Bullshit Ent

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lundi 10 novembre 2014

Interstellar - Christopher Nolan

Hello les gens, c'est Seb avec un jour de retard.
Bref, hier je suis allé voir le dernier film de Christopher Nolan : Interstellar. Vous en avez forcément entendu parlé aux vues de toute la "hype" qu'a engendré sa campagne du pub.
Mais si, vous savez, le film dans l'espace qui ressemble à Gravity mais qui, pourtant, n'est pas Gravity.

Ca y est c'est bon ? Nickel, lancez la critique.

MISE AU POINT

Christopher Nolan. Personnalité en vogue du cinéma moderne, le magazine Studio Ciné Live lui a consacré un article de comparaison avec Stanley Kubrick récemment, bref il "pèse dans le game" comme disent les jeunes de nos jours.
Mais qui est vraiment Mr. Nolan me diriez vous ? Et bien c'est l'homme derrière le légendaire Inception que tout le monde a adoré sans trop savoir pourquoi (très bon film, recommandé par Bullshit Ent. ©). Mais il est aussi à l'origine de la saga du Dark Knight qui se consacre à Batman dans trois opus inégaux.
Bref, Christopher Nolan semble être une valeur sure du cinéma hollywoodien, et le voilà à la tête du nouveau film spatial du moment. Un projet prometteur donc.

DÉVELOPPEMENT

Quid de ce Interstellar donc ?
Dire qu'il a fait couler de l'encre sur la toile serait un euphémisme. Tout le monde y va de sa critique personnelle, quitte à ne pas prendre de gants. Une chose est sure, Interstellar a su marquer les esprits, en bien comme en mal.

Mais sur Bullshit Ent, nous ne sommes pas là pour nous fondre dans la masse de critiques acerbes ou euphoriques, non ici on se veut objectifs et concrets.

Avec Interstellar, Nolan vise haut, très haut même puisqu'il consacre son film à l'espace et à la physique quantique. Rares sont ceux qui ont exploré le sujet et en sont revenus indemnes, souvent les films spatiaux recueillent des avis très partagés (Gravity, 2001 L'odyssée de l'espace). Penchons nous déjà sur le sujet : l'espace, certains ont peur d'y penser, d'autres ne le quittent jamais des yeux. La voute céleste n'est donc inconnue pour personne sur Terre, et vous devez tous avoir des connaissances basiques sur le sujet.
Mais la physique quantique alors, qu'est ce que c'est que ça ? Heureusement pour nous, Wikipédia est là pour nous aider :

                         "La physique quantique est l'appellation générale d'un ensemble de théories physiques nées au xxe siècle qui, comme la théorie de la relativité, marquent une rupture avec ce que l'on appelle maintenant la physique classique, l'ensemble des théories et principes physiques admis au xixe siècle."

Okay jusque là tout va bien, on continue l'exploration :

                          "D’après les théories classiques de la physique, un corps noir à l'équilibre thermodynamique est censé rayonner un flux infini."

C'est bon, Wikipédia nous a perdu, bien tenté tout le monde.

Mais ce petit détour par l'encyclopédie en ligne vaut son pesant d'or : Christopher Nolan s'attaque ici à un sujet extrêmement complexe, inaccessible pour les pauvres spectateurs que nous sommes (oui sauf toi bien sur, désolé). Comment simplifier un sujet si vaste ? Va-t-il y arriver ?
Non.
Et c'est le principal reproche qu'on pourrait faire au film : si vous n'êtes pas astrophysicien (ou que vous êtes astrophysicien mais que vous faites le choix d'aller aux toilettes pendant le film) vous ne comprendrez pas grand chose à la logique scientifique du film.
Est-ce vraiment un problème ? Dans un sens oui, surtout quand on sait que Mr. Nolan a fait appel à de vrais astrophysiciens pour s'assurer que ces élucubrations astronomiques tenaient la route. Donc j'imagine que oui, elles tiennent la route. Mais pour comprendre en quoi un trou noir altère la relativité temporelle d'une planète à l'autre, bonne chance.
De ce fait, le film perd assez vite son spectateur dans ces phases de blabla scientifique, et le film dure trois heures ! Que faire quand on est déjà perdu au bout de une heure et sept minutes ?

Cependant, Christopher Nolan a tenté le tout pour le tout : la complexité des aspects astrophysiques de son film lui ont permis de pousser le potentiel scénaristique le plus loin possible. Et alors là, il dépasse les limites. Sans être révolutionnaire, Christopher Nolan apporte un scénario fascinant rempli de théories quantiques incompréhensibles mais qui pourtant ne posent aucun problème. Pourquoi ? Et bien, de toutes façons c'est de la fiction alors tant que le tout semble cohérent, je suis prêt à le croire.
La rigueur scientifique couplée à la liberté scénaristique ont permis à Nolan de faire passer les trois heures de film sans problème. Bravo au maestro.

Sans considérer ses plots twists titanesques, le script présente d'autre aspects intéressants : la question de la survie de l'humanité, des relations entre les individus, de la cohésion de notre Espèce.
Bon Dieu monsieur Nolan, mais laissez nous souffler.

Le rythme est agréable, avec des parties calmes et posées, et des passages plus rapides qui nous tiennent en haleine sans trop forcer. De plus la narration est en deux temps : les héros dans l'espace et les héros sur la Terre.
Le film se veut sans doute humaniste : prouvant la capacité de l'humain à survivre quoiqu'il arrive. Mais il en dresse aussi un portrait parfois sévère : l'humanité s'est condamnée elle même, et certains personnages représentent les aspects les plus noirs que nous présentons.
Ici rien de quantique ou scientifique, mais plus philosophique.

Pour revenir sur l'écriture en détail, on applaudit volontairement le peu de personnages que présente le film : le héros (joué par Matthew McConaughey) est charismatique comme il faut, le rôle féminin est lui aussi admirable, même si peut être trop simpliste (ici c'est Anne Hataway). Les personnages secondaires ne sont pas sans réserves et sans un certain poids scénaristique et une valeure symboliques certains (notamment les robots, ils sont cools les robots).

Dans un autre temps, on a salué l'aspect visuel du film.
Et là effectivement on s'incline. Interstellar va au delà de toute espérance. Une vision de l'espace cyclopéenne, c'est grandiose, c'est beau.
Je m'exalte.
L'univers graphique et la direction artistique (vis à vis des planètes et trous noirs) sont d'une grande qualité, mais je n'ai hélas pas le niveau pour développer, je m'arrête là.

Finissons par la prestation des acteurs.
Je ne connaissais pas Matthew McConaughey, sorte de Benedict Cumberbatch survirilisé, mais j'ai été agréablement surpris par son jeu tout en puissance mais non sans quelques scènes sérieusement touchantes. Surtout dans sa façon de jouer le père triste et désemparé loin de sa fille. Bravo Matthew, tu gères mon vieux, tu gères.
Anne Hataway, correcte comme d'habitude, pas de surjeu pas d'inégalités. Elle reste à sa place et mène son rôle de manière admirable. Aucune erreur, on applaudit.
Et quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous découvrimes Matt Damon ! Tu t'étais bien caché hein ? Loin du marketing et de la pub. Une bonne surprise qui rappelle qu'il reste un des acteurs majeurs de sa génération, même dans un rôle secondaire.

Plus rien à dire, on  passe à la conclusion.

CONCLUSION

Interstellar ne rénove certainement pas les grande cordes scénaristiques du cinéma spatial. En revanche il les maitrise extrêmement bien, et c'est cela qui constitue sa qualité. Si les énonciations scientifiques sont bien au delà du compréhensible, Nolan donne un rythme agréable à son film, soutenu par un aspect visuel magnifiques. Les acteurs portent l'ensemble à merveille.
Un bon film, qui n'est pas à mes yeux "une horreur dans la filmographie" de Christopher Nolan.
À voir si vous avez le temps, sinon regardez le plus tard tranquillement un dimanche soir en streaming.

Merci beaucoup, à bientôt et bonne séance.

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