Bullshit Ent

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dimanche 14 décembre 2014

[Série] - Marco Polo - Épisode 1

Bonsoir tout le monde.
L'heure est grave, en raison d'un bac blanc qui m'a pris en traitre (le félon), j'ai été dans l'incapacité d'aller au cinéma (semaine de sortie du Hobbit 3 tout va bien).
En revanche, j'ai eu le temps d'assister au lancement de la nouvelle série évènement signée Netflix© : Marco Polo.
Et, surprise, ça n'a rien à voir avec le polo.

MISE AU POINT

Après cette blague plutôt moyenne, attardons nous sur les origines de la série.
HBO c'est l'ennemi ancestral de Netflix. Ils se sont moqués d'eux au début (le célèbre épisode de l'armée albanaise) et maintenant ils s'en mordent les doigts. Il ne reste plus qu'un seul obstacle à la victoire de Netflix sur la chaîne télévisée : défaire Game of Thrones.
Et c'est une tâche ardue que de vaincre "GoT" : il faut bien l'avouer, on est tous plus ou moins fan bordel.
Mais Reed Hastings (le capitaine de l'armée albanaise) n'a pas dit son dernier mot et pour parer à la série médiévale occidentale politique et militaire de HBO, il dévoile sa série médiévale orientale politique et militaire à lui : Marco Polo.

Il va falloir faire appel à vos souvenirs de 5e : Marco Polo est un explorateur vénitien qui a voyagé sur la Route de la Soie à travers l'Empire Mongol de Kubilai Khan qu'il a rencontré en personne.
Cette série raconte, surprise, leur histoire.

DÉVELOPPEMENT

Pour réaliser Marco Polo, Reed Hastings a laissé la barre à John Fusco qui avait déjà travaillé sur Spirit et Hidalgo (non).
Et on peut dire que Fusco aime le grandiose. Des décors gigantissimes et somptueux, très réalistes ; des costumes d'époques qui feraient pâlir la plus belle armure du "Kingslayer" de GoT… Bref, visuellement John Fusco a insisté.
Et il le fallait : la campagne de communication autour de Marco Polo promettait beaucoup de choses, et la déception aurait laissé un gout amer dans les yeux du public (un goût dans les yeux, c'est mon côté poète). Un défi réussi : ce premier épisode laisse la part belle au voyage de l'italien à travers l'Asie, nous laissant découvrir une multitude de paysages de Venise jusqu'au Palais des Khans. 

Côté casting le premier épisode dévoile les principaux personnages : Marco Polo, interprété par Lorenzo Richelmy (qui avait déjà fait une apparition dans Borgia), Kubilai Khan joué par Benedict Wong, et Niccolo Polo incarné par Pierfrancesco Favino.
Un premier épisode étant ce qu'il est, il est difficile de noter la performance du casting à ce niveau là de la série. En revanche quels choix ! Lorenzo Richelmy semble taillé pour le rôle du jeune aventurier prisonnier des Mongols, et inutile de préciser l'imposant charisme de Benedict Wong dans le rôle de l'Empereur du Monde.
Le choix du casting est donc, jusqu'ici, pertinent - bien que les deux personnages évoqués précédemment ont l'air d'engloutir un peu tout les autres.

D'une autre manière, la réalisation est soignée. Les plans sont d'une rigueur extrême, rien n'est laissé au hasard. On pense aux travelling de la salle d'audience qui durent des heures et qui font monter la tension, ou aux panoramiques grand angles pour filmer la nature dans toute sa grandeur.
Mais ils savent aussi se fluidifier pour mieux servir les quelques passages d'actions qui parsèment cet épisode 1 ! Notamment le combat aveugle/serpent.
Le travail technique et artistique de la caméra est très bien réalisé, John Fusco connait ses codes et il sait les manier à merveille.

Pour ce qui est du propos, l'épisode 1 sert de scène d'introduction : on comprend le périple de la famille Polo, l'état de l'Empire, les ennemis, les gentils, on devine la suite. Bref, tout va bien.
Vraiment ? Et bien non, car c'est là que Marco Polo flanche : tout va trop vite. On a à peine le temps de répondre à un texto que le voyage est terminé et que Polo est en Chine. Idem pour les principaux tenants et aboutissant de l'intrigue : on comprend vaguement qu'il y a des méchants chinois qui s'opposent à la suprématie des méchants mongols et que le gentil Marco est pris au milieu de tout ça malgré lui.
Les noms des divers personnages secondaires qui vont constituer le champ politique de la série sont déjà très nombreux, et on a du mal à tout lier. De son côté Game of Throne était moins audacieux à ses débuts et nous laissait tendrement appréhender toute l'ampleur politique de la série progressivement.
Est ce que John Fusco a délaissé le fond pour la forme dans ce premier épisode ? Certainement, ça saute aux yeux même. Puisqu'au final il ne se passe rien à proprement parler si ce n'est au tout début et à la fin. 
Vous allez me dire "Mais dans GoT c'était pareil !", oui mais dans GoT c'était réussi. 

Ce premier épisode manque cruellement de propos au final, et semble juste vouloir en mettre plein la vue, et faire passer le message "regardez comment ça claque, regardez la suite !"

CONCLUSION

Le premier épisode de Marco Polo souffre de grave inégalités dans la manière de traiter le fond et la forme.
Visuellement excellent, il s'oublie vite lui même ce qui est dommage pour une série historique avec un tel potentiel. Mais tout n'est pas perdu ! Il y a fort à parier que ce premier épisode n'était là que pour harponner son public et que la série commencera réellement d'ici le prochain.
Affaire à suivre, en attendant je recommande quand même de regarder Marco Polo notamment pour attendre la prochaine saison de Game of Throne ou de House of Cards.

lundi 8 décembre 2014

La French - Cedric Jimenez

Bonsoir bonsoir, aujourd'hui j'ai essayé de faire honneur à la production culturelle nationale, en effet, je suis allé voir un film français: La French.

MISE AU POINT

Par où commencer ?
La French raconte l'histoire vraie de l'enquête menée par le Juge Michel contre un réseau de trafic d'héroïne basée à Marseille : La French Connection.
Le réalisateur n'est autre que Cédric Jimenez, dont vous n'avez probablement jamais entendu parler, moi non plus, ce qui s'explique principalement par le fait que sa filmographie ne contient que deux films (en compant celui là). Mais malgré cette non-célébrité, Cédric Jimenez sait bien s'entourer puisque se tiennent à ses côtés le fameux Jean Dujardin et Gilles Lellouche.
On part sur de bonnes bases avec La French donc, un beau casting et une histoire intéressante. La base.

DÉVELOPPEMENT

La French pète le feu.
Je veux dire, La French est un très bon film. Du haut level, ça faisait longtemps dans le cinéma français.
Déjà, mention spéciale pour l'ambiance et la reconstitution. Du très très bon travail, la même Marseille que dans les années 70 (après j'y étais pas, mon témoignage n'est pas non plus super pertinent), les costumes, les voitures… Un boulot très impressionnant qui participe grandement à l'immersion du spectateur dans l'histoire.
Histoire très bien menée d'ailleurs du début à la fin. On se laisse facilement entraîner dans cette poursuite judiciaire contre la French Connection, malgré deux trois longueurs qui cassent le rythme de temps en temps (je pense à la vie familiale du Juge Michel, on voit à des kilomètres que c'est là pour mettre du pathos). Mais sinon tout va bien et se déroule à la perfection.
Mais bon on ne vas pas se le cacher, la force de ce genre de film réside dans son casting. Et ici donc de la qualité : on oppose un Jean Dujardin bien loin d'OSS 117 qui incarne un juge zélé déterminé à traquer sans relâche le crime, et un Gilles Lellouche terrifiant en parrain du crime. Un jeu tout en puissance de la part de Jean Dujardin qui génère un charisme impressionnant (et ses favoris n'y sont sans doute pas pour rien). Du côté de Lellouche on est plus dans la finesse en revanche. Deux jeux bien différents mais qui se marient à la perfection au coeur d'un polar à l'ambiance électrique.

Mais voir La French comme un simple film français qui aurait vocation à raconter une histoire vraie, c'est mal connaitre le cinéma français. Loin de là, La French c'est aussi un réquisitoire contre le règne du crime et la corruption de la police et de l'État, deux éléments omniprésents dans le film. Au travers du personnage de Gaston Deferre (qui je le rappelle a été Maire de la cité phocéenne et Ministre de l'Intérieur sous François Mitterand), ou des "condés corses" c'est une attaque à l'encontre des fonctionnaires qui vendent leur mission contre de l'argent et qui permettent aux criminels de continuer leur commerce meurtrier.
J'ai l'impression d'écrire un discours d'extrême gauche-là.

Bref, La French c'est un mélange à juste dose des bons côtés du cinéma français : bons acteurs, bonne réalisation, travail de reconstitution efficace, message profond en seconde lecture. Seul détail innovant : c'est un polar ! Et pas un énième film d'auteur pseudo profond. D'ici quelques jours va sortir L'Affaire SK1 qui dans la même veine que La French semble vouloir renouveler les cinéma tricolore.
Bravo et merci à Mr. Cédric Jimenez.

CONCLUSION

N'hésitez pas à aller voir La French, ne serait-ce que pour votre culture générale. Je recommande chaudement.
Il ne me reste plus qu'à vous dire bonne soirée et bonne séance. À la prochaine.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient une nouvelle fois au magistral Alexandre qui nous dit que c'était "un très bon film, bonne ambiance d'époque. Les voitures sont belles. On voit le World Trade Center en construction".
Merci Alexandre, et à bientôt.