Bullshit Ent

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dimanche 7 septembre 2014

Lucy - Luc Besson

Salut tout le monde, bonne rentrée ? bonne vacances ? Ouais nickel.

Bullshit Ent revient pour la saison 2, et on commence l'année en beauté avec Lucy de Luc Besson. Le film a fait parler de lui dernièrement, c'était le prétexte idéal pour le retour de Bullshit Ent.

MISE AU POINT (10%)

Le dernier film de Luc Besson donc. Tout le monde a entendu parler de Luc Besson, Luc Besson c'est le cinéma français à l'américaine. C'est un des seuls réalisateurs français qui, à mes yeux, essaie d'innover et qui n'est pas bloqué dans les années 60-70 et la Nouvelle Vague (un autre nom du genre, Jérôme Lasalle).
Mais si moi j'aime beaucoup Luc Besson, ce n'est pas le cas de tout le monde. Et même s'il a une belle carrière avec des films emblématiques (Nikita, Le Grand Bleu, Le Cinquième Élément), on va pas se mentir y a aussi des films pas fameux (bon Dieu Luc, c'était quoi le but avec Arthur ? Et Adèle Blanc-Sec ? bordel Luc qu'est-ce qui t'as pris ?).
Du côté du casting on retrouve Kitty Scarlett Scarlett Johansson, la magnifique, la sulfureuse. Tout le monde aime Scarlett Johansson, que ce soit pour The Island, Avengers, ou -et surtout- Vicky Cristina Barcelona. Elle s'était d'ailleurs fait remarquer et acclamer une nouvelle fois dernièrement avec Her où l'on entendait que sa voix.
Et l'autre figure du film, c'est Morgan Freeman, mais je suis certains que tout le monde ici sait qui est Morgan Freeman, le seul homme sur Terre à avoir joué un chauffeur ou Dieu.

Deux figures monumentales d'Hollywood au service d'un des plus grands réalisateurs du cinéma français ? Mais que pourrait-il arriver ?

DÉVELOPPEMENT (40%)

Je crois sincèrement et sérieusement que Lucy est un des meilleurs films que j'ai vu depuis le début de l'année. Et j'ai vraiment du mal à comprendre pourquoi il a tant de détracteurs sur Internet, je vais finir par croire que la Terre est peuplée de cons bordel.

Revenons d'abord sur le scénario : Lucy -jeune femme lambda quoique très belle- se retrouve capturée par des mafieux coréens basés à Taiwan qui font d'elle une mule chargée de transporter une nouvelle drogue, du CPH 4 synthétique, en Europe. Problème, la drogue se déchire dans son ventre et décuple ses capacités cérébrales.
Un scénario très simple. Mais on a rarement vu Luc Besson faire des scénarios complexes aussi. L'important c'est  que le scénario fonctionne. Et justement, la simplicité du scénario et la simplicité avec laquelle il est traité expliquent également le succès du film. En effet, assez vite, le film s'étale dans des éléments scientifiques qui pourraient être particulièrement difficiles à comprendre pour le spectateur lambda (vous et moi). De même il atteint également des considérations philosophiques vastes, mais volontairement simplifiées.
Pourquoi ? Parce que si le scénario avait été traité avec énormément plus de sérieux, le film aurait perdu le public, or c'est un film de divertissement qui s'adresse à tout le monde. Comment vous voulez qu'on comprenne le fonctionnement cellulaire du cerveau entre deux scènes d'action ?
Donc le fin mot sur le scénario et son traitement : simple mais efficace.

La réalisation est impeccable. On n'en attendait pas moins de Luc Besson bien entendu mais à ce niveau là c'est vraiment impressionnant. Le film est millimétré à la seconde près. Je n'ai aucun reproche à lui faire en terme de réalisation.
Je crois aussi que Luc Besson innove tout ce qu'on a connu jusque là dans les films d'action Hollywoodiens : la scène de poursuite en voiture, n'a rien à voir avec ce qu'on peut voir dans les films américains, elle est d'une fluidité extrême et en même temps d'une grande violence. Pas d'explosions énormes, justes des carambolages agressifs, mais bien plus réalistes.
Même chose pour la fusillade en fin de film. C'est un peu loufoque, bien sûr exagéré, mais au moins on comprend ce qui se passe et on a droit à autre chose que des acrobaties partout avec des balles qui volent et des explosions inexpliquées.
Je parle des scènes d'actions mais il faut rendre à César ce qui est à César : j'ai vraiment adoré la scène où Lucy appelle sa mère pour la remercier de ce qu'elle a été pour elle, alors qu'elle se rend compte en même temps de ce qu'elle devient. La caméra reste fixe pendant le soliloque (oui j'ai passé l'oral de français y'a deux mois) de la jeune femme, Scarlett Johansson a un jeu palpable (oui l'écrit aussi), bref si ma mère avait été là, elle aurait pleuré.
Rien à redire sur la réalisation non plus.

Cette réalisation exceptionnelle est couplée à une esthétique très intéressante. Le film est beau, c'est un fait. Scarlett Johansson aussi, c'est un fait.
Mais les univers, les plans, les décors sont magnifiques également. Bon la beauté étant subjective, on va dire à ce moment là que personne ne peut nier l'effort visuel effectué sur les décors. Que ce soit Taiwan (dans sa totalité, mais surtout l'hôtel), la Sorbonne, ou toutes les séquences psychédéliques liées à Lucy, rien n'est laissé au hasard ou bâclé, je suis convaincu.

Bon attaquons nous à celle qui porte le film, Scarlett. Oh Scarlett, quand cesseras tu de nous épater ? Déjà dans Her tu nous subjuguait sans être là, maintenant dans Lucy tu nous fascines et nous effraies en étant partout !
Scarlett Johansson est à son top niveau dans Lucy, du jamais vu depuis Lost in Translation. Un rôle pourtant très dur : il s'agit d'être la plus impersonnelle possible, la plus froide, la plus vide, tout en étant consciente de millions de millions de milliards de choses à la fois. Bon je l'ai déjà dit, la meilleure scène de Scarlett dans le film reste son appel téléphonique à sa mère, mais elle se débrouille à la perfection dans la totalité de l'oeuvre. Du travail de pro, mon dieu donnez lui un autre oscar !
Morgan Freeman n'est pas en retrait non plus, même si son rôle est beaucoup plus "simple". D'ailleurs il est intéressant de noter que Mr Freeman figurait déjà à l'affiche de Transcendance qui évoquait déjà un surhumain.
Un petit mot aussi à Min Sik Choi et Amr Waked qui sont bien présents malgré les deux sommités qui s'imposent au casting !

Mais la vrai force de Lucy, et c'est là que les choses deviennent intéressantes (clin d'oeil sisi), c'est que la vrai volonté du film n'est pas juste de divertir mais aussi de faire réfléchir : réfléchir sur ce que l'humanité a accompli et sur ce qu'elle va accomplir. Beaucoup de philosophie dans ce film, un film pourtant extrêmement court ! 1h40 avec un rythme soutenu qui s'accélère, on a presque l'impression que le film s'est fini avant la fin sans avoir délivré son message.
Car en atteignant les 100% de son cerveau, Lucy quitte le monde des humains pour rejoindre celui des "dieux". Un personnage idéal pour faire réfléchir sur la condition humaine (un autre bon exemple est celui du Dr.Manhattan de Watchmen).
Voir Lucy comme un bon film de divertissement, c'est rater le vrai message du film, qui a le mérite de porter et de développer un bon message, mieux que n'importe Fight Club (j'aime bien FC, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit).
C'est presque le seul film cette année qui a donné matière a réfléchir et qui n'a pas juste pris le spectateur pour un spectateur mais bel et bien pour un humain qui pense, qui réfléchit, et qui a du goût.
Et pourtant y'a des scènes d'actions et des flingues ! Dans ta **** le cinéma d'auteur (j'aime le cinéma d'auteur, ne me faites pas dire ce que j'ai pas dis) !
Alors oui, le film se contrefout allègrement avec la vérité scientifique, mais c'est pas grave ! Le but du film n'est certainement pas de faire une oeuvre scientifique. Non, le film est autant une oeuvre de divertissement qu'une oeuvre philosophique .
Et je répète "oeuvre" depuis le début mais le bon terme est "chef d'oeuvre".

Je laisse un mot pour la bande son et l'ambiance sonore du film qui sont excellents tout les deux, mais je n'ai aucune qualification dans ce domaine,  je laisse aux musiciens le soin de commenter cet aspect-là.

RIEN À REDIRE ? (80%)

Que des détails sans trop d'importance : certains effets spéciaux ne sont pas très beaux, ou des incohérences historiques.
Rien qui ne peut entraver votre appréciation pour le film donc !

CONCLUSION (100%)

So far so good, Lucy un des films de l'année (à défaut d'être le film de l'année).
Je le conseille vivement.

À la prochaine.

LE MOT DE LA FIN (%)

Ce soir le mot de la fin revient au légendaire Papa, qui nous dit "Du rythme, de la réflexion, de l'action".
Merci Papa, et à la prochaine.


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