Bullshit Ent

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dimanche 26 janvier 2014

Le vent se lève - Hayao Miyazaki

Ce weekend j'ai eu un choix à faire : aller voir 12 Years a Slave de Steven McQueen, ou aller voir Le vent se lève de Hayao Miyazaki. Normalement si vous avez lu le titre de la critique vous avez compris quel long métrage j'ai choisit.
Et oui, parce que  dans mon passé j'ai été un petit enfant qui regardait des Disneys et des Ghiblis. Or, Miyazaki n'est autre que le réalisateur directeur des Studios Ghibli et en plus Le vent se lève c'est son dernier film.

OKAY MISE AU POINT DONC

Si "Miyazaki" ou "Ghibli" ne vous disent rien cela signifie deux choses : 1) votre enfance a tournée aux Disney et 2) vous êtes passé à côté de l'un des réalisateurs de films d'animation les plus talentueux. Et si je vous dis Le voyage de Chihiro, Mon voisin Totoro, ou Princesse Monoke tout de suite -normalement-  vous faites le rapprochement.
Bref, aujourd'hui avec Le vent se lève ce génie de Miyazaki tire sa révérence au monde du cinéma et prend sa retraite après avoir laissé une multitude de films mémorables.
Forcément, j'attendais le film avec impatience.

CONTE RENDU STYLÉ 

Le vent se lève c'est l'histoire de Jiro, un petit japonais des années 20 qui aime les avions. Hélas, il est myope et ne pourra donc jamais être pilote. Aussi, il décide d'être ingénieur en aviation selon les enseignements oniriques de Caperoni un ingénieur italien qu'il a rencontré en rêve. Et des années plus tard Jiro se fait embaucher chez Mitsubichi avec mission de mettre au point des avions de guerre.

Déjà, le scénario donne la couleur : Miyazaki change un peu le ton pour son baroud d'honneur, pas de dragons, pas de châteaux, pas d'esprits ou de sorcières, on a affaire à une histoire terre à terre qui parle d'avions, d'amour, et de guerre.
Bon c'est la première fois qu'on traite d'un film d'animation sur Bullshit Ent. et il faut préciser que les codes sont différents. Mais bref, on continue.
Une animation de bonne qualité, les Studios Ghiblis nous y ont habitué, mais une animation aussi parfaite que celle du Vent se lève on l'a rarement vue. Une fluidité excellente, des couleurs chatoyantes, des effets surprenants, le film en donne à voir. Couplée avec la méthode de réalisation de Miyazaki (on joue sur la vitesse, la physique, la lumière), on assiste à une animation qui a rarement été vue auparavant.
Parlons un peu de la réalisation d'ailleurs : Miyazaki a choisi de raconter l'histoire d'un pays à l'aube de la guerre alors que lui-même exècre la guerre. Le film délivre un beau message d'espoir : "les avions nous servent à voler, mais leur destin funeste les faits guerroyer" déclare Caperoni dans les premières minutes du film.
Le film qui d'ailleurs ne fait qu'évoquer la Grande Dépression, la tuberculose, Hitler, le Japon Impérial, et la Guerre approchante, et qui préfère se focaliser sur ses personnages hauts en couleurs. Aucun n'est laissé à l'abandon : Jiro le protagoniste restera dans les mémoires, toujours droit et impeccable mais rempli d'une sensibilité et de convictions. Nahako sa fiancée apporte de la douceur à ce film qui en manque quand même un peu. Katrup le touriste allemand se détache de l'oeuvre et apporte un point de vue différent quant aux épreuves traversées, il regarde le monde avec un air désabusé et sait apprécier les petites choses.
Enfin, le film laisse une grande place au rêve : Jiro rencontre Caperoni dans ses rêves, il s'imagine les avions en plein vol avant de les créer, il poursuit bien entendu son rêve irréalisable de voler, le film commence même sur un rêve en fait.
Finalement le film se termine sur un plot twist des plus convenables et qui prête à réflexion (Attention spoiler) : Jiro était chargé de mettre au point les avions kamikazes de l'armée Japonaise.
Et je me rend compte qu'au final, à l'instar de son réalisateur, Jiro met un terme à sa carrière après avoir crée un nombre d'oeuvre significatif.
Bref, le message de Miyazaki est bien délivré, au travers d'un film à l'animation/réalisation/narration excellentes et au lyrisme complet.


Côté musique, le film se complaît dans des oeuvres classiques bien connues : du Schubert, du Beethoven, du Haendel, il y en a pour tout les goûts (comment ? tu voulais du jazz-rétro-underground ? mais va te faire foutre). Voilà j'en parle parce que tout de même ça me semblait important.

SEB, TU NOUS FAIS QUOI LÀ. ILS SONT OÙ LES POINTS NOIRS

Je crois que j'ai pas eu le coeur de les voir en fait, grosse faiblesse de ma part. Encore un coup du petit Seb qui est en moi et qui me chuchote à l'oreille : "c'était trop cool".
Pourtant il est indéniable que Le vent se lève est bien différent du reste de la filmographie de Miyazaki. Beaucoup plus sombre, beaucoup plus lyrique, il s'agit un peu d'une première pour le réalisateur.
Mais le film sera aimé des petits pour sa belle histoire, et par les grands pour sa poésie et son regard sur une période difficile de l'humanité.
Et comme je suis un peu entre les deux j'ai quand même vachement (pardon à ma prof de français Mme B.) aimé.

BON ALLEZ, TU PEUX FINIR

Si vous avez grandi avec des Ghiblis, foncez vous ne serez pas déçu.
Si vous n'avez pas vu un seul film de Miyazaki, pas la peine de vous déplacer, vous apprécierez tout juste mais pas complètement.
Si vous avez un petit enfant vous pouvez l'emmener voir Le vent se lève.
Le baroud d'honneur de Hayao Miyazaki est réussi, et le cinéma japonais et le cinéma d'animation devront désormais composer sans ce grand génie (même si un petit nouveau semble être prêt pour la relève : Mamoru Osoda).

Bref, bon dimanche soir (oxymore ?) et bonne séance.


1 commentaire:

  1. Je voulais critiquer en parlant du grand Film Noir des Ghiblis (Le Tombeau des Lucioles, très bon film à brûler, découper en morceaux, violer allègrement et jeter dans la Fosse des Mariannes) mais vu que c'est pas du Miyasaki... En tout cas il y a toujours Porco Rosso sur l'aviation militaire pendant la 2nde Guerre Mondiale (très bon film à voir c'ui là) qui est de Miyasaki pour le coup.

    Sinon j'ai trouvé ta critique un peu trop synthétique : tu parlais beaucoup du scénario et assez peu (à mon sens) de tes impressions personnelles (en même temps sur du Miyasaki c'est compréhensible, toujours plus lyrique et audacieux).
    À part ça continue.

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