Bullshit Ent

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dimanche 22 décembre 2013

Casse-tête chinois (ou "le demi-film")

Il y a une chose que je déteste quand je vais au cinéma : c'est quand je suis dans la queue et que je vois soudainement qu'il ne reste que 5 places pour le film que je vais voir. Puis 3, puis 2. Et c'est à ce moment là que la putain de famille nombreuse devant toi galère à payer ses cinq places. Finalement après deux minutes à chercher la pièce de cinquante centimes pour faire l'appoint, ils te laissent la place ; tu regardes la guichetière et tu dis "bonsoir, deux places pour Zulu s'il vous plait" et elle te répond "désolé, elles viennent de partir".

Du coup, je suis allé voir Casse-tête chinois de Cédric Klapisch.

LA MISE AU POINT RÉCURRENTE

Depuis la création de ce blog, on a un petit problème : on voit que des films qui viennent de trilogie. Et encore aujourd'hui c'est le cas, Casse-tête chinois étant le dernier film de la trilogie Klapisch composée également de L'Auberge espagnole et des Poupées russes.
Au programme on retrouve donc Xavier (Romain Duris), Martine (Audrey Tautou), Isabelle (Cécide de France) et Wendy (Kelly Reilly) qui passent tous ensemble l'étape fatidique de la crise de la quarantaine  et voyagent une troisième et dernière fois à destination de New York.
Personnellement, je n'ai jamais accroché à la trilogie Klapisch : L'Auberge espagnole m'avait laissé indifférent et Les poupées russes ne m'avait pas du tout convaincu. Donc j'allais voir ce Casse-tête chinois dans l'optique qu'il ne me plairait pas non plus.
Mais j'ai tout de même été un peu surpris.

PUTAIN, QUELLE SURPRISE

Je te le fais pas dire. 
Bon le scénario est complètement valable, il s'inscrit bien dans l'histoire que les deux autres films avaient entamé : Xavier et Wendy se séparent, elle part vivre à New York avec son nouveau mec américain, et du coup Xavier y va aussi pour être près de ses enfants, en parallèle il voit toujours Isabelle qui vit également à New York avec sa copine Ju, et enfin Martine vient dans la ville passer ses vacances.
Jusque là tout semble dans la verve de ce que les Poupées russes et L'auberge espagnole avait raconté : le vie en bordel de Xavier, que lui même résume comme étant un véritable casse-tête chinois (en plus il loge à Chinatown donc jusque là tout est logique).

Au niveau des acteurs, c'est du bon travail pour Romain Duris et Cécile De France qui se débrouillent tout les deux très bien dans leurs rôles respectifs de papa divorcé un peu perdu et de lesbienne quadragénaire masculine. Kelly Reilly s'en sort aussi bien, même si on ne la voit pas tant que ça dans le film, c'est un peu court pour bien commenter son jeu. Et puis Audrey Tautou joue bien aussi même si elle manque un peu de charisme, mais on lui en voudra pas : son personnage en manque aussi.

On arrive à la réalisation. Pendant toute la première moitié du film, Cédric Klapisch fait un excellent travail qui dépasse ce qu'il a put faire dans les autres films. On a un rythme rapide qui se couple avec le train de vie de Xavier (rapide aussi). Il y a des trouvailles super intéressantes (la visite de New York en Google Street View, ou en plan du métro), des passages humoristiques très originaux (les philosophes allemands, les instants photos). Même la narration du film est moderne et bien trouvée : un appel skype de Xavier avec son éditeur. 
Pendant toute la première moitié du film, on ne s'ennuie pas. On découvre les nouveaux personnages épisodiques, certes, mais sympathiques (Ray le papa "warrior" ou l'avocat cheap de Xavier). On se laisse porter par le rythme du film sans problèmes. L'humour est léger et efficace (cf : le dialogue entre Xavier et le nouveau mec de Wendy). 
Même la musique correspond exactement à l'esprit du film.
Au final c'est un film sur des quadras que n'importe qui peut aimer, et à ce moment là du film j'étais agréablement surpris.

BORDEL, MAIS QU'EST-CE QUI S'EST PASSÉ ?

La deuxième moitié du film : le néant, comme dirait Xavier.
On perd tout ce qui faisait de la première moitié un moment agréable. D'un seul coup on arrête de voir les personnages secondaires (bye Ray, l'avocat, et les philosophes allemands), finies les astuces de mises en scènes (sauf l'appel skype bien sur), plus de visites de New York (sauf une petite à un moment).
Puis des fois on a des scènes injustifiées (ex : pourquoi Wendy vient à l'appart de Xavier, si ce n'est pour permettre la scène d'après : la réunion des exs). Même l'humour devient un peu nul (cf : la blague du "met la moi bien profond"). On a même l'impression que Klapisch avait déjà raconté tout ce qu'il pouvait et qu'il a essayé de combler la dernière demi-heure avec des longueurs.

Et c'est exactement pour ça que j'avais pas aimé les deux autres films : au final on nous raconte pas grand-chose, et en plus on essaye de boucler la boucle à la fin de manière maladroite (et pour le coup on boucle la boucle avec le début de L'Auberge espagnole).
Et c'est assez dur de regarder ça après une première moitié super surprenante. Y a vraiment rien d'agréable dans la deuxième partie, même la "final joke" tombe à l'eau.

BON, CONCLUSION ?

Du même niveau que ses prédécesseurs, Casse-tête chinois est un film pas vraiment terminé. L'entrée est savoureuse, le dessert est fade (best métaphore de l'année 2013). Même si la plupart des acteurs sont doués, on a même certaines surprises épisodiques (Sandrine Holt et Kyan Khojandi), ils ne suffisent pas à rattraper l'ennui profond de la deuxième moitié du film qui ternit vraiment l'ensemble.
Un film à voir le soir à la télé, mais pas au cinéma au prix d'une place de ciné (best rime de l'année 2013).

Bonne séance et #bullshit.

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