est le lundi de Pâques".
Et bien non effectivement, et à la place d'une critique, vous aurez un petit bonus consacré à un type d'oeuvre qui n'as pas bien choisi son camp entre le cinéma, la télévision, et l'internet : je parle bien entendu des séries.

Les séries c'est un peu un univers à part, où on peut prendre le temps de te raconter une histoire super longue sur dix saisons, au final on peut exploiter le scénario, les personnages, le spectateur, bref les séries c'est pas comme le cinéma.
Au départ réservées à la télé, les séries s'invitent maintenant sur internet, ou font appel à des géants du cinéma pour bien se démarquer.
Maintenant, quand on n'a pas de films à regarder, on regarde une série. Okay, c'est bien. Mais des séries il y en a une multitude, question : lesquelles sont à regarder ?

Du coup, je vous ai fait un petit palmarès des séries les plus sympa que j'ai (partiellement ou complètement) vues, comme ça vous remplirez vos soirées solo dans votre lit au lieu de réviser.

BREAKING BAD (2008 - 2013) - Vince Gilligan - AMC

Au Panthéon des séries, Breaking Bad a peut-être la meilleure place.
Presque tout le monde a vu aujourd'hui un épisode de Breaking Bad et s'est dit "franchement c'est cool".
Breaking Bad c'est l'histoire de Walter White, un prof de physique qui découvre qu'il a un cancer. Refusant de laisser sa femme et son fils handicapé dans le besoin, il décide de s'associer avec son ancien élève Jessie Pinkman et de vendre de la drogue.

Le scénario est pour le moins original, et il est d'ailleurs inspiré d'une histoire vraie. Qualitativement parlant, on a affaire à du haut niveau. Mais ce qui explique le succès et la qualité de Breaking Bad, c'est surtout le talent de ses acteurs principaux : célèbre dans le domaine des séries, on retrouve Bryan Cranston dans le rôle de Walter White "Heisenberg", et le jeune Aaron Paul qui est en ce moment à l'écran dans Need for Speed.
Les deux acteurs principaux font un travail excellent, on éprouve une empathie directe pour les protagonistes, et ils retranscrivent très bien leur évolution psychologique des plus travaillée. Il est important de noter que Cranston a reçu trois fois l'Emmy Award de la meilleure interprétation pour le personnage de Walter White.

Impossible de passer à côté de Breaking Bad donc, la cinquième et dernière saison a mis fin à la série l'année dernière et n'as pas manqué de retourner tout l'Internet. À voir d'urgence, vous êtes prévenus.

HOUSE OF CARDS (2013 - …) - David Fincher et Beau Willimon - Netflix

Quand on a appris que David Fincher boudait Hollywood et lui préférait Netflix pour son prochain projet, on avait du mal à y croire. Surtout que le maestro emportait avec lui une bande d'acteurs très talentueux avec en tête de liste Kevin Spicey et Robin Wright.
Pourtant le produit est là : House of Cards est produit et distribué par le site Netflix et a rencontré un succès international.
Le speech : Frank Underwood est le "whip" de la majorité Démocrate au Capitole et a aidé le Président Garrett a atteindre ce poste. Ce dernier était censé le faire Secrétaire d'État mais il n'honore pas sa promesse, déclenchant la colère d'Underwood. Aidé par sa femme Claire, le "whip" va tout mettre en oeuvre pour se venger du Président.

Niveau scénario on est sur du très lourd. Pourtant refusé par les producteurs hollywoodiens qui le trouvaient trop compliqué, il s'avère qu'il a plu à tout le monde. On sent la patte de David Fincher (Se7en, The Social Network), et le travail de Beau Willimon est très immersif. Kevin Spicey porte la série avec un cynisme parfait : on y découvre un personnage les plus calculateurs de l'histoire des personnages, ne reculant devant rien, maitre des faux-semblants, et surtout froid au possible. La double interprétation du personnage de Frank Underwood est parfaite.
Petite note qui améliore encore plus l'ensemble : Underwood brise régulièrement le quatrième mur en s'adressant directement au spectateur, très bonne astuce pour participer à l'immersion.

La saison 2 est sortie et s'est terminée le 20 Février 2014 (avantage de Netflix) en apothéose, on attend impatiemment la suite.

GAME OF THRONES (2011 - …) - David Benioff, D. B. Weiss, Georges R. R. Martin - HBO

Lorsque l'on parle de séries célèbres, tout de suite on pense à Game fo Thrones.
Cette série, c'est la surprise cinématographique. Il s'agit de l'adaptation de la saga de livres intitulée Le trône de Fer de l'auteur Georges R. R. Martin, aussi appelé "le Tolkien américain".

Le scénario : sur le continent fictif de Westeros l'avenir semble sombre pour les Sept Couronnes. On suit la progression de la Maison Stark, qui tente tant bien que mal de préserver le Roi Robert Barathéon sur le trône ; le cheminement de Daenerys Targaryen, descendante d'une lignée déchue qui prévoit de revenir prendre son trône ; la quête de pouvoir de la Maison Lannister qui complote pour faire choir le régnant ; et l'apprentissage de Jon Snow, noble bâtard, sur le Mur la frontière nord protégeant le pays de l'Hiver.
À priori, on a affaire à un drama médiéval, digne des plus grands films mosaïques. Rien qui serait susceptible de plaire au plus grand nombre.
Et pourtant Game of Thrones est devenue la série la plus regardée l'année dernière. Pas besoin de se poser des questions : le succès est la conséquence de son scénario brillant, de sa violence omniprésente, de sa liberté sexuelle, de son intrigue politique, et de ses personnages très travaillés.
Au niveau du casting on retrouve Sean Bean dans le rôle de Ned Stark, qui n'est pas sans rappeler son rôle dans Le Seigneur des Anneaux, mais également des acteurs moins connus tels que Peter Dinklage, l'acteur nain le plus connu du monde (va te faire foutre Passepartout) ou Lana Headey.

Game of Thrones c'est donc de la violence, du sexe, des combats, des tombeurs, des top-models, de la politique, et même de l'humour. Pour ceux qui n'accrocheraient toujours pas dites vous que c'est Le Seigneur des Anneaux sans les trucs chiants et avec une ou deux scènes de nu par épisode.
En plus la quatrième saison vient de commencer, raison de plus pour s'y mettre si ce n'est pas déjà fait.



En gros là c'était les trois séries les plus importantes pour moi, et surtout les plus qualitatives. Bon c'est essentiellement des séries dramatiques mais ça plait à tout le monde, vraiment tout le monde.
Mais tout de même il y a d'autres séries que j'apprécie sans les trouver parfaites :

THE BIG BANG THEORY (2007 - …) - Chuck Lorre et Bill Prady - CBS

The Big Bang Theory c'est le Friends de demain. Voilà sept ans que la bande de Léonard et Sheldon fait rire la planète devant leurs écrans, et ce n'est pas près de s'arrêter. Dans le futur, les gens diront sans doute à leurs enfants "à ton âge je regardais déjà The Big Bang Theory" comme certains parents disent en ce moment "Friends existait déjà quand j'avais ton âge".

C'est sans doute pas la peine mais on rappelle le scénario : Léonard et Sheldon sont deux "nerds" vivant en collocation. Leur vie tranquille se résumant à leur laboratoire, leurs parties de painball, leurs jeux vidéos, et leurs amis Raj et Wolowitz, est un jour bousculée par l'arrivée de Penny, une jeune blonde un peu innocente qui emménage en face de chez eux.
Un scénario plutôt amusant qui permet un certains nombre de situations originales donc. La série ne manquera pas de vous faire rire, même si vous ne connaissez pas la théorie des cordes ou l'histoire détaillée de Star Trek. 
Le réel avantage de The Big Bang Theory ce sont ses personnages attachants, particulièrement le personnage de Sheldon, génie perfectionniste psychorigide hyperbolique, incarné à la perfection par le jeune mais talentueux Jim Parsons qui a reçu plusieurs Emmy Awards également.

On regrette les dernières saisons qui avaient tendance à se répéter et le fait que le scénario général a beau avancer, on est plus intéressé par les scénarios épisodiques.
The Big Bang Theory est un bon sitcom, sans doute l'un des meilleurs, mais il y a fort a parier que dans quelques années, tout le monde en parlera comme le vestige d'une autre époque.
Ne vous privez pas cependant : on rigole souvent.

HOW I MET YOUR MOTHER (2005 - 2014) - Carter Bays et Craig Thomas - CBS

Principale sitcom d'humour après Friends et The Big Bang Theory, How I Met Your Mother n'en reste pas moins une des plus drôles, si ce n'est la plus amusante.
HIMYM c'est la série que littéralement tout le monde a vu et dont tout le monde connait une réplique ("Suit up" par exemple). Un succès planétaire pour celle là aussi, malgré un humour un peu différent.

Là aussi on n'a pas tellement besoin de rappeler le pitch : en 2030, Ted Mosby raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère. La série est donc un flashback entier sur les mésaventures du jeune homme et de ses amis. Un flash-back plutôt long puisqu'il dure pendant neuf saisons, on sent tout de même un peu la machine à fric derrière.
La série ne brille pas par son scénario mais bien par son humour inventif, bien qu'un peu classique. On retrouve le "Sheldon Effect" puisque là aussi l'humour est souvent véhiculé au travers de Barney Stinson, le tombeur serial fucker de la bande, auteur du Bro Code, dont on ne vante plus les exploits.
Il ne manque pas de faire rire au travers des neuf saisons consécutives qui ne s'essoufflent pas, surprenant.

La série s'est finie en 2014, révélant par la même occasion l'identité de la Mère. Si vous voulez passer un long bon moment, ou si vous ne savez pas quoi regarder un soir chez vous, un épisode de HIMYM sera parfaitement approprié.

UTOPIA (2013 - …) - Dennis Kelly - Channel 4

On quitte la terre de l'Oncle Sam pour arriver chez la Reine Eli II grâce à la série underground pas très connue Utopia. Prisée par les amateurs pointus, Utopia n'as pas rencontré un succès particulier sur le sol britannique, et encore moins à l'étranger, pourtant elle reste une de mes séries préférées.

Cours de scénario : Becky, Ian, Grant, Wilson, et Bejan, sont en possession du manuscrit du mystérieux tome 2 d'Utopia, une bande-dessinée sordide non publiée. Leurs vies basculent alors lorsque qu'ils se rendent compte que le manuscrit contient des révélations terribles sur les plus grandes catastrophes pathogéniques du siècle. Traqué par une organisation secrète, il ne leur reste plus qu'une solution : fuir.
Si vous êtes amateur voire même adepte de la théorie du complot, la série ne pourra que vous plaire, dans l'autre cas, vous serez un peu rebuté.
La série baigne dans une ambiance psychédélique perturbante, et c'est principalement la maitrise de cette atmosphère qui explique mon attrait pour l'oeuvre dans sa globalité. Les acteurs font également du très bon travail, particulièrement Fiona O'Shaughnessy et Neil Maskell qui ont hérité de rôles très intéressants.
On déplore la longueur insuffisante de l'unique saison disponible, sans doute suite à un manque de moyens lors de la production.

Quoiqu'il en soit, Utopia reste une de mes expériences les plus intéressantes en matières de série, je conseille vivement à tout le monde.

LE VISITEUR DU FUTUR (2009 - …) - Francois Descraques - Dailymotion

On finit ce palmarès part une websérie made in France intitulée Le Visiteur du Futur dont vous avez peut-être entendu parler puisqu'il s'agit de la websérie française la plus populaire.
D'abord issue d'un délire entre amis et publiée irrégulièrement sur le site Dailymotion, la série est aujourd'hui produite par la société Ankama et a atteint un niveau de professionnalisme important.

Un scénario simple : Raph, étudiant, voit sa vie bouleversée lorsqu'un individu à l'allure douteuse commence à le suivre partout et déclare vouloir empêcher la fin du monde.
D'abord humoristique, le scénario a fini par prendre du sérieux. Le casting était inconnu lors des premières saisons, mais aujourd'hui certains noms devraient vous être familiers, notamment les frères Descraques : Francois étant réalisateur reconnu, et Raphael faisant parti de la bande des Suricates.
L'humour fait mouche, la réalisation est bien menée, les acteurs convaincants (on applaudit Florent Dorin), bref la recette fait mouche. Le Visiteur du Futur est désormais une référence pour moi lorsque je parle de production française.

La quatrième saison est en cours, les trois premières sont plutôt courtes, n'hésitez pas à regarder : c'est légalement gratuit (#pirate), et en plus c'est drôle.




Voilà, ce palmarès et ce lundi touchent à leurs fins. J'espère que vous jetterez un coup d'oeil à toutes ses séries.
Bonne soirée, et du coup pas de bonne séance.