Bullshit Ent

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mercredi 12 mars 2014

Non Stop - Jaume Collet-Serra

Salut tout le monde et, bordel, c'est pas dimanche.
C'est pas dimanche parce que dimanche j'étais loin et j'avais pas les moyens ni le temps d'écrire une critique, et parce qu'après tout j'étais en vacances.
Mais bref, me revoilà, un mercredi, et on se retrouve pour Non Stop de Jaume Collet-Serra (que nous raccourciront en JCS), qui parle d'avion ce qui est ironique dans la mesure où hier je prenais l'avion, et parce qu'en plus un avion a disparu entre la Malaisie et la Chine y a deux jours.
Comment ? On s'en fout ?
Parfait on passe à la suite.

MISE AU POINT

Que dire dans cette mise au point.
Bon normalement JCS ne vous dit rien, mais en fait vous avez tous probablement vu un de ses films puisque c'est le réalisateur d'Esther, le film d'horreur moyen sur une petite fille blablabla…
JCS, c'est sans doute un "yesman", un de ces réalisateurs qui attendent qu'Hollywood leur file un projet et qui le mène à bien. Y en a des bons et des moins bons, bref on va pas parler de ça aujourd'hui.
Au casting on retrouve Liam Neeson, un acteur que j'aime bien, principalement parce qu'il a la classe. Mais aussi parce qu'il joue généralement bien, même si ses rôles commencent à se ressembler depuis La Menace Fantôme. Avec lui on a Julianne Moore, une actrice très bonne (non les gars, pas dans ce sens là), que j'apprécie particulièrement depuis son rôle dans The Big Lebowski.
Le film se lance l'audacieux défi de raconter une histoire se déroulant intégralement dans un avion, ce qui a mon sens est un exercice difficile quand on connait les dimensions d'un avion et la difficulté circuler à l'intérieur et tout bonnement d'interagir avec les autres passagers. En fait, ça me semble aussi difficile que de faire un film se déroulant dans l'espace.
Bon au final on se retrouve avec un yesman, un acteur plutôt bon et une actrice remarquable réunis dans un exercice cinématographique difficile, c'est parti.


DÉCOLLAGE 

Allez, on se le dit, j'ai aimé le film.
Au revoir  Pourquoi ? Bonne question.

Penchons nous d'abord sur la réalisation, qui m'a semblé très bien organisée.
Rappel : les personnages évoluent dans un avion. Un avion c'est petit, étroit, et en plus c'est situé à plusieurs milliers de mètres au dessus du sol donc forcément c'est pas aussi stable que la terre ferme.
Autrement dit, c'est tout sauf facile de filmer dans un avion, donc faire un film entier dans un avion c'est  absolument compliqué.
Pourtant JCS s'en sort bien :
Liam Neeson est constamment filmé en plan serré, ou alors tout juste américains. Et la plupart des autres personnages aussi. L'effet immédiat c'est de rendre le côté "étroit" voire même "étouffant" encore plus oppressant. Y a quelque scènes où l'on respire limite mal (je pense aux scènes des toilettes, le summum des pièces exigües). Ça, associé au rythme de l'enquête frénétique et bordélique, on atteint un bon niveau de réalisation.
Le couloir de l'avion lui est filmé en plan large, tout de suite on prend conscience de l'importance du nombre de passager et la masse d'individus suspects apparait plus grande qu'elle ne l'est. Cet effet est encore plus poussé puisque la "first class" n'est jamais montrée en entier, tandis que la classe économique est elle, en revanche, filmée sous tout les angles. Dans la mesure où Liam Neeson est originaire de la first class, la classe économique devient ainsi toujours plus brouillonne (dans le sens positif).
Le dernier point positif de la réalisation provient de la manière d'accorder de l'importances aux personnages selon leurs déplacements (attention, on pousse le raisonnement un peu loin, je vous prierais de rester assis et d'attacher vos ceintures jusqu'à l'arrêt du signal lumineux merci). Bon, la plupart des personnages sont brièvement présentés avant l'embarquement mais pas suffisamment pour nous permettre une identification optimale. Pour bien faire ressortir les personnages de la masse, JCS a utilisé un procédé efficace. Liam Neeson est le seul personnage debout pendant 95% du film. Les seules scènes où il est assis sont celles où il doute/il a peur. De plus il est le plus actif, il fait des aller-retour non stop (ahah), parle tout le temps, sort son flingue, etc. "De facto", il est identifié comme personnage principal, puisque il est toujours physiquement au dessus des autres.
Du coup il y avait cette difficulté : comment faire en sorte que Liam Neeson n'écrase pas les autres personnages. Réponses : les faire se lever, et les filmer en conséquences.
Que ce soit Julianne Moore ou les autres rôles secondaires, dès qu'un personnage se lève et se détache de la foule, la caméra se rapproche de lui/elle, le film en légère contre-plongée et en plan serré, bref il acquiert un rôle scénaristique et un rôle à l'écran. Même quand il va se rasseoir il va conserver son aura de personnage. Alors que les autres acteurs apparaissant à l'écran ne sont toujours qu'une partie de la foule. Idem pour les pilotes et les membres d'équipage qui assurent l'ordre à l'écran. Mais ça c'est une autre histoire et j'ai pas du tout envie d'en parler.
Bref, bonne réalisation donc.

Ensuite l'acting.
Bon je disais que Liam Neeson se répétait un peu dans ses rôles. On peut dire qu'il a changé. Liam Neeson a toujours des rôles de porteur de flingues badass (Schindler mis à part) qui contrôle parfaitement la situation et qui sait parfaitement tout ce qu'il doit faire, suffit de regarder Taken. 
En revanche là, on sent tout de suite que Liam Neeson n'est pas habitué à la situation, se fait dépasser par les événements, mène une enquête maladroite, et en plus il nous offre deux-trois moments de "je chiale aux chiottes" qui approfondissent un peu son personnage de papa désemparé et de flic surmené.
Voilà en gros j'ai aimé Liam Neeson.
Il y avait aussi quelques seconds rôle sympas : notamment le flic New Yorkais joué par Corey Stoll, un acteur super cool qui jouait déjà dans la série House of Cards.

ATTERRISSAGE

Seulement voilà, le film n'est pas parfait les loulous.
Déjà je me rend conte que j'ai même pas expliqué l'histoire.
Bon Liam Neeson (j'ai oublié son personnage), est un Air-Marshall, les agents de la Sécurité Intérieure Américaine qui prennent l'avion pour s'assurer que tout va bien tout le temps. Et alors qu'il prend l'avion pour Londres, il reçoit sur son portable des messages d'un individu déclarant qu'il va tuer un passager toutes les vingts minutes si 150 millions de dollars (somme considérable) ne sont pas versés sur un compte en banque prévu à cet effet.
Bon le scénario est bien, la chute finale l'est moins. Mais genre elle est vraiment mauvaise. Vraiment très très mauvaise. Tellement invraisemblable et tellement irréaliste que j'ai failli rigoler. Je dis rien pour ne pas spoiler mais je vous jure que c'est très décevant, surtout après avoir passé tout le film à vivre une enquête haletante qui jusque là s'était déroulée de manière très fluide au court d'évènements intéressants et bien ficelés.
C'était principalement le gros point noir du film.
À côté de ça on a Julianne Moore qui se débrouille tout juste, bon elle a un pseudo personnage traumatisé mais c'est mal introduit et elle ne fait pas ressortir à l'écran ses problèmes et tout le reste. On lui en veut pas mais bon, c'est vraiment dommage. Idem pour certains seconds rôles vraiment pas convaincants.
Niveau musique, c'est fade. J'ai réellement rien à dire à ce sujet.
Enfin, n'étant pas pilote personnellement je ne sais pas si les différentes scènes d'actions avec l'appareil sont réalistes aussi, mais ça à la rigueur on s'en fiche : c'est du cinéma.

CONCLUSION

Je conseille Non Stop si vous avez une après midi à tuer, on passe un bon moment surtout si on prend des potes avec ; ou alors vous n'avez qu'à le regarder en prenant l'avion, ça fera passer le temps (ahahah). Après, cela ne restera pas un monument du cinéma en avion, en même temps l'exercice était difficile. Et même si JCS et Neeson font du bon travail, les bourdes scénaristiques et les seconds rôles font vraiment tâche. Il reçoit tout juste le cachet "bon film".

Bon sur ce, profitez bien de la fin de vos vacances, en espérant vous revoir dimanche (un vrai dimanche).

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à Pierrot qu'on avait déjà vu avant.
"Jamais je n'aurais cru qu'il pouvait se passer autant de choses dans les toilettes d'un avion :O"
Merci Pierrot pour ce témoignage rocambolesque.

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