Bullshit Ent

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dimanche 2 mars 2014

The Grand Budapest Hotel - Wes Anderson

Bonnes vacances les gens bonnes vacances.
Profitez en bien, on les a méritées dignement, faites la fête, Carpe Diem, et tout et tout.
Sinon vous pouvez aussi aller au cinéma, et ça tombe bien parce qu'en ce moment y a The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, et croyez moi, il vaut le détour.

MISE AU POINT MAGGLE

Wes Anderson, au pays du cinéma a le titre officiel de génie. C'est simple il n'y a pas deux Wes Anderson, il n'y a pas de "Anderson-like", il y a juste Wes et son génie créatif.
Beaucoup d'entre vous ont sans doute vu Moonrise Kingdom, le film d'ouverture du Festival de Cannes d'il y a trois ans. Film émouvant, touchant, mignon. Bref, impossible de ne pas l'aimer (sauf si vous aimez pas les gosses, mais bon c'est une autre histoire).
Cette année, Mr le Génie revient avec The Grand Budapest Hotel, inspiré de l'oeuvre de Stefan Zweig (me demandez pas dans quelle mesure). Et mon Dieu, il n'est pas seul puisqu'il se ramène avec le plus grand casting de l'histoire de l'humanité depuis… Cartel ? Burn After Reading ? Ocean's Eleven ? Bref, au rendez-vous :
Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham, Mathieu Amalric, Adrian Brody, Willem "Daddy" Dafoe, Jeff Goldblum, Harvey "fucking" Keitel, Jude Law, Bill Murray, Edward Norton, Owen Wilson et Léa Seydoux.
J'en oublie sûrement mais ça vous donne le ton : un réalisateur de génie, un casting époustouflant, tout ça n'annonçait qu'une seule chose, un très bon film ?

ET DONC ?

Et donc effectivement c'est un très bon film.

Wes Anderson, c'est du cinéma géométrique. C'est ce qui donne à ses films un ton unique et inimitable. Pas de gros plans ou de travelling chez Wes Anderson. Seulement des plans d'ensembles/de demi-ensembles, et des mouvement latéraux. On dirait que l'objectif est de capter à la fois le personnage en général, et le décor qui l'entoure.
Wes Anderson a même poussé la réalisation sur le format de l'image : le film prend place à trois époques différentes, et les dimensions de l'image changent pour chaque date. Le format moderne 16:9 pour notre époque moderne, on repasse sur du Super 4:3 pour les années 80 (format propre à la période), puis sur du Classique 4:3 pour les années 30, et heureusement le changement se passe parfaitement bien, bien joué Wes.
Cette caméra géométrique s'ajuste donc parfaitement avec le ton décalé du film. Chaque scène est pourvue d'un esprit humoristique mais sérieux dans le grand ensemble qu'est le film.

Le scénario lui même s'accorde avec la réalisation : Zéro Mustafa est le nouveau Lobby Boy du "Grand Budapest Hotel" et est en admiration devant Mr. Gustave, le maître d'oeuvre de l'établissement. Ce dernier entretient une relation avec une de ses clientes âgée. Quand cette dernière meurt, elle lui lègue un tableau au prix faramineux. Mr. Gustave s'attire les foudres du fils héritier et se retrouve accusé du meurtre de sa maîtresse.
Malgré un côté complexe au premier abord, le scénario se déroule cependant très bien sans aucun soucis grâce à une narration très très bien pensée, le film se compose de cette façon : une jeune fille lit un livre, l'auteur y raconte comment il a rencontré Zero Moustaffa le chef du GBH, qui lui même lui raconte comment il est entré dans le prestigieux édifice. Et le film commence réellement à partir de là.

Le film repose donc sur trois piliers essentiels : sa réalisation géométrique, sa narration typée "Inception" avec des retours au présents fréquents et efficaces, et surtout ses personnages.
Et que dire de cette mosaïque de personnages tout plus parfaits les uns que les autres. Bien sur un grand bravo à Ralph Fiennes qui interprète un personnage distingué au possible, respectueux au possible, avec un code d'honneur propre à tout les situations, faisant toujours preuve d'une assurance exceptionnelle, et qui pourtant se permet de temps en temps une réplique violente et vulgaire. Ralph Fiennes mène le film donc et donne la réplique à Tony Revolori, qui joue merveilleusement bien en Lobby Boy fidèle et admiratif, mais aussi fou amoureux.
Pour les rôles secondaires ont applaudit tout le monde, mon coup de coeur restant Willem Dafoe qui interprète pour la première fois un psychopathe froid et sanguinaire, à un grand niveau de cynisme, qui n'est pas sans rappeler Javier Bardem dans No country for old men. Bien sur on retient aussi Harvey Keitel dans le rôle du prisonnier barbare, Amalric toujours aussi fou en majordome modèle, et Adrian Brody en méchant de l'histoire fascisto-connard (terme approuvé par l'Académie Française).
Et je laisse même un petit mot pour Léa Seydoux, qui figure dans ma liste noire, pour lui dire qu'elle était toute gentille en soubrette.

Bon en plus la musique est merveilleuse, du classique grandiose, tout ce que j'aime.
En fait ce film, c'est concrètement tout ce que j'aime. Rythmé, bien fait, bien monté, bien joué, bien raconté. On ne peut pas ne pas aimer The Grand Budapest Hotel. Le film est attendrissant tout en restant drôle, on s'amuse des scènes de quiproquos et des exclamations distinguées de Ralph Fiennes, et ont verse presque une larme dans les scènes affichant Tony Revolori et sa fiancée.
On rajoute à cela une esthétique années 30 aux couleurs criardes et aux décors variés.
Bref, qu'est-ce qu'il manque à The Grand Budapest Hotel ? Rien dans le fond.

WOW, CONCLUSION

Conclusion, il faut aller voir The Grand Budapest Hotel, qu'on soit cinéphile ou non, qu'on aime Wes Anderson ou pas (ça me parait impossible). Dans la verve de Moonrise Kingdom, ce film plaira à tout le monde, même à toi oui.

Bon, bonne séance, et bonne vacances les loulous.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine, le mot de la fin revient à Pit qui nous dit de manière poussée :
"Les plans sont sublimes, l'utilisation de l'animation pour certains plans est assez singulière mais très agréable.
Des teintes magiques, des acteurs talentueux, un style décalé mais tout de même sérieux de par le ton luxueux du film. Seul point noir : la durée du film, trop courte pour le nombre d'acteurs talentueux, on ne sait plus trop où donner de la tête. Certains acteurs se contentant à de longs caméos (Harvey Keitel par exemple)."
Merci Pit, c'est ce qu'on appelle du bon travail.

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