Bullshit Ent

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dimanche 19 janvier 2014

L'amour est un crime parfait

Amis du soir bonsoir.
Une énième fois je me mets à écrire trop tard, mais bon on ne se refait pas. Bref, aujourd'hui je suis allé voir le film français de la semaine : L'Amour est un crime parfait des Frères Larrieu avec Mathieu Amalric, Karin Viard, Maïwenn, Sara Forestier, et Denis Polyadès (tiens, la Comédie Française).
Je vous fais un petit résumé rapide : Marc (Amalric) est prof de littérature à l'université de Lausanne en Suisse. Il couche avec une élève, elle disparait mystérieusement le lendemain. Il fait la connaissance de la belle-mère de la disparue (Maïwenn), tombe amoureux d'elle, ce qui énerve particulièrement sa soeur (Karin Viard) avec qui il entretient des rapports suspects. En plus, il se fait draguer par une de ses élèves : la sulfureuse Anna (Sara Forestier).

Bref, un scénario a priori plutôt normal, ni incroyable ni décevant, on part sur de bonnes bases.

MISE AU POINT DU FEU DE DIEU

La seule mise au point que je peux éventuellement essayer de faire c'est que la bande-annonce m'a vendu un film thriller un peu psychotique avec une affaire de meurtre au milieu, dans les Alpes, dans un bâtiment à l'architecture remarquable, rempli de jeunes filles qui semblent plus sortir d'un casino de Las Vegas que d'une école d'art.

OUAH, SUPER, BON ALORS ?

Bon alors.
Je sors de la séance un peu mitigé (ma mère a aimé, c'est annonciateur). Disons qu'on m'a raconté pendant deux heures une histoire normale, qui ne m'a pas tellement surpris. Le scénario avance par le biais de trois fils conducteurs :
 Le premier, c'est bien entendu l'affaire de la disparition de Barbara, une étudiante. Marc étant le dernier à l'avoir vue, et même à lui avoir "appris l'art de l'amour", il n'est pas rassuré et cache cette information au jeune officier de police qui vient enquêter. Cependant très rapidement, on comprend vite que c'est bel et bien lui qui a mis fin aux jours de Barbara, l'intrigue reposant sur la question : va-t-il se faire prendre ou pas ?
On va pas se mentir : c'est le fil conducteur le moins intéressant puisqu'au final c'est pas du tout cette partie là de l'histoire que les Frères Larrieu voulaient visiblement raconter. Forcément, ça passe rapidement au second plan et même si des fois on nous en remet une couche ça sonne quand même comme : "n'oubliez pas, c'est ça aussi le scénario"
 Le second c'est la relation naissante entre Marc et Annie, la belle-mère de Barbara. Elle se présente à lui le lendemain de la disparition de la jeune fille, et finit par s'attacher à lui, ce qui est réciproque. Marc se rend compte bien vite que cette relation s'annonce différente de celles qu'il entretient avec ses étudiantes, et les amoureux deviennent rapidement indispensables l'un pour l'autre.
Bon là par contre, j'ai vu que ça, j'ai l'impression d'avoir vu un film d'amour en fait. Un genre d'amour impossible mais détendu. L'histoire n'est pas mauvaise ou inintéressante en soi, elle est même plutôt convaincante et captivante : il couche quand même avec la belle-mère de la jeune fille qu'il a tuée et lui ment comme il respire, faisant mine de se faire du souci alors qu'il sait pertinemment la vérité. Un bon point donc pour le deuxième fil conducteur.
 Le dernier, c'est la relation qu'il entretient avec sa soeur Marianne. Le frère et la soeur vivent ensemble, et semblent liés par un inceste, au travers duquel ils se manipulent mutuellement, se haïssent et s'aiment de manière ambigüe.
Là je suis mitigé, ma mère, elle, cette femme respectueuse et éclairée (coucou maman) n'a vu que ça. Personnellement, j'ai trouvé que même si c'était dérangeant, c'était tout de même logique, si on se fie à la psychologie des deux personnages. Donc, même si leur relation est bien menée, elle reste au final relativement peu originale. Rien de bien fameux, donc.
À côté de ça, il reste des petites histoires secondaires : l'amour a sens unique de Anna pour Marc, et les rapports plus ou moins cordiaux entre Marc et son collègue Richard.

Vous l'aurez compris (comment t'as pas compris ? tu sors toi), c'est un film sur lequel le casting va jouer énormément dans le résultat final.
Mathieu Amalric s'en sort très bien. Il colle parfaitement au rôle du prof ambigü et de l'amoureux transi. Il jongle avec les phases de lucidité et de sarcasme et les scènes de psychose-névrose. Et il joue très bien le mauvais acteur également.
Avec lui en haut de l'échelle : Karin Viard qui fait froid dans le dos, glaciale, sans âme avec son frère, et joyeuse avec Richard, irritante au final.
Maïwenn en revanche traine la patte, elle n'a pas l'air au top de ses capacités et se démarque négativement du peloton de tête (oui oui, on parle bien de cinéma).
Sara Forestier est elle en revanche agréable à voir (avec ou sans vêtements), de même que Denis Polyadès (avec vêtement lui par contre).
Casting également mitigé donc, puisque Maïwenn apparait quand même très souvent à l'écran.

Le dernier bon point du film c'est sa photographie : des paysages magnifiques, très bien filmés, en même temps Guillaume Deffontaines est un pro en la matière.

DU MITIGÉ DONC, ET DU MAUVAIS ?

Du mauvais il y en a pas tellement, du décevant plutôt : déjà scénaristiquement ça ne correspond pas à ce à quoi je m'attendais, mais ça c'est personnel.
La réalisation fait rarement des efforts, et quand il y en a ils se résument à des plans en vue subjective. Ils bénéficiaient pourtant d'un bâtiment à l'architecture très particulière, qui se serait bien couplé à une caméra particulière.
On pointe aussi du doigt les musiques : elles collent plus ou moins bien à l'ambiance du film mais sont parfois énervantes, si ce n'est incongrues.
Parlons-en de l'ambiance : elle est trop peu importante, pourtant le film s'y prêtait particulièrement. C'est dommage surtout couplé au gros point noir du film :
J'ai toujours pas bien compris si on m'a raconté l'histoire de Marc et Annie, ou de Marc et Marianne. Le film n'est pas absolument pas clair là dessus, et même la fin ne permet pas une meilleure compréhension du scénario, elle le complique davantage même. C'est sans doute voulu, et je suis tombé dans le panneau.

Le fin mot c'est que c'est un film concrètement moyen, avec peu d'éléments pour rattraper les petites déceptions.

LE MOT DE LA FIN

Le mot de la fin c'est que L'amour est un crime parfait n'est pas un film parfait (+1 pt jeu de mot à la con). Même si Mathieu Amalric et Karin Viard sont vraiment convaincants, ils ne rattrapent pas la réalisation essoufflée des Frères Larrieu qui ternit un peu l'ensemble.
Ne vous sentez pas obligés d'aller le voir, vous ne raterez pas grand chose.

Bonne soirée, et bonne séance.

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