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dimanche 21 septembre 2014

Un homme très recherché - Anton Corbijn

Bonsoir bonsoir, comment allez vous ? Bien, moi aussi.

Aujourd'hui on se retrouve pour la critique d'Un homme très recherché d'Anton Corbijn, et -miracle- pour une fois on critique un film la semaine de sa sortie !

MISE À JOUR

Corbijn… Corbijn… Ce nom vous dit quelque chose n'est-ce-pas ? Non ? Parfait moi non plus. J'ai vérifié sa filmographie, je n'ai rien trouvé de miraculeux ou de notoire.
Bon, donc on ne sait rien du côté de la réalisation, alors allons voir du côté du casting.
Et là on n'est pas déçu : Phillip Seymour Hoffman, oh mon dieu PSH. PSH la légende, PSH le grand, PSH le gros. Ça ne vous dit rien ? Pourtant ce n'est pas la première fois qu'on le voit ici : effectivement il avait inauguré le blog avec nous avec Hunger Games 2, rien de mémorable pour sa carrière, mais tout de même.
À ses côtés se tient Robin Wright, que je ne connais que grâce à House of Cards (également commentée sur le site), mais qui m'a depuis longtemps convaincu.
Et enfin, et surtout, le merveilleux Willem Dafoe qui est et restera à jamais un de mes acteurs préférés.

Nous avons donc un réalisateur inconnu au bataillon, et un casting de choc, pour un film adapté d'un roman d'espionnage de John Le Carré, réputé pour sa maitrise du genre. Un mélange inattendu mais intéressant.

DÉVELOPPEMENT

Un homme très recherché n'est certainement le film de l'année ni même le film d'espionnage de l'année. Difficile de trouver les éléments négatifs dans ce long métrage, tant les éléments positifs sont convaincants.
Mais tout de même : rythme fatiguant, scénario parfois obscur, casting secondaire peu remarquable. Non vraiment, on a envie d'aimer sincèrement le film, mais on ne peut pas complètement.

Retournons sur le scénario : Hambourg, un immigré tchétchène lié à des groupes djihadistes entre illégalement en Allemagne et se fait remarquer par le Renseignement National. Dans le même temps, cette même agence de sécurité soupçonne le Dr. Abdullah, musulman humaniste, de financer une branche d'Al-Qaida. C'est à Gunther Bachmann que revient la lourde tache de gérer dans le même temps les deux enquêtes.
Scénario intéressant, c'est une chose certaine : actuel, pas d'exagérations monstres, pas trop d'action, un savant mélange de ce qui fait en général un bon film d'espionnage.
Mais où est le problème avec ce scénario ? Réponse : même s'il est plutôt bien mené, il y a des zones d'ombre non négligeables qui empêchent de l'apprécier pleinement (la prochaine phrase contenant des spoilers vous êtes conseillés de passer à la prochaine étape).
Où trouvent-ils les preuves au sujet de la société de transport chypriote ? qu'est ce qui justifie l'ultime opération de Mr. Bohr ? Bordel, mais comment Jamal s'est fait embarquer par le Renseignement allemand ? D'où sort le côté obscur du Dr. Abdullah ? Et j'en passe.
Et c'est marrant, parce qu'à chaud je trouvais le scénario plutôt bon mais finalement force est de constater que le scénario donne une impression de "pas terminé".

Passons maintenant sur le rythme. On alterne entre les séquences lentes, les séquences lentes, une séquence rapide, des séquences lentes. Bref, le film est parfois trop long, ce qui semble être la marque de fabrique de John Le Carré puisque déjà La Taupe sérieusement c'était chiant.
Visiblement, le manque de renommée de Anton Corbijn, s'explique : ses films sont sans doute longs, trop longs.

Je passe au casting secondaire : mais qui pourrait avoir l'idée de mettre Rachel McAdams en face de PSH ? Bon Dieu, cette actrice est tellement fade que George Ramsay l'a jeté dans la benne à ordures (blague certifiée américaine) ! On n'est pas convaincu une seconde par le jeu d'acteur de la jeune femme. C'est bien dommage quand on regarde le reste du casting.

SÉVÉRITÉ UN PEU NON ?

Oui c'est vrai, merci de le remarquer.
Car je vous le dis, en vérité, le film a aussi d'excellent éléments :

Si l'ensemble du film traine la patte, il y a réellement des scènes extrêmement captivantes, qui font monter le suspens, qui font frémir. En fait Corbijn a tout mis sur ces scènes-là et c'est extrêmement réussi. On applaudit certaines idées en terme d'espionnage réellement intéressantes.

Et surtout, le trio héroïque qui porte le film :
Robin Wright, énigmatique, impersonnelle, froide, et surtout trompeuse jusqu'au bout de son rôle. Une performance remarquable *clap clap*
Willem Dafoe. Daddy Dafoe est toujours au top niveau dans ce film. Un rôle qui le change et qui - et c'est surprenant - échappe à la règle "Willem Dafoe".
Et enfin Phillip Seymour Hoffman, qui est grandiose pour son ultime rôle. Poignant, sincère, menaçant, rassurant, une palette d'émotions grandiloquentes qui reste gravée dans la mémoire.
Le trio magnifique porte savamment le film, et le porte bien, jusqu'à une fin très bien ficelée, et qui prouve que le scénario n'est pas lacunaire loin de là.

En fait là est le véritable problème du film : trop d'irrégularités, trop de bons éléments face à trop de mauvais, le film s'en sort entaché.

CONCLUSION

Pas la peine d'aller voir Un homme très recherché, sauf si vous êtes mordu de film d'espionnage, ou si vous voulez rendre hommage au défunt Phillip Seymour Hoffman qui sera longtemps regretté dans le milieu du cinéma.
J'ai aimé le film, mais il ne restera pas dans la mémoire.
Bonne soirée et bonne séance, à la prochaine.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient encore au vénérable Alexandre : ""Un bon film, bien filmé, intéressant, ca nous change."

Merci Alexandre, ça nous change.

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