Bullshit Ent

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dimanche 6 avril 2014

La jaula de Oro - Diego Quemada Diez

Hola tout le monde.
Weekend noir, je ne suis pas allé au ciné, mais grâce au lycée j'ai eu la chance de voir un film en pleine semaine, ce qui me permet de tenir à jour ce site avec conviction.
Donc dans le cadre du merveilleux cour d'espagnol, j'ai vu La Jaula de Oro de Diego Quemada Diez, un film d'auteur sur l'immigration des latinos d'Amérique centrale jusqu'aux États-Unis.
Anecdote inutile : c'est la première fois que je connaissais autant de monde dans la salle de ciné.
Et en plus, par souci de cohérence, toute cette critique sera écrite en espagnol.

SINTONIZACIÓN (merci Google Traduction)

Bon, le cinéma espagnol c'est pas mon rayon. À part quelques monuments internationaux type Guillermo Del Toro ou Alfonso Cuaron, je n'ai pas beaucoup de références.
Mais grâce à Allociné ma culture cinématographique, je peux vous révéler que La Jaula de Oro (Rêves d'Or en français) est le premier film de Diego Quemada Diez.
On a donc affaire à un film de newcomers dans le monde du cinéma, c'est parfait, la nouveauté ça fait du bien.
Surtout que dans ces cas là, on ne sait pas du tout à quoi s'attendre, et on est même souvent surpris. Bref, autour de moi les avis sont mitigés, il est temps de trancher (+1 pt accroche fatale).

DESAROLLO 

Bon, La Jaula de Oro, ça vaut le détour.
Déjà, le sujet on l'a rarement vu : l'immigration des latinos originaire de tout ces petits pays d'Amérique centrale qui vont chez L'Oncle Sam et qui doivent traverser le Mexique. On est pas sur un simple schéma "mexicains en quête d'une vie meilleure" qu'on a déjà vu plus d'une fois.
Par extension, le scénario est intéressant : Juan, Samuel, et Sara décident de quitter le Guatémala et d'émigrer aux États-Unis. Sur le chemin ils rencontrent Chauk, un amérindien, et les voilà tous partis sur la route de la gloire semée de cartels, de flics, de coyotes, et de meurtriers.
Les protagonistes sont tous jeunes (16 ans), ce qui rend l'histoire encore plus tragique.

Bon le vrai atout du film, c'est sans nul doute sa réalisation. Le film a clairement une volonté de réalisme et cela se ressent bien à l'écran. En fait, on a presque l'impression de regarder un reportage sur l'immigration centraméricaine tant le sujet est bien traité. On n'a juste affaire à un film qui pointe du doigt toutes les épreuves difficiles et qui déclare "regardez les pauvres, il faut les aider".
Le film ne prend pas parti, il veut juste montrer ce que c'est d'immigrer et tout les dangers que cela implique.
Parce qu'immigrer aux États-Unis, sur l'échelle de la violence c'est plutôt bien placé. Surtout qu'il faut traverser un des pays les plus corrompus du monde : el Mexico.
Une des règles du cinéma d'horreur c'est : "cacher vaut mieux que dévoiler". Bon, c'est pas du tout un film d'horreur hein, mais la règle s'applique ici. La bande de jeunes immigrants traverse plusieurs épreuves d'une violence remarquable avec entre autres : des attaques de flics, du rapt de femmes, et des prises d'otage. Pas une seule fois on ne voit les actions concrètes des tortionnaires, mais on les devine toutes et on ne peut pas s'empêcher de frémir.
Et c'est ça qui fait de La Jaula de Oro un bon film : il touche le public.

Au niveau technique, on a du bon niveau aussi : les plans sont bien travaillés. Bon visiblement Diego Quemada Diez adore les plans d'ensemble, genre il en cale un à chaque séquences, mais c'est réussi, donc ça va. On a aussi on bon travail sur la lumière du film qui coïncide avec la chaleur (on sent le travail d'étalonnage) du voyage qui d'ailleurs s'accentue de plus en plus, jusqu'à la fin (en fait, elle suit le climax, je m'en rend compte en écrivant).
Les musiques vont bien avec l'ensemble du film, rien de bien incroyable mais ça suffit amplement.
Bien sûr les décors sont parfait et permettent également au film d'acquérir son esprit réaliste.

Ce qui est beau dans ce film aussi, c'est son dénouement final qui donne vraiment à réfléchir sur ce qu'est le "rêve américain" et ce qu'il en reste aujourd'hui. Et évidemment, il donne un regard sur l'immigration qui change de ce qu'on peut entendre ailleurs (bon c'est les US, mais ça conte quand même).
Bref, on a donc beaucoup de points positifs.

PERO

Mais bon, y'a des détails qui ne sont pas parfaits.

En premier lieu on a l'impersonnalité des personnages (+1 pt oxymore). Bon ils sont jeunes, donc ça touche le jeune public aussi, c'est cool.
Mais on a quand même un cruel problème de développement. C'est aussi ça qui donne au film un côté "reportage" : on sent que les personnes qu'on voit à l'écran ont une histoire mais on ne la connait pas, et de toute façon on ne s'intéresse qu'à ce qui se passe maintenant.
Bon du coup, on perd un peu du tragique, par exemple : assez tôt dans le film (je me permet de spoiler), un des jeunes abandonne le voyage et décide de rester au Guatémala. Tous ses amis sont tous très tristes, mais pas nous. Pour la simple et bonne raison que Samuel, ben on le connait pas plus que ça, donc qu'il soit là ou pas, ça change pas grand chose. Donc ce qui était une scène plutôt triste, se révèle être une scène normale.
À un autre moment (et c'est plus flagrant), la seule fille de la bande, pourtant déguisée en garçon, se fait kidnapper par un cartel mexicain. La scène est violente, et elle suggère la violence à venir. Là en revanche on ressent bien l'effet tragique : pas à cause du fait que Sara disparaisse, mais bien parce qu'on réalise que c'est une scène commune dans l'immigration américaine. Sara ne réapparait plus à l'écran, mais ça ne nous gène pas pour autant.
Bon je suis mauvaise langue : il y a deux personnages un peu développés : Juan et Chauk parce qu'ils entretiennent une relation hostile. Une relation hostile hélas bâtie autour d'un triangle amoureux ennuyeux qui occupe au total trois minutes du film, wow ça valait le coup.

L'autre problème du film c'est sa narration étrange : toutes les demi-heures on nous plante dix secondes de neige sur fond noir, et on comprend à la fin que c'est la neige d'une ville américaine. Bon, est-ce que ça veut dire que le film est un flashback entier ? ou c'est juste une réflexion philosophique que personne n'as saisi ? Mystère, mais une pause comme ça toutes les 30 minutes, ça casse un peu le rythme c'est dommage.
Enfin, on a un petit problème de dialogues. Y en a quasiment pas, à mon avis c'était  voulu, mais bon, allez évaluer le jeu des acteurs avec trente lignes de dialogue chacun.

Bon voilà, tout ces points montrent clairement que le film n'est pas encore complètement… au point (+1 pt jeu de mot trop nul).

CONCLUSIÓN

J'ai aimé La Jaula de Oro pour son réalisme, son regard sur l'immigration, et sa réalisation intéressante. Pour un premier film, y a clairement du level et je pense bien que Diego Quemada Diez refera parler de lui plus tard. Les défauts ne m'empêchent pas de dire que j'ai aimé le film, donc je vous conseille vivement d'aller le voir dans la salle de cinéma d'art et essais de votre ville.
Bonne soirée et bonne séance.

LE MOT DE LA FIN

Cette semaine le mot de la fin revient à Adrien, un genre d'immigré canadien vivant en France, il sait donc de quoi il parle : "C'est un bon film mais qui était un peu long, j'ai trouvé les images de neige en plein milieu du film un peu inutiles".
Bon même si un Canadien trouve que la neige ne sert à rien, c'est que j'ai raison.



2 commentaires:

  1. J'étais vraiment septique à l'annonce de ce film...non pas que en ce qui concerne le respect du mythe biblique (tu me connais) mais comment ça allait être construit, raconté et tout ça.. Mais là tu as attiser ma curiosité...

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  2. oook me suis trompé de film (mea culpa) je parlais de Noé bien sûr ^^' désolé !

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