Bullshit Ent

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lundi 21 avril 2014

Bonus : Les Séries

Salut les loulous.
Vous avez sans doute remarqué un détail différent aujourd'hui : effectivement, c'est lundi et pas dimanche.
Le destin, ce bâtard, a fait en sorte que je ne puisse pas aller au cinéma du weekend (alors qu'il est exceptionnellement long), du coup pas de critique constructive ce dimanche.
Alors évidemment, je me suis dit : "Bordel Seb, tu vas pas laisser Bullshit Ent. à l'abandon pendant une semaine alors que c'est le lundi de Pâques".
Et bien non effectivement, et à la place d'une critique, vous aurez un petit bonus consacré à un type d'oeuvre qui n'as pas bien choisi son camp entre le cinéma, la télévision, et l'internet : je parle bien entendu des séries.

Les séries c'est un peu un univers à part, où on peut prendre le temps de te raconter une histoire super longue sur dix saisons, au final on peut exploiter le scénario, les personnages, le spectateur, bref les séries c'est pas comme le cinéma.
Au départ réservées à la télé, les séries s'invitent maintenant sur internet, ou font appel à des géants du cinéma pour bien se démarquer.
Maintenant, quand on n'a pas de films à regarder, on regarde une série. Okay, c'est bien. Mais des séries il y en a une multitude, question : lesquelles sont à regarder ?

Du coup, je vous ai fait un petit palmarès des séries les plus sympa que j'ai (partiellement ou complètement) vues, comme ça vous remplirez vos soirées solo dans votre lit au lieu de réviser.

BREAKING BAD (2008 - 2013) - Vince Gilligan - AMC

Au Panthéon des séries, Breaking Bad a peut-être la meilleure place.
Presque tout le monde a vu aujourd'hui un épisode de Breaking Bad et s'est dit "franchement c'est cool".
Breaking Bad c'est l'histoire de Walter White, un prof de physique qui découvre qu'il a un cancer. Refusant de laisser sa femme et son fils handicapé dans le besoin, il décide de s'associer avec son ancien élève Jessie Pinkman et de vendre de la drogue.

Le scénario est pour le moins original, et il est d'ailleurs inspiré d'une histoire vraie. Qualitativement parlant, on a affaire à du haut niveau. Mais ce qui explique le succès et la qualité de Breaking Bad, c'est surtout le talent de ses acteurs principaux : célèbre dans le domaine des séries, on retrouve Bryan Cranston dans le rôle de Walter White "Heisenberg", et le jeune Aaron Paul qui est en ce moment à l'écran dans Need for Speed.
Les deux acteurs principaux font un travail excellent, on éprouve une empathie directe pour les protagonistes, et ils retranscrivent très bien leur évolution psychologique des plus travaillée. Il est important de noter que Cranston a reçu trois fois l'Emmy Award de la meilleure interprétation pour le personnage de Walter White.

Impossible de passer à côté de Breaking Bad donc, la cinquième et dernière saison a mis fin à la série l'année dernière et n'as pas manqué de retourner tout l'Internet. À voir d'urgence, vous êtes prévenus.

HOUSE OF CARDS (2013 - …) - David Fincher et Beau Willimon - Netflix

Quand on a appris que David Fincher boudait Hollywood et lui préférait Netflix pour son prochain projet, on avait du mal à y croire. Surtout que le maestro emportait avec lui une bande d'acteurs très talentueux avec en tête de liste Kevin Spicey et Robin Wright.
Pourtant le produit est là : House of Cards est produit et distribué par le site Netflix et a rencontré un succès international.
Le speech : Frank Underwood est le "whip" de la majorité Démocrate au Capitole et a aidé le Président Garrett a atteindre ce poste. Ce dernier était censé le faire Secrétaire d'État mais il n'honore pas sa promesse, déclenchant la colère d'Underwood. Aidé par sa femme Claire, le "whip" va tout mettre en oeuvre pour se venger du Président.

Niveau scénario on est sur du très lourd. Pourtant refusé par les producteurs hollywoodiens qui le trouvaient trop compliqué, il s'avère qu'il a plu à tout le monde. On sent la patte de David Fincher (Se7en, The Social Network), et le travail de Beau Willimon est très immersif. Kevin Spicey porte la série avec un cynisme parfait : on y découvre un personnage les plus calculateurs de l'histoire des personnages, ne reculant devant rien, maitre des faux-semblants, et surtout froid au possible. La double interprétation du personnage de Frank Underwood est parfaite.
Petite note qui améliore encore plus l'ensemble : Underwood brise régulièrement le quatrième mur en s'adressant directement au spectateur, très bonne astuce pour participer à l'immersion.

La saison 2 est sortie et s'est terminée le 20 Février 2014 (avantage de Netflix) en apothéose, on attend impatiemment la suite.

GAME OF THRONES (2011 - …) - David Benioff, D. B. Weiss, Georges R. R. Martin - HBO

Lorsque l'on parle de séries célèbres, tout de suite on pense à Game fo Thrones.
Cette série, c'est la surprise cinématographique. Il s'agit de l'adaptation de la saga de livres intitulée Le trône de Fer de l'auteur Georges R. R. Martin, aussi appelé "le Tolkien américain".

Le scénario : sur le continent fictif de Westeros l'avenir semble sombre pour les Sept Couronnes. On suit la progression de la Maison Stark, qui tente tant bien que mal de préserver le Roi Robert Barathéon sur le trône ; le cheminement de Daenerys Targaryen, descendante d'une lignée déchue qui prévoit de revenir prendre son trône ; la quête de pouvoir de la Maison Lannister qui complote pour faire choir le régnant ; et l'apprentissage de Jon Snow, noble bâtard, sur le Mur la frontière nord protégeant le pays de l'Hiver.
À priori, on a affaire à un drama médiéval, digne des plus grands films mosaïques. Rien qui serait susceptible de plaire au plus grand nombre.
Et pourtant Game of Thrones est devenue la série la plus regardée l'année dernière. Pas besoin de se poser des questions : le succès est la conséquence de son scénario brillant, de sa violence omniprésente, de sa liberté sexuelle, de son intrigue politique, et de ses personnages très travaillés.
Au niveau du casting on retrouve Sean Bean dans le rôle de Ned Stark, qui n'est pas sans rappeler son rôle dans Le Seigneur des Anneaux, mais également des acteurs moins connus tels que Peter Dinklage, l'acteur nain le plus connu du monde (va te faire foutre Passepartout) ou Lana Headey.

Game of Thrones c'est donc de la violence, du sexe, des combats, des tombeurs, des top-models, de la politique, et même de l'humour. Pour ceux qui n'accrocheraient toujours pas dites vous que c'est Le Seigneur des Anneaux sans les trucs chiants et avec une ou deux scènes de nu par épisode.
En plus la quatrième saison vient de commencer, raison de plus pour s'y mettre si ce n'est pas déjà fait.



En gros là c'était les trois séries les plus importantes pour moi, et surtout les plus qualitatives. Bon c'est essentiellement des séries dramatiques mais ça plait à tout le monde, vraiment tout le monde.
Mais tout de même il y a d'autres séries que j'apprécie sans les trouver parfaites :

THE BIG BANG THEORY (2007 - …) - Chuck Lorre et Bill Prady - CBS

The Big Bang Theory c'est le Friends de demain. Voilà sept ans que la bande de Léonard et Sheldon fait rire la planète devant leurs écrans, et ce n'est pas près de s'arrêter. Dans le futur, les gens diront sans doute à leurs enfants "à ton âge je regardais déjà The Big Bang Theory" comme certains parents disent en ce moment "Friends existait déjà quand j'avais ton âge".

C'est sans doute pas la peine mais on rappelle le scénario : Léonard et Sheldon sont deux "nerds" vivant en collocation. Leur vie tranquille se résumant à leur laboratoire, leurs parties de painball, leurs jeux vidéos, et leurs amis Raj et Wolowitz, est un jour bousculée par l'arrivée de Penny, une jeune blonde un peu innocente qui emménage en face de chez eux.
Un scénario plutôt amusant qui permet un certains nombre de situations originales donc. La série ne manquera pas de vous faire rire, même si vous ne connaissez pas la théorie des cordes ou l'histoire détaillée de Star Trek. 
Le réel avantage de The Big Bang Theory ce sont ses personnages attachants, particulièrement le personnage de Sheldon, génie perfectionniste psychorigide hyperbolique, incarné à la perfection par le jeune mais talentueux Jim Parsons qui a reçu plusieurs Emmy Awards également.

On regrette les dernières saisons qui avaient tendance à se répéter et le fait que le scénario général a beau avancer, on est plus intéressé par les scénarios épisodiques.
The Big Bang Theory est un bon sitcom, sans doute l'un des meilleurs, mais il y a fort a parier que dans quelques années, tout le monde en parlera comme le vestige d'une autre époque.
Ne vous privez pas cependant : on rigole souvent.

HOW I MET YOUR MOTHER (2005 - 2014) - Carter Bays et Craig Thomas - CBS

Principale sitcom d'humour après Friends et The Big Bang Theory, How I Met Your Mother n'en reste pas moins une des plus drôles, si ce n'est la plus amusante.
HIMYM c'est la série que littéralement tout le monde a vu et dont tout le monde connait une réplique ("Suit up" par exemple). Un succès planétaire pour celle là aussi, malgré un humour un peu différent.

Là aussi on n'a pas tellement besoin de rappeler le pitch : en 2030, Ted Mosby raconte à ses enfants comment il a rencontré leur mère. La série est donc un flashback entier sur les mésaventures du jeune homme et de ses amis. Un flash-back plutôt long puisqu'il dure pendant neuf saisons, on sent tout de même un peu la machine à fric derrière.
La série ne brille pas par son scénario mais bien par son humour inventif, bien qu'un peu classique. On retrouve le "Sheldon Effect" puisque là aussi l'humour est souvent véhiculé au travers de Barney Stinson, le tombeur serial fucker de la bande, auteur du Bro Code, dont on ne vante plus les exploits.
Il ne manque pas de faire rire au travers des neuf saisons consécutives qui ne s'essoufflent pas, surprenant.

La série s'est finie en 2014, révélant par la même occasion l'identité de la Mère. Si vous voulez passer un long bon moment, ou si vous ne savez pas quoi regarder un soir chez vous, un épisode de HIMYM sera parfaitement approprié.

UTOPIA (2013 - …) - Dennis Kelly - Channel 4

On quitte la terre de l'Oncle Sam pour arriver chez la Reine Eli II grâce à la série underground pas très connue Utopia. Prisée par les amateurs pointus, Utopia n'as pas rencontré un succès particulier sur le sol britannique, et encore moins à l'étranger, pourtant elle reste une de mes séries préférées.

Cours de scénario : Becky, Ian, Grant, Wilson, et Bejan, sont en possession du manuscrit du mystérieux tome 2 d'Utopia, une bande-dessinée sordide non publiée. Leurs vies basculent alors lorsque qu'ils se rendent compte que le manuscrit contient des révélations terribles sur les plus grandes catastrophes pathogéniques du siècle. Traqué par une organisation secrète, il ne leur reste plus qu'une solution : fuir.
Si vous êtes amateur voire même adepte de la théorie du complot, la série ne pourra que vous plaire, dans l'autre cas, vous serez un peu rebuté.
La série baigne dans une ambiance psychédélique perturbante, et c'est principalement la maitrise de cette atmosphère qui explique mon attrait pour l'oeuvre dans sa globalité. Les acteurs font également du très bon travail, particulièrement Fiona O'Shaughnessy et Neil Maskell qui ont hérité de rôles très intéressants.
On déplore la longueur insuffisante de l'unique saison disponible, sans doute suite à un manque de moyens lors de la production.

Quoiqu'il en soit, Utopia reste une de mes expériences les plus intéressantes en matières de série, je conseille vivement à tout le monde.

LE VISITEUR DU FUTUR (2009 - …) - Francois Descraques - Dailymotion

On finit ce palmarès part une websérie made in France intitulée Le Visiteur du Futur dont vous avez peut-être entendu parler puisqu'il s'agit de la websérie française la plus populaire.
D'abord issue d'un délire entre amis et publiée irrégulièrement sur le site Dailymotion, la série est aujourd'hui produite par la société Ankama et a atteint un niveau de professionnalisme important.

Un scénario simple : Raph, étudiant, voit sa vie bouleversée lorsqu'un individu à l'allure douteuse commence à le suivre partout et déclare vouloir empêcher la fin du monde.
D'abord humoristique, le scénario a fini par prendre du sérieux. Le casting était inconnu lors des premières saisons, mais aujourd'hui certains noms devraient vous être familiers, notamment les frères Descraques : Francois étant réalisateur reconnu, et Raphael faisant parti de la bande des Suricates.
L'humour fait mouche, la réalisation est bien menée, les acteurs convaincants (on applaudit Florent Dorin), bref la recette fait mouche. Le Visiteur du Futur est désormais une référence pour moi lorsque je parle de production française.

La quatrième saison est en cours, les trois premières sont plutôt courtes, n'hésitez pas à regarder : c'est légalement gratuit (#pirate), et en plus c'est drôle.




Voilà, ce palmarès et ce lundi touchent à leurs fins. J'espère que vous jetterez un coup d'oeil à toutes ses séries.
Bonne soirée, et du coup pas de bonne séance.

dimanche 13 avril 2014

Noé - Darren Aronofsky

Salut tout le monde, avant de commencer j'aimerais remarquer que pour une fois j'écris pas à 20h, en retard, mais bien à 16h30, prouvant ainsi que je prends tout ça très au sérieux.

Voilà on peut commencer, cette semaine je suis allé voir Noé, de Darren Aronofsky. Vous en avez sûrement entendu parler par le biais d'expression telles que "mais si tu sais, le film sur la Bible et tout" ou même "le film avec Emma Watson, putain elle est trop b*****".
Ça y est ? Vous voyez de quel film on parle ? Nickel.
Bon, j'ai pas eu une crise de foi (si si, la blague est drôle) en allant voir ce film, mais il faut dire que la bande-annonce vendait du rêve. En plus, les puritains intégristes religieux américains (donc 50% des américains), ont crié au blasphème au sortir de la séance.
Il fallait donc que je le voie.

MISE AU POINT

Les films bibliques, c'est pas nouveau. Depuis qu'on fait du cinéma, on a des films sur la Bible. Déjà en 1956, on a eu droit au film Les Dix commandements avec Charlton Heston, et même avant on avait eu L'Arche de Noé en 1928, qui traite du même sujet que le film d'aujourd'hui.
Tout ça pour dire, que le cinéma biblique, on est habitué, et que même si le genre n'est pas privilégié, on a souvent affaire à des bons films.
À la réalisation on a Darren Aronofsky, qui s'est rendu célèbre il y a trois ans avec Black Swan, qui était franchement un très bon film. Au niveau des acteurs on a un monument du cinéma vieux cinéma américain : Anthony Hopkins ; l'Oscar du Meilleur Acteur, de la génération actuelle : Russell Crowe ; et l'actrice anglaise la plus chérie de la nouvelle génération d'acteur : Emma Watson.
Ah oui, y a aussi Logan Lerman qui faisait Percy Jackson mais lui on s'en fout.
Autrement dit, on part avec d'excellentes bases pour ce Noé. Est-il pour autant réussi ?
Verdict maintenant
(effet sonore suspens).

OH! PUTAIN

Oh putain.
Honnêtement je crois que c'était un film inoubliable. Je m'en souviendrais comme l'un des meilleurs films que j'ai vu.
Je sais même pas par où commencer, on va dire le scénario.
Même sans avoir fait de catéchisme à l'école, vous avez forcément entendu parler de l'Arche de Noé et du Déluge. Après avoir chassé Adam et Ève de l'Eden, Dieu a laissé les humains entre eux, ils sont tous devenus très mauvais, et un jour Il s'est dit "Bon, allez c'est finit" et il a décidé de détruire le Monde, à l'exception des animaux et de Noé qui était un mec sympa. Pour ce faire, il ordonne à Noé de construire une Arche pouvant abriter un couple de chaque animal, Noé s'exécute, il pleut, l'eau monte, les gens meurent, l'eau descend, Noé, sa famille, les animaux sont vivants, fin.
Bien entendu j'ai résumé le mythe très rapidement mais bon, vous le connaissez tous. Dans le film, on suit Noé du moment où Dieu lui donne sa mission, jusqu'à l'instant où l'eau redescend. Un choix plutôt intéressant qui change du traditionnel schéma : on suit la construction de l'Arche et découvre comment il survit au Déluge.
Mais Noé va rencontrer quelques difficultés, notamment les hommes qui n'entendent pas mourir comme ça.

Bon, donc le scénario est donc bien, voire même très bien si l'on juge la totalité de l'intrigue.
Pour ce qui de la réalisation, on ici affaire à du haut niveau. Du très haut niveau. Black Swan avait prouvé que le monsieur avait du talent à revendre.
Ce qu'il faut garder en mémoire, c'est que la Bible n'est pas un livre de conduite, mais avant tout un livre plus "mythologique" qui cherche à expliquer les fondements du Christianisme et du Judaïsme au travers d'épisodes souvent stylés. De ce fait, il n'y a pas de "bonne" ou de "juste" interprétation ou représentation de la Bible, on ne peut pas juger une oeuvre comme Noé en disant "Non mais la Bible, c'est pas comme ça", parce que de toutes façon la Bible, ce sera jamais comme ça.
Okay, ça c'est fait.
Donc ici, Aronofsky nous propose une vision de l'épisode du Déluge très sombre et même psychédélique, le tout dans un univers obscur. Et ça marche très bien, puisque c'est exactement cohérent avec l'esprit de cet épisode Biblique qui stipule que les hommes étaient devenus mauvais et s'étaient pervertis, oubliant du même coup Dieu.
L'imagerie du film est elle aussi excellente et en cohérence avec le reste du film, puisque qu'on voit principalement des territoires arides et stériles, ou des forêts verdoyantes.
Là où le film est bon, c'est qu'il va chercher jusque dans les détails : les plans sur la Terre "ante déluge" montre la Pangée à la place de nos continents, idem lors du déluge : vue de l'espace, la planète est recouverte de nuage. Ce soin dans le détail est toujours un plus.

Bon, un mot sur les géants. Dans le film, Noé est épaulé par des géants de pierre qui l'aident à construire l'Arche et qui le protègent. C'est ÉVIDEMMENT ce qui a déclenché la colère des puritains américains, et qui déclenchera la colère des puritains européens, mais moi je les trouve super sympas, et ils entrent sans problèmes dans l'univers du film. En plus ils augmentent le capital violence.

Parce que le film est très violent. En fait je laisserais pas des enfants aller le voir, tellement la violence est presque omniprésente. Mais la représentation des hommes est elle aussi très barbare, et glauque au possible. Et c'est aussi ça qui rend le film si bien.
Parce que quand on voit la violence des humains et ce qu'ils ont fait au Monde, on a tout de suite de l'empathie pour la famille de Noé. En plus la relation qu'il entretient avec ses enfants et sa femme est très bien développée, puisqu'une fois que le Déluge est passé et que les humains ont été décimés, on s'aperçoit que Noé n'écoute plus que Dieu et est près à faire des choses elles aussi très violentes.
Et c'est cette désillusion qui fait de ce film un très bon film : on amène la réflexion au delà de la simple extermination du Mal puisqu'on aborde la foi envers Dieu.
Le film se donne quelques aspects philosophiques dans la mesure où le chef des hommes à une vision particulière de l'espèce humaine, qui semble au final très justifiée dans sa société, et dans notre société actuelle.

Bon je vais pas vous bassiner plus longtemps avec la réalisation et les thèmes et on va passer aux acteurs.
Russell Crowe est vraiment très bon, plus le film avance, plus il a l'air désespéré parce qu'il sait pertinemment qu'il ne pourra pas sauver sa famille. On a un jeu puissant, infatigable, Russell Crowe tient le film et le fait avancer avec un charisme qu'on a rarement vu (Gladiator ? Rien à voir). Grâce à cette interprétation de Noé, Russell Crowe rappelle qu'il mérite son Oscar du Meilleur Acteur, et qu'il a encore de beaux jours devant lui au pays d'Hollywood.
Emma Watson est elle aussi très convaincante, elle interprète Ila, la femme de Sem, un des enfants de Noé. La difficulté du personnage c'est qu'elle doit constamment cacher sa douleur, puisqu'elle est fertile. Watson retranscrit très bien cet esprit à l'écran, un talent qui lui permet de se hisser dans les plus grandes actrices de demain (quid de Jennifer Lawrence ?).
Enfin Anthony Hopkins, patriarche du casting, donne une très belle représentation, très délicate, du patriarche de l'humanité, mais inutile de rappeler qu'on a ici affaire à un des plus grands acteurs d'Hollywood.

Un dernier mot sur l'imagerie au niveau du contre-jour. C'est clairement une des meilleures utilisation de contrejour que j'ai vu dans ma vie de cinéphile, on ressent tout de suite à la fois la puissance et l'insignifiance des personnages, et ça c'est excellent.
Au niveau technique, le film est d'ailleurs très bien filmé, quelque soit les situations en fait (ce qui n'est pas étonnant de la part d'Aronofsky).

CONCLUSION

Bon Noé était clairement un des meilleurs films que j'ai vu cette année, principalement grâce à sa réalisation prenante et à sa violence glauque. L'univers proposé par Aronofsky est excellent et plaira sans doute à une majorité de personne (sauf aux puritains intégristes religieux américains bien sûr).
Le problème c'est juste que je pourrais en parler pendant des heures, mais cela impliquerait de vous spoiler des éléments très importants qui participent au bon visionnage du film.
Donc contentez vous de savoir que le film est captivant au possible, très intéressants ne serait-ce qu'au niveau de l'interprétation proposée, le tout porté par des acteurs très performants.
Bref, à voir et à revoir.
Bonne soirée, et bonnes séances.

LE MOT DE LA FIN 

Cette semaine le mot de la fin revient à Andrea, qui nous dit : "Fin".
Bon y a des gens relous dans la vie, c'est pas de ma faute.
(en revanche Noé c'est pas un film relou).

dimanche 6 avril 2014

La jaula de Oro - Diego Quemada Diez

Hola tout le monde.
Weekend noir, je ne suis pas allé au ciné, mais grâce au lycée j'ai eu la chance de voir un film en pleine semaine, ce qui me permet de tenir à jour ce site avec conviction.
Donc dans le cadre du merveilleux cour d'espagnol, j'ai vu La Jaula de Oro de Diego Quemada Diez, un film d'auteur sur l'immigration des latinos d'Amérique centrale jusqu'aux États-Unis.
Anecdote inutile : c'est la première fois que je connaissais autant de monde dans la salle de ciné.
Et en plus, par souci de cohérence, toute cette critique sera écrite en espagnol.

SINTONIZACIÓN (merci Google Traduction)

Bon, le cinéma espagnol c'est pas mon rayon. À part quelques monuments internationaux type Guillermo Del Toro ou Alfonso Cuaron, je n'ai pas beaucoup de références.
Mais grâce à Allociné ma culture cinématographique, je peux vous révéler que La Jaula de Oro (Rêves d'Or en français) est le premier film de Diego Quemada Diez.
On a donc affaire à un film de newcomers dans le monde du cinéma, c'est parfait, la nouveauté ça fait du bien.
Surtout que dans ces cas là, on ne sait pas du tout à quoi s'attendre, et on est même souvent surpris. Bref, autour de moi les avis sont mitigés, il est temps de trancher (+1 pt accroche fatale).

DESAROLLO 

Bon, La Jaula de Oro, ça vaut le détour.
Déjà, le sujet on l'a rarement vu : l'immigration des latinos originaire de tout ces petits pays d'Amérique centrale qui vont chez L'Oncle Sam et qui doivent traverser le Mexique. On est pas sur un simple schéma "mexicains en quête d'une vie meilleure" qu'on a déjà vu plus d'une fois.
Par extension, le scénario est intéressant : Juan, Samuel, et Sara décident de quitter le Guatémala et d'émigrer aux États-Unis. Sur le chemin ils rencontrent Chauk, un amérindien, et les voilà tous partis sur la route de la gloire semée de cartels, de flics, de coyotes, et de meurtriers.
Les protagonistes sont tous jeunes (16 ans), ce qui rend l'histoire encore plus tragique.

Bon le vrai atout du film, c'est sans nul doute sa réalisation. Le film a clairement une volonté de réalisme et cela se ressent bien à l'écran. En fait, on a presque l'impression de regarder un reportage sur l'immigration centraméricaine tant le sujet est bien traité. On n'a juste affaire à un film qui pointe du doigt toutes les épreuves difficiles et qui déclare "regardez les pauvres, il faut les aider".
Le film ne prend pas parti, il veut juste montrer ce que c'est d'immigrer et tout les dangers que cela implique.
Parce qu'immigrer aux États-Unis, sur l'échelle de la violence c'est plutôt bien placé. Surtout qu'il faut traverser un des pays les plus corrompus du monde : el Mexico.
Une des règles du cinéma d'horreur c'est : "cacher vaut mieux que dévoiler". Bon, c'est pas du tout un film d'horreur hein, mais la règle s'applique ici. La bande de jeunes immigrants traverse plusieurs épreuves d'une violence remarquable avec entre autres : des attaques de flics, du rapt de femmes, et des prises d'otage. Pas une seule fois on ne voit les actions concrètes des tortionnaires, mais on les devine toutes et on ne peut pas s'empêcher de frémir.
Et c'est ça qui fait de La Jaula de Oro un bon film : il touche le public.

Au niveau technique, on a du bon niveau aussi : les plans sont bien travaillés. Bon visiblement Diego Quemada Diez adore les plans d'ensemble, genre il en cale un à chaque séquences, mais c'est réussi, donc ça va. On a aussi on bon travail sur la lumière du film qui coïncide avec la chaleur (on sent le travail d'étalonnage) du voyage qui d'ailleurs s'accentue de plus en plus, jusqu'à la fin (en fait, elle suit le climax, je m'en rend compte en écrivant).
Les musiques vont bien avec l'ensemble du film, rien de bien incroyable mais ça suffit amplement.
Bien sûr les décors sont parfait et permettent également au film d'acquérir son esprit réaliste.

Ce qui est beau dans ce film aussi, c'est son dénouement final qui donne vraiment à réfléchir sur ce qu'est le "rêve américain" et ce qu'il en reste aujourd'hui. Et évidemment, il donne un regard sur l'immigration qui change de ce qu'on peut entendre ailleurs (bon c'est les US, mais ça conte quand même).
Bref, on a donc beaucoup de points positifs.

PERO

Mais bon, y'a des détails qui ne sont pas parfaits.

En premier lieu on a l'impersonnalité des personnages (+1 pt oxymore). Bon ils sont jeunes, donc ça touche le jeune public aussi, c'est cool.
Mais on a quand même un cruel problème de développement. C'est aussi ça qui donne au film un côté "reportage" : on sent que les personnes qu'on voit à l'écran ont une histoire mais on ne la connait pas, et de toute façon on ne s'intéresse qu'à ce qui se passe maintenant.
Bon du coup, on perd un peu du tragique, par exemple : assez tôt dans le film (je me permet de spoiler), un des jeunes abandonne le voyage et décide de rester au Guatémala. Tous ses amis sont tous très tristes, mais pas nous. Pour la simple et bonne raison que Samuel, ben on le connait pas plus que ça, donc qu'il soit là ou pas, ça change pas grand chose. Donc ce qui était une scène plutôt triste, se révèle être une scène normale.
À un autre moment (et c'est plus flagrant), la seule fille de la bande, pourtant déguisée en garçon, se fait kidnapper par un cartel mexicain. La scène est violente, et elle suggère la violence à venir. Là en revanche on ressent bien l'effet tragique : pas à cause du fait que Sara disparaisse, mais bien parce qu'on réalise que c'est une scène commune dans l'immigration américaine. Sara ne réapparait plus à l'écran, mais ça ne nous gène pas pour autant.
Bon je suis mauvaise langue : il y a deux personnages un peu développés : Juan et Chauk parce qu'ils entretiennent une relation hostile. Une relation hostile hélas bâtie autour d'un triangle amoureux ennuyeux qui occupe au total trois minutes du film, wow ça valait le coup.

L'autre problème du film c'est sa narration étrange : toutes les demi-heures on nous plante dix secondes de neige sur fond noir, et on comprend à la fin que c'est la neige d'une ville américaine. Bon, est-ce que ça veut dire que le film est un flashback entier ? ou c'est juste une réflexion philosophique que personne n'as saisi ? Mystère, mais une pause comme ça toutes les 30 minutes, ça casse un peu le rythme c'est dommage.
Enfin, on a un petit problème de dialogues. Y en a quasiment pas, à mon avis c'était  voulu, mais bon, allez évaluer le jeu des acteurs avec trente lignes de dialogue chacun.

Bon voilà, tout ces points montrent clairement que le film n'est pas encore complètement… au point (+1 pt jeu de mot trop nul).

CONCLUSIÓN

J'ai aimé La Jaula de Oro pour son réalisme, son regard sur l'immigration, et sa réalisation intéressante. Pour un premier film, y a clairement du level et je pense bien que Diego Quemada Diez refera parler de lui plus tard. Les défauts ne m'empêchent pas de dire que j'ai aimé le film, donc je vous conseille vivement d'aller le voir dans la salle de cinéma d'art et essais de votre ville.
Bonne soirée et bonne séance.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à Adrien, un genre d'immigré canadien vivant en France, il sait donc de quoi il parle : "C'est un bon film mais qui était un peu long, j'ai trouvé les images de neige en plein milieu du film un peu inutiles".
Bon même si un Canadien trouve que la neige ne sert à rien, c'est que j'ai raison.