Bullshit Ent

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dimanche 28 septembre 2014

Saint Laurent - Bertrand Bonello

Bonsoir, bonsoir. Encore une fois le cinéma français est à l'honneur cette semaine, puisque le film de cette semaine est bel et bien celui qui déchire les ardeurs et les passions de la critique journalistique, oui il s'agit effectivement de Saint Laurent de Bertrand Bonello.
Parce que sur Bullshit Ent, mine de rien, on aime le cinéma français.

MISE AU POINT

Si votre mémoire est bonne, ou si vous écoutez la radio régulièrement, vous savez qu'en Janvier de cette même année 2014, un autre biopic sur le célèbre couturier Yves Saint Laurent sortait en salle (la critique est d'ailleurs disponible sur Bullshit Ent).
Yves Saint Laurent de Jalil Lespert s'était targué de critiques très positives, et ma foi Bullshit Ent lui avait reconnu des qualités indéniables, notamment le flamboyant duo Niney-Gallienne.
Et voilà que moins d'un an plus tard arrive Saint Laurent de Bertrand Bonello. La critique semble conquise et consacre le jeune Gaspard Ulliel, tenant le rôle titre.

Fondamentale différence : Mr Pierre Bergé, le compagnon d'Yves Saint Laurent, avait approuvé le premier long métrage, alors que ce nouveau film, ne peut pas s'en vanter.
Que vaut donc Saint Laurent ? Réponse maintenant.

BONELLO VS LESPERT

Mon Dieu. Cette rentrée manquait de film mauvais, mais voilà que Saint Laurent vient rétablir la balance.
Fade, plat, glauque. Le film de Bertrand Bonello n'accomplit pas la moitié de ce que la production de Jalil Lespert réalisait.
Par où commencer pour aborder ces 2h30 d'images et de son ? Le synopsis : on se penche ici sur la période 67-76 du couturier, là où la version de Jalil Lespert couvrait l'ensemble de sa carrière. Pourquoi ce choix si méticuleux ? Un choix qui ne simplifie pas la compréhension du spectateur quant à la vie d'Yves Saint Laurent.
Bref, après tout le scénario c'est secondaire dans un biopic. Regardons plutôt la réalisation en elle même.

Bon, j'avais reproché au film de Jalil Lespert quelques longueurs et des éléments inexploités. Je reproche au film de Bertrand Bonello ses deux 2h30 interminables, qui passent difficilement.
Je reproche également un montage agressif, jusqu'au niveau du son. C'est très certainement voulu, mais c'est très certainement raté.
Je reproche également un fonctionnement en ellipse inutile, perturbant. Qui se mêle à une narration incongrue, morcelée en année plus ou moins longues : on ne s'intéresse vraiment qu'aux années 75-76 en vérité.
Toujours dans la réalisation, je ne sais absolument pas ce que le film voulait me raconter : visiblement la vie privée de Saint Laurent, puisque c'est ce qui occupe les trois quarts du film ? Mais dans ce cas, pourquoi consacrer la dernière séquence à la Collection 76, alors que la mode en elle même passait au second plan depuis le début ?
Pourquoi s'attarder sur des évènements épisodiques qui semblent importants au premier abord, et qui se révèlent inutiles par la suite : par exemple, la rencontre de Betty Catroux qui apparait comme phare lors de la séquence qui lui est dédiée, alors qu'elle n'aura que des apparitions qu'on peut comper sur les doigts de la main dans le reste du film.
Belle tentative de montage lors du défilé 76, faire du Mondriant à l'écran c'était audacieux, mais pas forcément beau ni agréable, dommage.

Et bien sûr un petit mot sur ce qui a choqué : les innombrables scènes à caractère sexuel. Il y en a souvent, tellement souvent qu'au bout d'un moment on les redoute : la salle soupirait à chaque scène un peu tendancieuse, mine de rien c'est significatif. On peut dire sans crainte que Saint Laurent est aux homosexuels ce que La Vie d'Adèle était aux lesbiennes, un "porno soft" (la formule n'est pas de moi) distribué à grande échelle.

Non vraiment film, tu n'as rien accompli en tant que film et ça c'est dommage.
SL 0 - YSL 1

ULLIEL VS NINEY

Le choc des Titans est donc à ce niveau là selon la critique : qui de Gaspard Ulliel ou de Pierre Niney est le meilleur Yves Saint Laurent ?
Si votre mémoire est bonne, j'avais salué la performance de Pierre Niney, sans pour autant déclarer qu'il portait le film, comme l'on fait beaucoup de gens.
Pour moi, Gaspard Ulliel n'est pas un mauvais YSL, il est même plutôt bon. Finalement, les deux acteurs jouissent de la même voix, des mêmes mimiques, il n'y a guère que les vêtements qui changent.
Mais Ulliel n'a pas eu la chance d'être porté par une belle réalisation, il reste à la hauteur du film, loin du succès qu'il mérite.

SL 0 - YSL 2

RENIER VS GALLIENNE 

Dans le rôle du mécène, compagnon, et patron d'YSL, se retrouvent Jérémie Renier pour Bonello, et Guillaume Galliène pour Lespert.
Et là, le résultat ne fait pas l'ombre d'un doute. Renier est fade, inexistant, maladroit durant toute sa prestation. Dans la version Lespert, la vraie performance à mes yeux était celle d'un Guillaume Gallienne décalé, cynique, sévère par rapport au reste du film.
Ici Renier est vide, les scènes qui lui sont consacrées sont parfois même d'un ridicule profond. Il vient, tend une liasse de billets, parle avec des anglais, puis s'en va.
Comment rater à ce point le second rôle phare du film ? Comment ignorer la relation Saint Laurent/Bergé de cette façon ?

Décidément film, tu t'enfonces.
SL 0 - YSL 3

SEYDOUX VS LEBON

La voilà. Mon ennemie jurée, le serpent du cinéma français. La belle Léa Seydoux prend ici les traits de Loulou de la Falaise, mannequin phare d'Yves Saint Laurent. Elle est LE rôle féminin dans ce film à l'ambiance homosexuelle palpable, elle se devait de briller.
Face à elle, Charlotte LeBon, qui tenait dans le film de Jalil Lespert le rôle de Victoire Doutreleau, le premier mannequin important lié à YSL.

Pas de surprise, je crois qu'à ce niveau votre mémoire est bonne, je n'aime toujours pas Léa Seydoux. Dans ce film plus que jamais, elle est là pour remplir l'écran de sa jolie frimousse, mais rien d'autre. En fait, j'ai même l'impression que le film ne cherche pas à la mettre en valeur.
Elle mène son rôle cependant de manière cohérente, dommage qu'elle soit si réservée et insipide pour un rôle probablement électrique (spéculation, je ne connais pas Loulou de la Falaise, je vous invite à me faire passer ses coordonnées si possible pour vérifier).
Je n'élaguerai pas sur Charlotte LeBon qui était tout à fais convenable dans Yves Saint Laurent.

SL 0 - YSL 4.

CONCLUSION

Pas la peine de continuer plus que ça : Saint Laurent est un mauvais film à mes yeux, et il faut me le faire dire parce qu'en général je suis indulgent.
N'allez pas le voir, 2h30 c'est vraiment long.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à la sévère Maman, qui nous dit : "Interminable. À fuir"
Merci, comme ça au moins c'est clair.

dimanche 21 septembre 2014

Un homme très recherché - Anton Corbijn

Bonsoir bonsoir, comment allez vous ? Bien, moi aussi.

Aujourd'hui on se retrouve pour la critique d'Un homme très recherché d'Anton Corbijn, et -miracle- pour une fois on critique un film la semaine de sa sortie !

MISE À JOUR

Corbijn… Corbijn… Ce nom vous dit quelque chose n'est-ce-pas ? Non ? Parfait moi non plus. J'ai vérifié sa filmographie, je n'ai rien trouvé de miraculeux ou de notoire.
Bon, donc on ne sait rien du côté de la réalisation, alors allons voir du côté du casting.
Et là on n'est pas déçu : Phillip Seymour Hoffman, oh mon dieu PSH. PSH la légende, PSH le grand, PSH le gros. Ça ne vous dit rien ? Pourtant ce n'est pas la première fois qu'on le voit ici : effectivement il avait inauguré le blog avec nous avec Hunger Games 2, rien de mémorable pour sa carrière, mais tout de même.
À ses côtés se tient Robin Wright, que je ne connais que grâce à House of Cards (également commentée sur le site), mais qui m'a depuis longtemps convaincu.
Et enfin, et surtout, le merveilleux Willem Dafoe qui est et restera à jamais un de mes acteurs préférés.

Nous avons donc un réalisateur inconnu au bataillon, et un casting de choc, pour un film adapté d'un roman d'espionnage de John Le Carré, réputé pour sa maitrise du genre. Un mélange inattendu mais intéressant.

DÉVELOPPEMENT

Un homme très recherché n'est certainement le film de l'année ni même le film d'espionnage de l'année. Difficile de trouver les éléments négatifs dans ce long métrage, tant les éléments positifs sont convaincants.
Mais tout de même : rythme fatiguant, scénario parfois obscur, casting secondaire peu remarquable. Non vraiment, on a envie d'aimer sincèrement le film, mais on ne peut pas complètement.

Retournons sur le scénario : Hambourg, un immigré tchétchène lié à des groupes djihadistes entre illégalement en Allemagne et se fait remarquer par le Renseignement National. Dans le même temps, cette même agence de sécurité soupçonne le Dr. Abdullah, musulman humaniste, de financer une branche d'Al-Qaida. C'est à Gunther Bachmann que revient la lourde tache de gérer dans le même temps les deux enquêtes.
Scénario intéressant, c'est une chose certaine : actuel, pas d'exagérations monstres, pas trop d'action, un savant mélange de ce qui fait en général un bon film d'espionnage.
Mais où est le problème avec ce scénario ? Réponse : même s'il est plutôt bien mené, il y a des zones d'ombre non négligeables qui empêchent de l'apprécier pleinement (la prochaine phrase contenant des spoilers vous êtes conseillés de passer à la prochaine étape).
Où trouvent-ils les preuves au sujet de la société de transport chypriote ? qu'est ce qui justifie l'ultime opération de Mr. Bohr ? Bordel, mais comment Jamal s'est fait embarquer par le Renseignement allemand ? D'où sort le côté obscur du Dr. Abdullah ? Et j'en passe.
Et c'est marrant, parce qu'à chaud je trouvais le scénario plutôt bon mais finalement force est de constater que le scénario donne une impression de "pas terminé".

Passons maintenant sur le rythme. On alterne entre les séquences lentes, les séquences lentes, une séquence rapide, des séquences lentes. Bref, le film est parfois trop long, ce qui semble être la marque de fabrique de John Le Carré puisque déjà La Taupe sérieusement c'était chiant.
Visiblement, le manque de renommée de Anton Corbijn, s'explique : ses films sont sans doute longs, trop longs.

Je passe au casting secondaire : mais qui pourrait avoir l'idée de mettre Rachel McAdams en face de PSH ? Bon Dieu, cette actrice est tellement fade que George Ramsay l'a jeté dans la benne à ordures (blague certifiée américaine) ! On n'est pas convaincu une seconde par le jeu d'acteur de la jeune femme. C'est bien dommage quand on regarde le reste du casting.

SÉVÉRITÉ UN PEU NON ?

Oui c'est vrai, merci de le remarquer.
Car je vous le dis, en vérité, le film a aussi d'excellent éléments :

Si l'ensemble du film traine la patte, il y a réellement des scènes extrêmement captivantes, qui font monter le suspens, qui font frémir. En fait Corbijn a tout mis sur ces scènes-là et c'est extrêmement réussi. On applaudit certaines idées en terme d'espionnage réellement intéressantes.

Et surtout, le trio héroïque qui porte le film :
Robin Wright, énigmatique, impersonnelle, froide, et surtout trompeuse jusqu'au bout de son rôle. Une performance remarquable *clap clap*
Willem Dafoe. Daddy Dafoe est toujours au top niveau dans ce film. Un rôle qui le change et qui - et c'est surprenant - échappe à la règle "Willem Dafoe".
Et enfin Phillip Seymour Hoffman, qui est grandiose pour son ultime rôle. Poignant, sincère, menaçant, rassurant, une palette d'émotions grandiloquentes qui reste gravée dans la mémoire.
Le trio magnifique porte savamment le film, et le porte bien, jusqu'à une fin très bien ficelée, et qui prouve que le scénario n'est pas lacunaire loin de là.

En fait là est le véritable problème du film : trop d'irrégularités, trop de bons éléments face à trop de mauvais, le film s'en sort entaché.

CONCLUSION

Pas la peine d'aller voir Un homme très recherché, sauf si vous êtes mordu de film d'espionnage, ou si vous voulez rendre hommage au défunt Phillip Seymour Hoffman qui sera longtemps regretté dans le milieu du cinéma.
J'ai aimé le film, mais il ne restera pas dans la mémoire.
Bonne soirée et bonne séance, à la prochaine.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient encore au vénérable Alexandre : ""Un bon film, bien filmé, intéressant, ca nous change."

Merci Alexandre, ça nous change.

dimanche 14 septembre 2014

Gemma Bovery - Anne Fontaine

Bonjour bonjour, aujourd'hui on se retrouve pour un nouveau film. Sauf que ce n'est pas un film comme les autres, loin de là.
Aujourd'hui on se retrouve pour un film français. Voilà un moment que ces derniers boudaient Bullshit Ent et que Bullshit Ent les boudait, c'est l'occasion de renouer avec notre cinéma national capable de merveilles comme de beaux étrons.

Pas de mystères si vous avez lu le titre : le film du jour c'est Gemma Bovery d'Anne Fontaine.

MISE AU POINT

Gemma Bovery, Gemma Bovery… Bon dieu ça vous rappelle quelque chose non ? Mais oui voilà : Emma Bovary ! Le célèbre roman de Flaubert, grand auteur du XIXe bien sur. À défaut de l'avoir lu vous en avez forcément entendu parler par votre professeur de français ou juste par curiosité.
Et le rapprochement entre les deux oeuvres est à faire bien sur, il est même obligatoire puisque le film est basé là dessus : Anne Fontaine remet au goût du jour un classique de la littérature française, ici modernisé tant dans l'histoire que dans le format.

La réalisatrice de Coco avant Chanel, Mon pire cauchemar, et Perfect Mothers revient donc entourée du grand, du célèbre, du légendaire Fabrice Lucchini. Sans doute l'un des meilleurs acteurs français autodidacte. Mais Mr. Lucchini n'est pas le seul à épauler Anne Fontaine dans son nouveau long métrage, car voici également la belle Gemma Arterton, une actrice un peu timide que l'on a que peu vu en France.
Une belle équipe pour ce qui s'annonce un film audacieux.

Et avant de commencer, j'aimerais attirer votre attention sur le fait que l'actrice jouant Gemma Bovery (dont le nom ressemble beaucoup à Emma Bovary) s'appelle elle même Gemma, que d'onomastique.

DÉVELOPPEMENT 

Que dire de ce Gemma Bovery ? Plutôt, par où commencer ?
Le film est indéniablement un bon film. Son essence réside dans les parallèles avec le livre de Flaubert, jusque dans le scénario bien sur :
Martin (Fabrice Lucchini), petit bourgeois parisien reconverti dans la boulangerie normande, grand amateur de littérature, voit débarquer dans son village un couple d'anglais, Charles et Gemma Bovery. La ressemblance avec les personnages flaubertins ne lui échappe pas puisque la belle Gemma semble suivre le même parcours que sa quasi-homonyme.

Le film se développe plutôt bien, dans la douceur propre à la région et à ses personnages, et les nombreuses touches d'humour sont très agréables et efficaces (on est loin loin de l'humour badaud qui remplit les salles de cinéma). Fabrice Lucchini est toujours à un excellent niveau, et il semble plus se jouer lui même que jouer un personnage étranger. Il est toujours juste, attendrissant, drôle ; il développe une empathie sincère. Et c'est une Gemma Arterton qui lui donne la réplique avec autant d'efficacité et de justesse. Une actrice qu'on adore découvrir dans son rôle de jeune anglaise fraîche et innocente, dont le grand dam sera de trop ressembler à Emma Bovary. Et je crois qu'il est nécessaire de noter que Gemma Arterton est très très très, très belle, du jamais vu. La réalisatrice joue d'ailleurs énormément avec la beauté de son actrice, comme si le film se gargarisait d'avoir trouvé la plus belle Gemma au monde.
Anne Fontaine a donc choisi de suivre la trame d'Emma Bovary. Les grandes lignes bien sûr, nous ne sommes pas dans un Baz Lurhman où les textes sont conservés à la virgule près. Gemma traverse donc les mêmes "aventures" qu'Emma : la rencontre avec le prince charmant, l'ennui à la campagne, les amants, etc.
Une recette qui fonctionne (encore mieux si on a lu le livre). Car il ne s'agit pas juste d'un simple scénario propice à des scènes amusantes, le film fait constamment référence au livre : Fabrice Lucchini cite bien souvent l'oeuvre originelle, fait des rappels constant à l'arsenic, parfois même des clins d'oeil discrets…
D'ailleurs j'oublie d'en parler mais la narration du film est elle même originale en soi : dès le début du film, Lucchini se tourne vers la caméra et commence à raconter l'histoire, faisant de temps à autre des commentaires sur la situation, car si Gemma est Emma, Martin est bel et bien le Flaubert de l'histoire.

Un mot pour applaudir les décors et l'imagerie du film : Anne Fontaine film la Normandie dans sa meilleure lumière, on adore les champs, les sentiers, et les villages pittoresques qui participent grandement à l'immersion générale.

De même que l'humour fait mouche : un bel humour retenu très efficace. On adore le personnage de Lucchini un peu décalé par rapport aux autres, mais aussi les voisins bobos, ennuyeux, pseudo respectables qui mangent bio et "adorent la France". Une belle scène de fin aussi qui reste avec l'esprit du film et qui nous arrache un dernier sourire efficace.

CEPENDANT 

Rien n'est parfait dans le meilleur des mondes.
On peut reprocher à Anne Fontaine une réalisation classique, ni très originale ni décevante. Sûrement pas audacieuse et peut-être même un peu timide. Bien sûr cela n'empêche pas d'avoir un matériau final très convaincant mais même, mis à part la scène de danse et la cathédrale, on est jamais surpris.
Au niveau du casting j'ai été dérangé par le jeune Niels Schneider, qui semble trainer un peu la patte et qui est même un peu trop souvent niais et ennuyeux. Après, j'ai peut-être un rebut physique aussi mais ça c'est mon problème.
Un petit mot aussi sur le rythme qui coupe le film clairement en deux partie dont une bien moins rapide et trépidante que l'autre. Et puis, au bout d'une heure, on connaît bien les marches solitaires de Lucchini dans sa parka verte, et on en même un peu marre il faut dire.

CONCLUSION

Gemma Bovary est un très beau film, sympathique et délicat, porté par deux excellents acteurs. Il s'entache de quelques défauts, mais avec un peu d'effort vous les oublierez vite. Profitez de la bonne ambiance et de la ravissante Gemma Arterton, je recommande fortement.
Merci et bonne soirée.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à notre ami Alexandre qui nous dit que : "Un bon film, une Gemma Arteton radieuse, un Luchini très bon. De jolis plans, des moments de rire. Un bon film malgré une ou deux longueurs."
Merci Alexandre, pour ces mots pour une fois gentils.

dimanche 7 septembre 2014

Lucy - Luc Besson

Salut tout le monde, bonne rentrée ? bonne vacances ? Ouais nickel.

Bullshit Ent revient pour la saison 2, et on commence l'année en beauté avec Lucy de Luc Besson. Le film a fait parler de lui dernièrement, c'était le prétexte idéal pour le retour de Bullshit Ent.

MISE AU POINT (10%)

Le dernier film de Luc Besson donc. Tout le monde a entendu parler de Luc Besson, Luc Besson c'est le cinéma français à l'américaine. C'est un des seuls réalisateurs français qui, à mes yeux, essaie d'innover et qui n'est pas bloqué dans les années 60-70 et la Nouvelle Vague (un autre nom du genre, Jérôme Lasalle).
Mais si moi j'aime beaucoup Luc Besson, ce n'est pas le cas de tout le monde. Et même s'il a une belle carrière avec des films emblématiques (Nikita, Le Grand Bleu, Le Cinquième Élément), on va pas se mentir y a aussi des films pas fameux (bon Dieu Luc, c'était quoi le but avec Arthur ? Et Adèle Blanc-Sec ? bordel Luc qu'est-ce qui t'as pris ?).
Du côté du casting on retrouve Kitty Scarlett Scarlett Johansson, la magnifique, la sulfureuse. Tout le monde aime Scarlett Johansson, que ce soit pour The Island, Avengers, ou -et surtout- Vicky Cristina Barcelona. Elle s'était d'ailleurs fait remarquer et acclamer une nouvelle fois dernièrement avec Her où l'on entendait que sa voix.
Et l'autre figure du film, c'est Morgan Freeman, mais je suis certains que tout le monde ici sait qui est Morgan Freeman, le seul homme sur Terre à avoir joué un chauffeur ou Dieu.

Deux figures monumentales d'Hollywood au service d'un des plus grands réalisateurs du cinéma français ? Mais que pourrait-il arriver ?

DÉVELOPPEMENT (40%)

Je crois sincèrement et sérieusement que Lucy est un des meilleurs films que j'ai vu depuis le début de l'année. Et j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a tant de détracteurs sur Internet, je vais finir par croire que la Terre est peuplée de cons bordel.

Revenons d'abord sur le scénario : Lucy -jeune femme lambda quoique très belle- se retrouve capturée par des mafieux coréens basés à Taiwan qui font d'elle une mule chargée de transporter une nouvelle drogue, du CPH 4 synthétique, en Europe. Problème, la drogue se déchire dans son ventre et décuple ses capacités cérébrales.
Un scénario très simple. Mais on a rarement vu Luc Besson faire des scénarios complexes aussi. L'important c'est  que le scénario fonctionne. Et justement, la simplicité du scénario et la simplicité avec laquelle il est traité expliquent également le succès du film. En effet, assez vite, le film s'étale dans des éléments scientifiques qui pourraient être particulièrement difficiles à comprendre pour le spectateur lambda (vous et moi). De même il atteint également des considérations philosophiques vastes, mais volontairement simplifiées.
Pourquoi ? Parce que si le scénario avait été traité avec énormément plus de sérieux, le film aurait perdu le public, or c'est un film de divertissement qui s'adresse à tout le monde. Comment vous voulez qu'on comprenne le fonctionnement cellulaire du cerveau entre deux scènes d'action ?
Donc le fin mot sur le scénario et son traitement : simple mais efficace.

La réalisation est impeccable. On n'en attendait pas moins de Luc Besson bien entendu mais à ce niveau là c'est vraiment impressionnant. Le film est millimétré à la seconde près. Je n'ai aucun reproche à lui faire en terme de réalisation.
Je crois aussi que Luc Besson innove tout ce qu'on a connu jusque là dans les films d'action Hollywoodiens : la scène de poursuite en voiture, n'a rien à voir avec ce qu'on peut voir dans les films américains, elle est d'une fluidité extrême et en même temps d'une grande violence. Pas d'explosions énormes, justes des carambolages agressifs, mais bien plus réalistes.
Même chose pour la fusillade en fin de film. C'est un peu loufoque, bien sûr exagéré, mais au moins on comprend ce qui se passe et on a droit à autre chose que des acrobaties partout avec des balles qui volent et des explosions inexpliquées.
Je parle des scènes d'actions mais il faut rendre à César ce qui est à César : j'ai vraiment adoré la scène où Lucy appelle sa mère pour la remercier de ce qu'elle a été pour elle, alors qu'elle se rend compte en même temps de ce qu'elle devient. La caméra reste fixe pendant le soliloque (oui j'ai passé l'oral de français y'a deux mois) de la jeune femme, Scarlett Johansson a un jeu palpable (oui l'écrit aussi), bref si ma mère avait été là, elle aurait pleuré.
Rien à redire sur la réalisation non plus.

Cette réalisation exceptionnelle est couplée à une esthétique très intéressante. Le film est beau, c'est un fait. Scarlett Johansson aussi, c'est un fait.
Mais les univers, les plans, les décors sont magnifiques également. Bon la beauté étant subjective, on va dire à ce moment là que personne ne peut nier l'effort visuel effectué sur les décors. Que ce soit Taiwan (dans sa totalité, mais surtout l'hôtel), la Sorbonne, ou toutes les séquences psychédéliques liées à Lucy, rien n'est laissé au hasard ou bâclé, je suis convaincu.

Bon attaquons nous à celle qui porte le film, Scarlett. Oh Scarlett, quand cesseras tu de nous épater ? Déjà dans Her tu nous subjuguait sans être là, maintenant dans Lucy tu nous fascines et nous effraies en étant partout !
Scarlett Johansson est à son top niveau dans Lucy, du jamais vu depuis Lost in Translation. Un rôle pourtant très dur : il s'agit d'être la plus impersonnelle possible, la plus froide, la plus vide, tout en étant consciente de millions de millions de milliards de choses à la fois. Bon je l'ai déjà dit, la meilleure scène de Scarlett dans le film reste son appel téléphonique à sa mère, mais elle se débrouille à la perfection dans la totalité de l'oeuvre. Du travail de pro, mon dieu donnez lui un autre oscar !
Morgan Freeman n'est pas en retrait non plus, même si son rôle est beaucoup plus "simple". D'ailleurs il est intéressant de noter que Mr Freeman figurait déjà à l'affiche de Transcendance qui évoquait déjà un surhumain.
Un petit mot aussi à Min Sik Choi et Amr Waked qui sont bien présents malgré les deux sommités qui s'imposent au casting !

Mais la vrai force de Lucy, et c'est là que les choses deviennent intéressantes (clin d'oeil sisi), c'est que la vrai volonté du film n'est pas juste de divertir mais aussi de faire réfléchir : réfléchir sur ce que l'humanité a accompli et sur ce qu'elle va accomplir. Beaucoup de philosophie dans ce film, un film pourtant extrêmement court ! 1h40 avec un rythme soutenu qui s'accélère, on a presque l'impression que le film s'est fini avant la fin sans avoir délivré son message.
Car en atteignant les 100% de son cerveau, Lucy quitte le monde des humains pour rejoindre celui des "dieux". Un personnage idéal pour faire réfléchir sur la condition humaine (un autre bon exemple est celui du Dr.Manhattan de Watchmen).
Voir Lucy comme un bon film de divertissement, c'est rater le vrai message du film, qui a le mérite de porter et de développer un bon message, mieux que n'importe Fight Club (j'aime bien FC, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
C'est presque le seul film cette année qui a donné matière a réfléchir et qui n'a pas juste pris le spectateur pour un spectateur mais bel et bien pour un humain qui pense, qui réfléchit, et qui a du goût.
Et pourtant y'a des scènes d'actions et des flingues ! Dans ta **** le cinéma d'auteur (j'aime le cinéma d'auteur, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dis) !
Alors oui, le film se contrefout allègrement avec la vérité scientifique, mais c'est pas grave ! Le but du film n'est certainement pas de faire une oeuvre scientifique. Non, le film est autant une oeuvre de divertissement qu'une oeuvre philosophique .
Et je répète "oeuvre" depuis le début mais le bon terme est "chef d'oeuvre".

Je laisse un mot pour la bande son et l'ambiance sonore du film qui sont excellents tout les deux, mais je n'ai aucune qualification dans ce domaine,  je laisse aux musiciens le soin de commenter cet aspect-là.

RIEN À REDIRE ? (80%)

Que des détails sans trop d'importance : certains effets spéciaux ne sont pas très beaux, ou des incohérences historiques.
Rien qui ne peut entraver votre appréciation pour le film donc !

CONCLUSION (100%)

So far so good, Lucy un des films de l'année (à défaut d'être le film de l'année).
Je le conseille vivement.

À la prochaine.

LE MOT DE LA FIN (%)

Ce soir le mot de la fin revient au légendaire Papa, qui nous dit "Du rythme, de la réflexion, de l'action".
Merci Papa, et à la prochaine.


lundi 1 septembre 2014

Court métrage : Jour de Pluie

Ahah pas du tout en fait.
Oui bonjour, oui oui.

En fait ce n'est pas du tout un court métrage, c'est juste mon ALS Ice Bucket Challenge. C'était pour que vous cliquiez merci.

Sinon le retour officiel de Bullshit Ent, c'est ce mois çi, mais chut hein.